Pas comme les autres...
A Moscou. A l'occasion du traditionnel défilé de la victoire sur le nazisme, où incontestablement l'URSS prit une part décisive, ce devait être la consécration du succès de l'"opération spéciale" en Ukraine, mais les revers et les déboires sur le terrain ont mis en évidence les limites des ambitions du tsar, son impréparation, ses illusions.. Le défilé restera grandiose, pour sauver les apparences.
On ne dérogera pas à la tradition en cette date symbolique, qui commémore la fin de la grande guerre patriotique, qui mit un terme décisif aux ambitions hitlériennes en Europe. Le rôle des forces soviétiques fut en effet majeur pour mettre un coup d'arrêt aux aventures démesurées de Berlin. Et à quel prix! __ Comme dans toute célébration de cette nature, il y a une part de mythe et de non dits. C'est aussi vrai chez nous pour le 14 juillet ou le 11 novembre. On glorifie nationalement, en escamotant le négatif de ce qui devient après coup épopée glorieuse, faisant silence sur les erreurs, les fautes stratégiques, les aveuglements, les excès, les pires moments. On a oublié les "erreurs" de Staline, les purges qui ont affecté l'appareil militaire, le pacte germano-soviétique, la non prise en compte des informations sur l'imminence de l'occupation...pour ne retenir que le sacrifice de Stalingrad et le succès de Koursk, qui signa le début de la fin pour la Wehrmacht.
Le défilé devient cette fois l'occasion de "dénazifier" et de "libérer" le peuple ukrainien, même si les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. La propagande aidant, grâce au contrôle de la presse, les effets de l'échec de la blitzkrieg sur Kiev resteront limités, mais on peut s'attendre à une surenchère verbale, le maître du Kremlin, seul, jouant son pouvoir. Un tournant? Nul ne peut encore en juger sérieusement...
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