Un débat qui ne cesse de rebondir.
Sur fond de zizanies politiques et de crise énergétique.
Où va notre fleuron national depuis quelques années, la solide création des années d'après-guerre, l'oeuvre de Marcel Boiteux, celle qu'on nous enviait, entrée dans une période de remous sans précédent, accentuée par une gestion libérale de plus en plus contestée et une période de crise énergétique en partie imprévisible? Les soucis s'accumulent autour de certaines structures vieillissantes, de décisions retardées, parfois peu cohérentes, de tensions concernant certains modes de gestion et des querelles d'hommes au sommet. Des éléments délétères qui retardent des décisions urgentes engageant l'avenir. L'ambiance est électrique au plus haut sommet. Et pourtant, il est plus que temps de mettre un peu plus de cohérence dans le système et d'instaurer une ligne claire. De revoir la ligne européenne sur la question, critiquée aujourd'hui de bien des côtés. La décision est éminemment politique. La fameuse loi NOME, qui instaure d'en haut une libéralisation du marché, est sérieusement contestée. La décision bruxelloise de l'alignement du prix de l'électricité sur le prix du gaz a fait bondir jusqu'au premier ministre, qui a finalement plié. Il ne suffit pas de critiqué le système, comme l'a fait la Cour des Comptes, il faut le réformer en profondeur si l'on veut retrouver les moyen de notre gestion énergétique.
Ce n'est pas la première fois que la politique d'EDF est sous le feu de critiques plus ou moins sévères, de droite comme de gauche, notamment depuis les années 80-90 et le tournant de la financiarisation, de la privatisation, ou, comme disait L.Jospin, de l'"ouverture du capital". Un ancien patron d'EDF, remercié, Marcel Boiteux, s'inquiétait de ce processus, car l'énergie n'est pas une marchandise comme une autre, disait: -"Il ne s’agit plus d’ouvrir la concurrence pour faire baisser les prix, mais d’élever les prix pour permettre la concurrence." (Marcel Boiteux, ex pdg d'EDF :Revue Futuribles de juin 2007) ___ Le nucléaire surtout est comme un bateau ivre depuis des années, comme il a été maintes fois souligné, même dans les colonnes du Figaro. Il sera dur de redresser la barre, car, après le démantèlement, les échecs d'Areva, les aventures ruineuses de Flamanville, la perte du métier, cruellement constaté aujourd'hui. Le conjoncture exige un prolongement du nucléaire, qu'on le veuille ou non, et de nouveaux investissements en ce domaine. Mais avec quels moyens humains? La route sera longue et une nouvelle cohérence s'avère nécessaire, au delà des mots et des promesses. _____Si l'on se fie aux dires de H.Proglio, l'ancien patron de la maison, qui ne dit pas que des bêtises, pour utiliser un euphémisme, il y a de quoi s'interroger, voire de s'inquiéter. Même si tout n'est pas sans doute aussi simple qu'il l'affirme. Même si l'homme s'est souvent montré ambigü. Mais les propos ont le mérite de la clarté. Il faut renverser la vapeur. La logique libérale de Bruxelles a joué à fond, qui a approfondi la crise que nous vivons, ruinant certaines entreprise. L'usine à gaz n'a pas fini de produire ses effets. ___________
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