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dimanche 22 mars 2020

Journal de crise (2)

Les jours se suivent...
                       Et se ressemblent de manière inédite, étrange, dérangeante, perturbante pour beaucoup. Dans une temporalité singulière que nous n'avons jamais connue.
 Nous vivons dans un temps suspendu où l'attente paraît sans horizon clair, sans consistance réelle, comme peut l'être celle des travaux et des jours habituels et rassurants.
   Un inconfort psychologique qu'il faut bien assumer et transcender par de multiples dérivatifs, inventer d'autres rythmes. Nous sommes dans un entre-deux où l'on tâtonne encore beaucoup, dans l'étrange longueur des jours.
   Nous aspirions à du temps libéré, mais il s'offre à nous hors de toute référence connue, sur un fond l'incertitude paralysante, qui côtoie le morbide glaçant et les questions sans réponse qui se bousculent souvent en nous.
    Et demain?
 On s'est toujours plus ou moins bien relevé d'une "guerre", même terrible, parfois plus vite que l'on aurait cru.
   Nous sommes assaillis d'injonctions contradictoires, dont nous ne percevons toujours la logique, énoncées par des responsables souvent aussi incertains que nous.
Il ne faut pas arrêter les activités essentielles, "quel qu'en soit le prix", mais jusqu'où peut-on réduire provisoirement des droits bien établis.  La cohérence n'est pas toujours de mise. Chez Amazon, on s'épuise et on prend des risques. Mais le personnel médical au front ne suffit plus.
   Les exigences patronales ne sont pas toujours dénuées d'arrière-pensées.
Produire coute que coute, mais quoi, et à quel prix. Des masques? On a trop tardé. Tout n'est pas également important et prioritaire.
  Le en même temps a ses limites, même s'il faut s'adapter, parfois au jour le jour.
    C'est le temps des fractures et factures, même aux USA, qui se réveille dans le désordre. On subventionne à guichet fermé. La monnaie hélicoptère, promise plus par peur et par intérêt que par générosité soudaine, est plus facile à distribuer quand on est encore le banquier du monde
   La récession nous attend, c'est sûr, mais de quelle profondeur et pour quelle durée? La normalité, du moins celle qui nous était familière, ne reviendra pas. Les activités reprendront leur cours, bien sûr, mais dans un contexte que nous avons du mal à imaginer.
  Ce sont ces incertitudes qui taraudent notre présent et qui sont au coeur de l'intranquillité des jours, selon l'expression de Pessoa.
       Mais un nouveau printemps reviendra.

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