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mardi 7 avril 2009

Libre- échange en question













Pour un protectionnisme européen...


Il faut refonder l’Europe avec une nouvelle doctrine de la concurrence européenne. Cela permettra d’établir une concurrence loyale, équitable. Mais il faut un protectionnisme moderne, intelligent, éclairé, partiel… » (JLGréau)

-"Il y a des phases où le libre-échange est bénéfique, mais on n'en est plus là. La pression sur les salaires aboutit à l'insuffisance de la demande globale, à l'échelle planétaire. Avant la crise, le système tournait grâce aux Etats-Unis : en situation monétaire et militaire dominante, ils consommaient chaque année 800 milliards de dollars en trop, soit leur déficit commercial annuel. L'Amérique était l'agent de relance de l'économie mondiale et sa surconsommation était financée par le mécanisme des subprimes, des prêts hypothécaires, qui vient d'exploser. La globalisation a dans un premier temps détruit des emplois dans la partie développée du monde. Les pays émergents se sont nourris de cette destruction mais finissent par être touchés par l'effondrement de la demande intérieure des pays qu'ils étaient en train d'affaiblir. C'est le problème classique du virus qui finit par tuer son hôte. L'Europe pourrait décider de devenir un espace de régulation économique se protégeant des importations et des délocalisations vers les pays à bas salaire. Ce protectionnisme serait techniquement facile pour une Europe de 450 millions d'habitants qui peut financer sans difficulté ses importations d'énergie et de matières premières, à la différence des Etats-Unis. Le but ultime du protectionnisme n'est pas de repousser les importations venues des pays à l'extérieur de l'Union européenne, mais de créer les conditions d'une remontée des salaires et de la demande intérieure. Imaginons que les élites françaises, redevenues de vraies élites, se décident à assumer leurs responsabilités sociales, se convainquent de la nécessité de passer au protectionnisme pour éviter une destruction totale de l'industrie et du tissu social sur le Vieux Continent.." (E.Todd)

-"Sous ses diverses formes, la question du protectionnisme est partout posée. Et les Etats ont beau se récrier qu’une telle hypothèse les horrifie, presque chacun pratique ce qu’il dénonce…"
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-Protectionnisme : libres échanges:

"Les instances économiques internationales - Fonds monétaire international (FMI), Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce (OMC) – avaient déterminé que le salut de chaque pays passait par la spécialisation commerciale, par par une implication plus grande dans les rouages du commerce international (lire « Mais exportez donc ! dit le FMI », de Gabriel Kolko). La répression, voire la dépression actuelle constituent donc un choc d’autant plus terrible qu’elles sont souvent plus prononcées dans les pays concernés qui s’étaient dessiné un profil d’exportateur. Le niveau des ventes chinoises à l’étranger de février dernier est en baisse de 26 % par rapport au même mois de l’année précédente ; l’OMC prévoit pour 2009 un recul de 9 % du commerce mondial.Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? La crise actuelle va-t-elle conduire chaque pays à re-localiser nombre de ses productions ? Un recul du commerce mondial réduira-t-il la pression que la libéralisation des échanges a exercée sur les salaires des catégories populaires, constamment soumises au chantage des délocalisations ? Ce chantage a-t-il constitué un argument supplémentaire des classes dirigeantes ou leur principal instrument pour accroître à leur avantage la part de la richesse produite ?On le sent bien, sous ses diverses formes, la question du protectionnisme est partout posée. Et les Etats ont beau se récrier qu’une telle hypothèse les horrifie, presque chacun pratique ce qu’il dénonce…"

-Le retour du protectionnisme et la fureur de ses ennemis,


-Jean-Luc Gréau: «Le G20 a sauvé le soldat libre-échange»:

"Ne surtout rien changer, si ce n’est à la marge. Donner l’impression que l’on agit, mais ne pas s’attaquer de front aux véritables problèmes. Invité à participer à un forum du club Gauche avenir, ce week-end, à l’Assemblée nationale, Jean-Luc Gréau a affirmé queiles « puissants de ce monde » réunis à Londres ont réussi leur coup : « L’objectif du G20 était de sauver le soldat libre-échange ». L’économiste en veut pour preuve tous les sujets sur lesquels l’impasse a été faite. Il évoque notamment « la titrisation » alors que l’on connaît aujourd’hui parfaitement la responsabilité de cette pratique dans la crise des subprimes. Mais ce qu’il regrette aussi, c’est que le G20 n’ait pas donné « un diagnostic purement économique » de la crise. Lui qui « il y a quinze ans, [était] libre échangiste », lui qui se définit comme étant de « tradition libérale de droite » (il a œuvré comme expert au Medef, ndlr), livre sans hésiter son interprétation de la crise. Il évoque en premier lieu « la sous-rémunération du travail » qui a conduit à « l’endettement des ménages » : « Il a pris une intensité particulière depuis quinze ans. Nous sommes passés d’un régime d’endettement acceptable à un régime d’endettement inacceptable. »

Il voit donc derrière la tempête financière, économique et sociale (et peut-être bientôt politique ?) que nous traversons, « une crise de la demande ». Mais il distingue deux types de pays parmi les premières victimes de cette crise. D’une part, les pays qui ont joué le jeu du surendettement à outrance (Etats-Unis, Angleterre, Espagne, etc) e, d’autres part, les pays qui apparaissaient comme étant « les plus compétitifs » : « Ce sont ces pays qui ont été les plus touchés : le Japon, la Corée, l’Allemagne. Il faut rappeler ça aux partisans du libre-échange ». Jean-Luc Gréau a aussi proposé une batterie de mesures pour réformer le système. L’auteur de La Trahison des économistes (1) propose pêle-mêle de « revaloriser le travail », de « nationaliser les banques » (« A la faveur de la crise, explique-t-il, les banquiers ont pris le pouvoir » !), de « rétablir un marché coopératif du crédit », d’« encadrer la titrisation » et de lancer « un nouveau Bretton Woods ». - « Il faut ouvrir le débat sur le protectionnisme » Mais il propose, aussi et surtout, d’« ouvrir le débat sur le protectionnisme » : « Le G20, s’indigne-t-il, l'a clôt avant qu’il n’ait commencé » ! Et de se moquer de ceux qui voient dans le protectionnisme « une maladie », comme Pascal Lamy dont il fait semblant de ne plus savoir s’il est directeur général de l’Organisation mondiale du commerce ou de l’Organisation mondiale de la santé !

Jean-Luc Gréau réfute par ailleurs en bloc l'argument maintes fois utilisé par les opposants au protectionnisme qui consiste à dire que son application au moment de la crise de 1929 a conduit à la catastrophe : « On est en train de falsifier l’histoire des années 1930. Les deux secteurs moteurs de l’économie américaine étaient l’automobile et le logement. Entre 1929 et 1932, la construction chute de 80%, l’automobile de 75%. Ce sont des marchés intérieurs qui se sont effondrés… »

Voilà pourquoi il n’hésite pas aujourd’hui à « [appeler] de [ses] vœux » la mise en place d’un « protectionnisme européen » : « Il faut refonder l’Europe avec une nouvelle doctrine de la concurrence européenne. Cela permettra d’établir une concurrence loyale, équitable. Mais il faut un protectionnisme moderne, intelligent, éclairé, partiel… » Intelligents et éclairés, les « 20 », ne l’ont pas été assez à son goût. Reste les responsables politiques français ? Jean-Luc Gréau regrette d’avoir si peu vu le protectionnisme évoqué dans les programmes des partis pour les élections européennes… "



-Les paradis sociaux ignorés par le G20:
"...Îles asiatiques paradisiaques, petits Etats d'Amérique centrale et même Etats membres de l'Union européenne : les «paradis sociaux» sont légions ! Alors que le G20 a établit une liste noire et deux listes grises des Etats aux fiscalités minimales sur le capital et à l'opacité bancaire suspecte, Marianne2 vous révèle un premier brouillon de liste des paradis sociaux.
Dans ces pays où le coût de main d'œuvre défit toute concurrence, des milliers d'entreprises, y compris des multinationales françaises du Cac 40, viennent implanter leurs usines et produire en toute impunité au mépris du niveau de vie local et au détriment des pays plus regardant sur les droits sociaux.Les Etats le savent et ne font rien !
Un petit tour par les sites des agences gouvernementales le prouve : les grands Etats ont tous connaissance de l'existence de ces lieux. Le ministère du Travail américain établit régulièrement une comparaison des coûts de main d'œuvre dans 31 pays, le Bureau international du travail dispose de statistiques précises sur plus d'une centaine d'Etat, Eurostat établit des comparaisons entre les salaires horaires des 27 Etats membres... Bref : l'absence de prise de position sur ce sujet est bien volontaire. -2€ de l'heure en Bulgarie, 0,61$ au Sril Lanka
Portant sur le coût horaire du travail (hourly compensation cost), l'étude du ministère du Travail américain pointe clairement du doigt l'Asie du Sud-Est : alors que le coût horaire moyen d'un ouvrier américain est évalué à 24,59$, son collègue philippin émarge à 1,10$ et leur alter égo sri-lankais à 0,61$. Des prix au regard desquels le très abordable Mexicain (dont l'heure coûterait 2,92$) passe pour un ignoble nanti !..."

-Le protectionnisme, est-ce la bonne solution?:
"Les délocalisations sont perçues comme un des aspects les plus directement menaçants de la mondialisation : une menace immédiate et concrète pour les salariés des pays du Nord que les entreprises multinationales mettent en concurrence avec la main-d’œuvre bon marché des pays du Sud. Quelle est l'ampleur de cette menace et comment y faire face ? Comment sortir du piège qui tend à faire des salariés des différents pays des adversaires ? Quelles mesures pourraient stopper la dégradation pour les salariés du rapport de force qui les oppose aux employeurs ? Comment ces politiques s'articulent-elles à une stratégie économique de transformation sociale ? Ces problèmes constituent le cœur de l'entretien qu'avaient accordé les économistes Michel Husson et Jacques Sapir en juin 2006 à la revue en ligne Les Cahiers de Louise. Partant de la question des délocalisations, il comporte toujours des éléments éclairants pour le débat qui s'amorce aujourd'hui sur le protectionnisme..."

-Continental victime du libre-échange
-Derrière les mythes du libre-échange
-Emmanuel Todd: vive le protectionisme.
-Protectionnisme: l'OMC constate un "glissement significatif" depuis janvier
-Les Etats-Unis tentés par le protectionnisme
- L'UE secouée par la tentation protectionniste
-Le localisme n’est (surtout) pas du protectionnisme | AgoraVox

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- Retour au protectionisme ?
-Protectionnisme raisonnable ?

Rève américain


Parabole...
Le sens du travail

"...Au bord de l’eau, dans un petit village mexicain, un bateau rentre au port. Un américain qui est là, complimente le pêcheur mexicain sur la qualité de ses prises et lui demande combien de temps il lui a fallu pour les capturer.

- " Pas très longtemps ", répond le Mexicain.

- " Mais alors, pourquoi n’êtes-vous pas resté en mer plus longtemps pour en attraper plus ? " demande l’Américain.
Le Mexicain répond que ces quelques poissons suffisent à assurer la subsistance de sa famille.

- L’Américain demande alors: " Mais que faites-vous le reste du temps ? "

- Je fais la grasse matinée, je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme. Le soir, je vais au village voir mes amis, nous buvons du vin et jouons de la guitare. J’ai une vie bien remplie.

- L’Américain l’interrompt: " J’ai un MBA de l’université de Harvard et je peux vous aider. Vous devriez commencer par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices dégagés, vous pourriez acheter un plus gros bateau. Avec l’argent que vous rapporterait ce bateau, vous pourriez en acheter un deuxième et ainsi de suite jusqu’à ce que vous possédiez une flotte de chalutiers. Au lieu de vendre votre poisson à un intermédiaire, vous pourriez négocier directement avec l’usine et même ouvrir votre propre usine. Vous pourriez alors quitter votre petit village pour Mexico, Los Angeles, puis peut-être New-York d’où vous dirigeriez toutes vos affaires. "

- Le mexicain demande alors: " Et combien de temps cela prendrait-il ? "

- " 10 ou 20 ans ", répond l’Américain.

- Et après ?

- " Après ? C’est là que ça devient intéressant ", répond l’Américain en riant, " quand le moment sera venu, vous pourrez introduire votre société en bourse et vous gagnerez des millions. "

- Des millions ? Mais après ?

- Après ?

- " ... Vous pourrez prendre votre retraite, habiter dans un petit village côtier, faire la grasse matinée, jouer avec vos enfants, pêcher un peu, faire la sieste avec votre femme et passer vos soirées à boire et à jouer de la guitare avec vos amis... " (dup
[-Autre version-]
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"...Est en jeu dans ce conte l’opposition entre l’ancienne éthique du travail (en baver pendant des année pour gagner la récompense d’un bonheur futur) et la nouvelle éthique du travail (travailler doit être un plaisir qui est sa propre récompense indépendamment de ce qu’il procure pour le futur).L’américain propose l’idéal de l’avidité qui voit dans le travail le moyen de gagner de l’argent pour gagner le droit soi-disant de vivre ensuite. En d’autres termes, c’est en fait perdre sa vie tout en la gagnant ! Le mexicain lui n’a en vue que la vie elle-même et ses conditions décentes, au fond gagner sa vie sans la perdre. Dans la chute, ce qui apparaît, c’est pourquoi attendre 20 ans de labeur pour arriver à un résultat disponible tout de suite ? A quoi bon un tel détour pour revenir à ce qui est déjà là ? L’enjeu du travail et de son sens est aussi l’enjeu du rapport de l’homme au temps. Ce que nous mettons dans l’instant, dans la manière d’être au présent dessine la valeur de ce que nous faisons de notre vie. Que celle-ci soit envisagée comme loisir ou comme travail importe peu sur le fond, ce qui importe, c’est le rapport à l’Etre dans le temps, ce qui compte c’est l’investissement de la vie dans le présent, non pas la projection dans un futur hypothétique. Il est cependant remarquable que dans notre système économique, dit capitaliste, notre propension à vivre dans un futur est largement entretenue. consommer, c’est vivre de promesses de satisfactions futures liées à l’objet du désir, c’est vivre par avance dans le fantasme d’un ailleurs ou d’un lendemain meilleurs que l’ici et le maintenant d’aujourd’hui....(dup) [A consulter dans cet article]
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Le sens du travail
-La loi de la jungle, une course au bonheur ?
-Bouddhisme et détachement
-La valeur-travail
-Au travail braves gens ! | AgoraVox
-Travailler autrement
-L'Encyclopédie de L'Agora - Dossier: Travail
-American Dream
-Obama-Sarkozy: rêve américain contre cauchemar français

lundi 6 avril 2009

OTAN : les raisons du refus


Avec Obama, rien ne semble changer sur le fond...
Un acte de décès de la défense européenne

"La France reprend toute sa place dans l'Alliance", a lancé le président français Nicolas Sarkozy devant ses 27 collègues pour marquer le retour de Paris dans le commandement intégré de l'Alliance atlantique. "Nous sommes de la famille, nous sommes des alliés, nous sommes des amis", a fait valoir M. Sarkozy

-"Famille", "amis"...la sémantique familiale, l'affectif viennent opportunément escamoter l'analyse politique-
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-Cinq très mauvaises raisons de réintégrer l’Otan | Mediapart:

"Deux anciens premiers ministres de gauche (Laurent Fabius, Lionel Jospin) ; deux anciens premiers ministres de droite (Alain Juppé et Dominique de Villepin) ; un pilier de la politique étrangère française, de gauche et fort apprécié par la droite, Hubert Védrine ; deux candidats à la dernière élection présidentielle (Ségolène Royal et François Bayrou) ; la quasi-totalité des parlementaires de gauche ; plusieurs dizaines de l'UMP... Tous sont contre.Cet inventaire suffit à dire l'importance de ce qui se joue avec le choix solitaire effectué par Nicolas Sarkozy de rejoindre pleinement les structures du commandement intégré de l'Alliance atlantique. Choix solitaire (à l'image d'ailleurs de celui effectué par de Gaulle en 1966), puisque le Parlement n'est pas appelé à voter, que le Livre de la défense de 2008 ne l'évoque pas, que cette décision ne figure pas au programme présidentiel du candidat Sarkozy et que la loi de programmation militaire 2009-2013 n'en dit pas un mot...
1. Aucun « avantage » militaire.
-Les partisans du choix présidentiel hésitent. « Une vaine et fausse querelle », alors que cela ne change rien, dit par exemple le directeur de la revue Commentaire, Jean-Claude Casanova. Il relaie ainsi tous ceux pour qui cette décision ne vient que clore un long processus entamé depuis 1983 et la crise des euromissiles et qui aurait vu la France réintégrer l'Otan mais sans le dire ! A l'inverse, Nicolas Sarkozy soutient que cela renforcera notre défense : « La France sera plus forte, plus influente. »...
2. Un coup de poignard à la défense européenne.
-L'Otan pour mieux relancer et développer l'Europe de la défense ! C'est le principal argument utilisé par Nicolas Sarkozy, martelé sur tous les tons par ses ministres. Parce que nos alliés européens nous soupçonnent de vouloir torpiller l'Otan par l'émergence d'une défense européenne, ils traîneraient les pieds. Les Britanniques les premiers, les Italiens mais aussi tous les pays d'Europe centrale qui ne rompront jamais avec l'Alliance atlantique.Un argument qui est « un leurre », estime Hubert Védrine. « C'est l'inverse qui risque de se produire », dit Dominique de Villepin de cette thèse présidentielle. La pleine réintégration de la France devrait en effet convaincre les pays européens de réinvestir dans une Alliance aujourd'hui en panne et de ne construire qu'à la marge des moyens de défense européens destinés à venir en soutien. La faiblesse des budgets européens interdit de mener de front deux chantiers aussi vastes...
3. Une Alliance atlantique largement obsolète.
-A quoi sert l'Otan ? Plus grand monde ne le sait. Sauf à geler des positions stratégiques en Europe, entretenir une bureaucratie de 15.000 personnes, occuper une bonne partie des pensées du Pentagone, l'Otan est depuis vingt ans en plein brouillard. Organisation de guerre froide, l'effondrement de l'URSS l'a laissée sur le bord de la route. C'est en partie pour cette raison qu'en 1995, Jacques Chirac avait envisagé de réintégrer l'Otan moyennant une redéfinition du rôle de l'Alliance et un autre partage des responsabilités. Les Etats-Unis avaient refusé ce « partage ». Un nouveau « concept stratégique » fut élaboré en 1999, qu'on est bien en peine de résumer tant il est flou.L'Otan, depuis, avance à hue et à dia. Organisation européenne, la voici engagée en Afghanistan. Conçue pour des combats classiques bloc contre bloc, la voici s'essayant à lutter contre le terrorisme, les pirates de Somalie voire le narco-trafic ou à mener des opérations de police (au Kosovo). L'Otan n'est même plus l'exclusif bras armé du « grand club occidental » puisque Donald Rumsfeld et George Bush ont eux-mêmes théorisé le principe de coalitions variables selon les conflits (comme pour l'Irak, par exemple)....
4. Une exclusivité américaine.
-Autre illustration de cette détermination américaine à ne rien céder de ses intérêts en Europe : l'affaire du bouclier antimissile américain en Europe et l'adhésion à l'Otan de l'Ukraine et la Géorgie. Sur ces deux dossiers, l'administration Bush a poussé les feux, passant au-dessus de l'Europe et des pays membres de l'Alliance. Le « bouclier » fut négocié directement avec la République tchèque et la Pologne, sans que l'Otan soit saisie. Et si la France et l'Allemagne se sont opposées, l'an dernier, à l'adhésion des deux anciennes républiques soviétiques, l'administration Bush comptait bien continuer à favoriser cette entrée.La donne a changé avec Barack Obama. Mais l'« unilatéralisme » demeure....
5. La « famille occidentale ».
-Alors, il faut en venir au fond, aux vraies motivations idéologiques qui ont porté le choix présidentiel. Et tout a été dit, la semaine dernière, lors du discours présidentiel à l'école militaire. « Je n'ai pas peur de dire que nos alliés et nos amis, c'est d'abord la famille occidentale. Je ne crois pas que le rôle d'une grande puissance responsable comme la France soit d'être à mi-chemin entre tout le monde, parce que cela veut dire une France nulle part (...) La condition de son indépendance, c'est d'abord de savoir où est sa famille et que sa famille ne doute pas de vous », a expliqué le Président.Nous voilà donc enrôlés dans l'armée de l'Occident, ce club de puissances confronté à ce que Nicolas Sarkozy considère comme notre « premier défi : comment prévenir une confrontation entre l'Islam et l'Occident » (discours d'août 2007).Là est le danger principal, dans cette vision d'un monde en proie au « choc des civilisations » où un Occident assiégé n'aurait d'autre choix que de se faire gendarme de la planète, jusqu'à conduire quelque expédition néocoloniale en Afghanistan. Est-ce une vision si éloignée que celle développée par George Bush avec son projet de « Grand-Moyen-Orient » qui devait voir l'instauration à coups de fusil de la démocratie du Maroc au Pakistan ?..."

-L'Alliance atlantique, cadre de l'hégémonie américaine
-OTAN : Un engagement dangereux
- François Bayrou votera contre cette décision "très lourde de conséquences"
-L'OTAN après la Guerre froide : L'élargissement des missions
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- OTAN : c'est non

dimanche 5 avril 2009

G-20 (suite): Essai à transformer

A l'aube d'un "Un nouvel ordre mondial" -selon Gordon Brown...ou opération cosmétique? Cautère sur jambe de bois?

-Le G20 semble doué de voyance : lucidité ou inconscience?

-NI succès , NI échec...Certains parlent de "G vain"

-La messe n'est-elle pas dite?
[paragraphe 3 du communiqué final: Nous estimons que la seule base solide pour assurer la pérennité de la mondialisation et l’accroissement de la prospérité pour tous consiste en une économie mondiale ouverte reposant sur les principes du marché, une réglementation efficace et de solides institutions internationales.]

-Ce qui reste à faire :Repenser la régulation des échanges commerciaux... la fonction des banques et le statut du dollar. Ce sera pour le prochain G20 ? Mais ne sera-t-il pas trop tard?...
Pendant ce temps, les malversations continuent...et l'on ne dit pas à Londres ce que l'on fait à Washington...
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-"...il y a deux guerres, celle de la communication livrée pour convaincre l’opinion publique que ses dirigeants sont à son service et qu’on pense beaucoup à elle ; et l’autre, qui est l’affrontement dans une autre dimension et selon d’autres axes, l’affrontement bien réel, en un sens, des intérêts, des conceptions, des puissances. Si l’on veut, la différence de fond entre les deux peut être ramenée à l’affaire du protectionnisme. L’anathème contre le protectionnisme est régulièrement réaffirmé, à chaque G20 et à chaque occasion ; et la chose, elle, continue à vivre de sa vie propre ; alors que les vingt du G20 signaient l’engagement vraiment plus solennel que jamais de tenir à bonne distance le monstre du protectionnisme, l’OCDE signalait que 17 de ces 20 pays avaient des pratiques qui ne peuvent être qualifiées que de “protectionnistes”...(Dedefensa)
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"Quand on dit : « Ceux qui sont responsables de la crise font partie du problème, pas de sa solution », on pense d’abord aux représentants du monde de la finance, et l’on néglige les régulateurs et les politiques qui leur avaient signé un chèque en blanc. Eux aussi semblent incapables du « thinking out of the box », comme dit l’anglais, incapables de recourir à la pensée latérale ..." (P.Jorion)

-Le G20 peine à donner le change -: "...La mécanique est globalement préservée. Les traders britanniques sabraient d’ailleurs le champagne hier soir, la Bourse de Londres bondissant à l’annonce des conclusions du G20. Pourtant la City est, elle-même, l’un des plus grands paradis fiscaux du monde. Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, des milliers de riches contribuables français ne s’y sont-ils pas délocalisés ?…
Une autre régulation, une vraie, reste donc à faire. Le défaut majeur de celle que le G20 annonce est de rester totalement aux mains d’organismes situés dans son périmètre - ignorant donc la majorité de l’humanité qui habite les pays les moins développés. Ces organismes-là sont présentés comme « indépendants ». Traduisez : inaccessibles à l’intervention du commun des citoyens. Ce sont pourtant eux qui payent le plus lourd tribut à la crise et qui seraient les meilleurs garants d’une véritable transparence, d’un contrôle des fonds publics, comme de ceux de leurs entreprises. Mais cette régulation-là induirait l’ébauche d’un dépassement du système, de l’accès à un autre âge de la démocratie, alors que le G20 n’avait en tête hier que la préservation du vieil ordre économique mondial."

G-20: ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas | Mediapart:
"...L'historique sommet du G-20 a pratiquement ignoré la question des nettoyages des bilans bancaires, dimension centrale de la crise. De même qu'il a fait totalement l'impasse sur les dérèglements monétaires, liés au statut privilégié du dollar, qui sont la cause profonde de cette crise financière, comme de toutes les précédentes depuis un quart de siècle. Historique, en effet!En revanche, Angela Merkel est contente. Elle a obtenu son paragraphe sur la surveillance des fonds spéculatifs, que les Allemands n'aiment pas voir venir troubler les petits arrangements du capitalisme rhénan. Ce capitalisme rhénan autorisant les grandes banques à verrouiller les conseils d'administration et à fermer les yeux sur toutes les dérives, stratégiques chez Daimler ou morales chez Volkswagen. Que les hedge funds n'aient pas joué le rôle qu'on leur attribue dans la crise actuelle (pas plus qu'ils n'étaient coupables de la tempête asiatique des années 1997-98) importe peu.Nicolas Sarkozy triomphe. Il a arraché de haute lutte son paragraphe sur les «paradis fiscaux», ces pelés, ces galeux, accusés de tous les maux. La Chine s'est bien fait tirer l'oreille pour préserver une certaine opacité régnant à Hong Kong, territoire qui recycle des capitaux qui viennent de la mère patrie et y retournent avec le statut d'investissements étrangers. Mais le grand bénéficiaire d'une normalisation des centres «offshores», de Singapour à la Suisse, ce serait évidemment la City de Londres (avec ses dépendances dans les îles anglo-normandes et à Gibraltar), qui verra disparaître des concurrents gênants. Observons au passage que ce sont les grandes banques internationales, encore elles, qui ont des centaines de filiales et succursales dans les paradis fiscaux, pour le compte de leur clientèle fortunée et pour y loger les structures portant leurs propres opérations hors bilan..."

-Que doit faire l'Europe face au déclin structurel du dollar? | Mediapart
"...Pour redresser ce déséquilibre structurel, «il faudrait que le taux d'épargne des Etats-Unis augmente mais toute la politique poursuivie aux Etats-Unis essaye au contraire de l'éviter, car cela signifierait une récession», analyse Patrick Artus. Ou alternativement, «que ce taux d'épargne baisse dans les pays excédentaires en Asie». Quant aux pays producteurs d'énergie, «ils ne peuvent pas dépenser sur place leurs revenus», très supérieurs à leur capacité d'investissement à domicile. Conclusion : «On ne voit pas une amélioration en quelques années du déséquilibre d'épargne entre les Etats-Unis et les pays en excédent des comptes courants.»A ce déséquilibre ancien (il existe entre les Etats-Unis et le Japon depuis deux décennies), s'est ajouté plus récemment le phénomène de l'envolée des prix (en dollar) des matières premières, sous le double effet d'une forte demande mondiale (tirée par les pays émergents qui contribuent au deux tiers de la croissance mondiale) et d'un déplacement de la spéculation, fonction dérivée de la crise financière.Comme l'explique Patrick Artus, «le dollar et le pétrole sont corrélés par un mécanisme qui fait que les pays exportateurs placent en euro une partie croissante de leurs revenus en dollar». Face à un glissement tectonique de cette nature, il faut se méfier des remèdes de Gribouille recommandés par tous les docteurs «y'a qu'à».
A ceux qui réclament une baisse des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne, Jean-Pierre Landau rappelle que «la politique monétaire ne peut ni ne doit poursuivre un objectif de taux de changes». Parce que «les principaux déterminants de l'évolution des taux de changes sont ailleurs» et que «cela reviendrait à abandonner le mandat de la BCE sur la stabilité des prix». D'ailleurs, «les pays qui visent les deux objectifs se heurtent à de très grandes difficultés et connaissent des poussées inflationnistes».
«La critique de la BCE sur les taux n'est pas pertinente», insiste Patrick Artus. Une baisse de ses taux directeurs «ne jouerait qu'à court terme» sur la relation entre l'euro et le dollar...."

-L'accord au G20 sur les paradis fiscaux suscite des réserves
-Le sommet du G20 à Londres : Vrais remèdes à la crise ou cautère sur une jambe de bois ? | AgoraVox
-G20 : on ne change pas un système qui perd
-Lutte contre les paradis fiscaux : De bien beaux discours et... une belle photo !!! | AgoraVox
-G 20 : Le Déclin de l’Occident | AgoraVox
-G20, bravo les artistes !

- De la belle ouvrage
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-G20: poudre aux yeux ?

samedi 4 avril 2009

G20: poudre aux yeux ?


"Incroyable succès", vraiment ? On peut en douter...
L'emphase et l'unanimité de façade, l'euphorie médiatique laissent sceptique...
Une belle image !
La montagne a-t-elle accouché d'une souris ?
Les bourses exultent , ce n'est pas bon signe...

Des rustines sur le Titanic?

Une note discordante cependant:
« Le président Obama a reconnu que toutes ces mesures n’offrent aucune garantie pour contrecarrer la plus grande récession économique mondiale depuis dix décennies »
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-"«J’aurai tant voulu pouvoir, comme le font presque tous les commentateurs, saluer sans nuance les efforts énormes des uns et des autres pour que personne ne claque la porte. (…) Mais je ne peux m’empêcher de craindre que tout cela n’annonce aussi l’accumulation de bien de nouveaux nuages à l’horizon, parce qu’on emploie pour résoudre la crise les mêmes armes que celles qui l’ont créée. (…). Tout se passe comme si les alcooliques anonymes, tout heureux de leurs bonnes résolutions, avaient décidé, au sortir de leur réunion, de prendre un dernier verre. Pour la route ». (J.Attali)

-"Il n’est question que d’augmentation de la transparence, de contrôle des systèmes d’incitation, de régulation prudentielle, de supervision, de renforcement de la gouvernance et du management (du risque)... c’est-à-dire de toute une ingénierie d’ordre techno-politique visant à tenter de rattraper les dérives induites par une doctrine restée intacte : celle qui crée les risques au nom de la liberté d’entreprendre et tente ensuite de domestiquer la bête, une fois qu’elle se trouve dépassée par sa créature » (L.Cordonnier)

-"...Au final, beaucoup de promesses, une avalanche de milliards de dollars, quelques vraies annonces (lire ci-dessous) et une impasse de taille (rien sur la suprématie contestée du dollar dans le monde!).Mais il y a pire: à force de compromis boiteux et de sujets écartés faute de consensus, le G-20 s'est montré incapable de délivrer un message politique clair, direct et audible par tous, à la hauteur des défis auxquels l'économie mondiale est confrontée. Que ceux qui n'en ont pas eu assez se rassurent : le prochain sommet aura lieu dès septembre, à New York..." (Médiapart)
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-G20 : Tout change mais rien ne change:
"... « La symphonie du Nouveau Monde ». Etienne Mougeotte a adoré la partition que nous a joué hier à Londres l’orchestre philharmonique du G20 : « D’ores et déjà, cette réunion est un succès d’où va sortir un nouvel ordre mondial. Nouvel ordre économique fondé sur la régulation et le contrôle international du système financier ».
Quelques milliers de milliards de dollars sur la table, une liste de paradis fiscaux et nous voilà donc globalement tirés d’affaire.
Sans donner dans le lyrisme propre au Figaro, Le Parisien note « l’incroyable succès du sommet du G20 », zappant Sarkozy de sa une au profit d’une photo d’Obama et Medevedev dans les bras du président-milliardaire italien Berlusconi, tous morts de rire....
Un scepticisme qui l’emporte largement sur Internet. Sur son blog Déchiffrages, le journaliste économique Jean-François Couvrat note que sur la liste des paradis fiscaux publiée par l’OCDE ne figurent ni Macao, ni Hong-Kong. « Pékin veillait au grain » ; « Israël, qui figura jusqu’en 2003 parmi les pays blanchisseurs d’argent sale, il n’est nulle part lui non plus : ni blanc, ni gris, ni noir » écrit le journaliste qui ajoute que « le communiqué du G20 proclame un peu hâtivement que « l’ère du secret bancaire est révolue ». Or le Royaume Uni figure dans la liste blanche, bien que la City soit le premier centre offshore du monde ; et que les riches étrangers établis à Londres bénéficient d’une exonération fiscale totale de leurs revenus ». ..
-G20: des promesses à coup de milliards de dollars
-La vérité sur le G20 de Londres ! | AgoraVox

-Un autre regard sur le G-20:
"...nous comprenons que les mesures prises par le G-20 sont inutiles et même qu’elles risquent d’aggraver la situation. Car la politique financière menée, notamment avec les dettes étatiques et la baisse des taux d’intérêts, ne fait qu’ajouter des liquidités pour que les spéculateurs puissent jouer alors que les gros perdants sont renfloués. Les consommateurs ne seront pas solvables pour autant et l’économie réelle va encore en prendre un coup, avec l’amputation sociale et sans doute, une nouvelle phase de montée du pétrole. Quant à cette fameuse liste des paradis fiscaux, elle répond plus à un besoin de l’opinion publique satisfaite qu’on ait désigné des méchants. Qui peut croire à un effet de moralisation. Allez dire à un accro du jeu qu’on va le dénoncer à ses proches comme un type pas bien, un vilain, et vous verrez le résultat. Un accro qui veut arrêter de jouer demande à être interdit de casino..."
-Revue de presse g20
-G-20 Pact Has New Rules and $1.1 Trillion for Loans and Trade
- The G20 and Mickey Mouse in London

-G20 : DSK et Lamy ou la grande victoire du socialisme;
"C’est un vrai scoop : au G20 de Londres qui s’ouvre jeudi, le PS sera mieux représenté que le gouvernement sarkozyste : Pascal Lamy, le patron de l’OMC et Dominique Strauss-Kahn, celui du FMI, pèseront d’un poids infiniment plus grand que le Président de la cinquième puissance mondiale, qui a largement épuisé son aura en deux ans de magistère.
Le G20 de Londres est donc bien une grande victoire de la gauche. D’ailleurs, certains chantent déjà ses louanges, persuadés que les mesures à venir contre les paradis fiscaux inaugure un nouveau cours de l’économie mondiale.
Bref, il est tout à fait naturel que le journal de la gauche, le Nouvel Observateur, tresse les lauriers cette semaine de ces deux bardes du socialisme....
DSK et Lamy ne sont pas à la tête du FMI et de l'OMC grâce à leurs états de service, mais bien parce que le gratin de la finance mondiale espère avec ferveur une grande réforme social-démocrate du capitalisme."

-Frivolité française et frilosité allemande:
"Le sommet de Londres est historique mais Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont opté pour l'insignifiance. Ils ont laissé à la Chine et à la Russie le soin de poser la seule question intéressante, celle de la refondation du système monétaire international et de la fin de l'étalon-dollar. Ils préfèrent dénoncer les symptômes de la maladie économique mondiale que s'attaquer aux racines du mal. Les paradis fiscaux, les dérèglements de la finance internationale, le crédit incontrôlé ont la même origine: la fabrication monétaire inconsidérée rendue possible depuis des années par le système de l'étalon-dollar. Depuis qu'ils ont aboli le lien entre le dollar et l'or, en 1971, les Etats-Unis ont eu la possibilité de s'endetter sans contrôle, sous prétexte qu'ils fournissaient à l'économie mondiale les liquidités dont elle avait besoin. Les bons du trésor américains ont été le support de la croissance monétaire mondiale en même temps que la garantie du crédit apparemment illimité que s'octroyaient les Etats-Unis. Produisant toujours moins par elle-même, dépensant de plus en plus pour sa défense et important toujours plus, l'économie américaine a pu défier les lois de l'économie pendant plusieurs décennies grâce à l'attirance qu'elle exerçait sur les capitaux étrangers, du fait de la dérégulation quasi-totale de son système financier et de la croyance insufflée aux élites de la planète en la supériorité absolue de l'American way of life. C'est ce système qui est en train de s'effondrer..."

-L'Irlande et l'Espagne s'enfoncent dans la crise
-Une crise qui va transformer le monde:
Cette crise porte un coup dévastateur à la crédibilité et la légitimité des États-Unis à travers le monde, » a asséné Wolf aux Sénateurs américains qui l’avaient convié à à donner sa lecture de la situation. Martin Wolf est un adepte résolu de la mondialisation. Mais loin de se contenter de chanter ses mérites, comme beaucoup, c’est un esprit aigu qui sait analyser les faiblesses du système, en saisir les contradictions, y déceler les tendances lourdes, et n’hésite pas a exprimer franchement son opinion. Devant les Sénateurs, il ne s’est pas cantonné à une analyse économique technique, mais leur a signifié à quel point cette crise « made in USA » serait lourde de conséquences globales. Car au delà de leur statut désormais compromis, c’est le modèle de la mondialisation qu’ils avaient impulsé qui est désormais remis en cause. Si les USA eux même ne parviennent pas à maitriser le marché libre, qui le pourrait ? Si la mondialisation présente de tels dangers, pourquoi s’y insérer ? Cette crise va ouvrir une période de transformations profondes, diagnostique-t-il. Le rôle des USA, mais aussi de l’occident dans son ensemble, sera remis en cause, en raison de leur échec patent à prévenir de telles catastrophes. De la même façon que le souvenir de la Dépression des années trente avait façonné le monde durant près d’un demi siècle, cette crise redéfinira pour longtemps les orientations et les choix politiques dans le monde entier. Elle entraînera un renforcement du contrôle exercé par le politique sur les marchés, prévoit Wolf, mais elle bouleversera aussi les hiérarchies établies. Les pays émergents ne se contenteront plus d’être réduits au second rôle dans des institutions internationales dont les responsables en titre ont fait un si mauvais usage. Les pays asiatiques, en particulier, qui gardent encore le souvenir cuisant des humiliations subies de la part du FMI et des USA en 1998, rappelle Wolf, réclameront d’obtenir voix au chapitre. Ce à quoi nous sommes confrontés c’est bien à une rupture de dimension historique..."
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-G20 :qu'en attendre?

vendredi 3 avril 2009

Israël - Palestine : enlisement

Un aveuglement qui s'approfondit dangereusement

« Israël finira-t-il par conférer du pouvoir, en termes politiques, à un ennemi qu’il a défait sur le plan tactique ? Les actions d’Israël porteront-elles gravement atteinte à la position des Etats-Unis dans la région, à tout espoir de paix, aussi bien qu’aux régimes et aux voix arabes modérés dans le processus ? Pour le dire brutalement, et à ce jour, la réponse semble être oui. » (Cordesman)

Israël - Palestine : les raisons du flou stratégique des Etats-Unis face à l’enlisement du conflit | AgoraVox:

"Vieux de soixante ans, le conflit Israélo - Palestinien se trouve une fois de plus au stade de l’impasse après l’opération menée dernièrement par Israël à Gaza. Comment expliquer les raisons poussant les Etats-Unis à entretenir l’enlisement d’un conflit aussi crucial pour la stabilité du Moyen-Orient ? Le rôle des néoconservateurs pro-sionistes dans la politique moyen-orientale américaine ? Les enjeux liés aux réserves énergétiques de la région ? ...
L’article sur les mensonges d’Israël, du chercheur américain Henry Siegman, spécialiste du Proche-Orient et ancien président du Congrès Juif Américain, éclaire de manière on ne peut plus limpide ce point de vue, pour la récente opération de l’armée israélienne à Gaza.
En plus des Résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui ont pu échapper au filet du Véto américain et sur lesquelles il n’est pas utile de s’attarder puisqu’Israël n’a jamais accepté de les appliquer, les initiatives de paix initiées ici et là peinent toujours à aboutir à un règlement définitif du conflit : les projets d’Oslo (1993), de Camp David (2000), de Taba (2001), de Feuille de Route du Quartet (2003), pour ne retenir que ceux là, ont tous abouti à l’échec.
Même l’Initiative de Paix Arabe, offre globale de paix, particulièrement généreuse notamment sur la question du droit de retour des réfugiés palestiniens, adoptée par l’ensemble des pays Arabes est restée lettre morte....
Les sionistes : un acteur puissant et décisif de la politique moyen-orientale américaine
Idéologie politique apparue à la fin du XIXème siècle, le sionisme entendait doter les juifs d’un État, à travers le retour à Sion, terre ancestrale, la reconstitution des juifs en tant que nation et le rétablissement de la langue hébraïque. Elle fut amenée par l’évolution de l’histoire des juifs, le risque de laïcisation d’une partie de leur diaspora, mais surtout par une révision du projet juif suite à la montée, en Europe, du nationalisme politique et de l’antisémitisme.
Il existe également un sionisme chrétien, porté par certaines composantes ultras fondamentalistes des églises évangéliques et motivé par une vision messianique considérant la judaïsation de la « Terre Sainte » comme un commandement biblique, devant permettre le retour de Jésus sur terre et assurer le triomphe du Christianisme lors de l’apocalypse [Jean P. Baquiast]
C’est ce qui explique l’essentiel du fervent et constant soutien apporté par les néoconservateurs pro-sionistes américains à l’Etat d’Israël depuis sa création en 1948, bien que leur objectif ne soit pas le même que celui des sionistes juifs.
Ce soutien a comme premier corollaire l’attitude de l’administration américaine dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle est généreusement permissive, face au peuplement incessant et accéléré ces dernières années des Territoires Occupés (Terre Sainte) par les colonies israéliennes [Marwan Bishara]....
Le second élément explicatif de l’attitude américaine face à l’enlisement du conflit israélo-palestinien, et sur lequel la classe politique américaine affiche une unanimité sans faille, concerne l’épineuse question de la dépendance vitale américaine des réserves énergétiques du Moyen-Orient.
Selon les publications autorisées du Centre français d’Etudes et de Recherches de l’Ecole Militaire (CEREM), la stratégie américaine de sécurité énergétique, telle que déclinée dans le rapport du National Energy Policy Development rédigé par l’ex vice président Cheney, en mai 2001, a pour objectif d’anticiper et de répondre à l’augmentation des besoins en pétrole, dont les EU consomment environ le quart de la production mondiale avec une part d’exportation devant passer de 52% en 2001 à 66% en 2020....
L’option politique adoptée par l’administration G.W. Bush (2000 – 2008) pour se prémunir contre la forte vulnérabilité énergétique des EU fut basée ainsi sur le développement de moyens préventifs à court et moyen terme pour envahir et soumettre toute puissance hostile.
Quoi de mieux alors que le danger du terrorisme, après les attentats du 11 septembre 2001 pour confondre, à coup de guerres préventives et de rhétorique antiterroriste, cette stratégie de la politique énergétique des EU ?
C’est cette option militaire des EU, censée assurer son invulnérabilité énergétique et son plein soutien à la politique coloniale de l’Etat d’Israël qui génèrent, pour une large part, l’extrémisme islamiste, qui, tout en donnant du « gros » fil à retordre aux régimes en place, sert d’outil privilégié pour asseoir les stratégies des EU et d’Israël dans cette région et la composante propagandiste de leur communication politique envers les opinions publiques occidentales ..."
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-Le parti travailliste israélien est au bord de l'implosion après qu'Ehoud Barak ait décidé de rejoindre le nouveau gouvernement de coalition.:
"...Pendant la campagne des législatives, le leader travailliste avait promis de ne plus être ministre de la Défense si son parti obtenait moins de vingt sièges. Mais en dépit de la bérézina du 10 février, il conserve son poste au sein du nouveau gouvernement de coalition que le quotidien Haaretz qualifie de « gouvernement-poisson d’avril ».Il y a en effet de quoi s’arracher les cheveux quand on sait que le raciste anti-arabe Lieberman sera… ministre des Affaires étrangères. Voilà qui promet pour les négociations avec les Palestiniens… Mais aussi que, selon la presse israélienne, un autre extrémiste du parti de Lieberman, Isaac Aharonovich, devrait décrocher le poste de ministre de la Sécurité interne, ce qui augure de l’intensification de la répression contre les Arabes israéliens et les « colombes » de l’Etat hébreu..."
-Etat palestinien: Israël pas lié par le processus d'Annapolis selon Lieberman
-Biberman & Co, par Uri Avnery

-John Mearsheimer Stephen Walt: le lobby proisraelien et la politique étrangere des USA
-Etats-Unis, le lobby pro-israélien : voyage autour d’un tabou

-Retour sur les raisons de l'échec de Camp David
-Israël : le ministre Lieberman commence à faire des vagues
-Israël-Palestine : Le cancer - Edgar MORIN
-ContreInfo - Israel/Palestine
-L'archipel de Palestine orientale
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- Israel: dangereuse dérive
-- Israël :à droite, toute..
-Palestine: silences d'Obama
-USA: contre-lobby juif...

jeudi 2 avril 2009

Une crise faite pour durer ?

Demain, fin de crise ?

On aimerait tant se convaincre que ce n'est qu'un mauvais rêve, que cette crise va pouvoir être rapidement résolue, que l'économie va reprendre rapidement les chemins d'antan.

Le G20 pourrait nous le faire croire, mais ce n'est sur le fond qu'une manifestation de communication, pour calmer les marchés et le l'opinion publique.
Malheureusement, et parce qu'elle n'a pas encore produit tous ses dégâts, il faut déchanter. Ce sera long, trés long et l'aboutissement sera sans doute inattendu, parce que le diagnostic est limité et les anticipations impossibles.
Nous subissons les effets cumulés de 30 ans de dérégulation, de déliaison sociale, de précarisation institionnalisée. Comme un lourd pétrolier dont la trajectoire est longue à modifier, nous subissons le cours des choses, qui a échappé à la maîtrise des "décideurs", entrainés par la logique folle du profit maximal et à court terme, mettant à mal l'économie réelle et les salaires.
Le virage sera long parce qu'il devra etre radical et les forces conservatrices freinent pour faire perdurer une situation qui les arrange égoïstement
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"Dans les premières mois de cette crise nous écrivions que la culture économique des responsables politiques américains, leur foi inébranlable dans les dogmes de l’école de Chicago, les rendaient peu aptes à comprendre la situation et donc à agir efficacement. L’équipe constituée par Obama semble atteinte du même mal." (P.Krugman)
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La fin de la crise ? Ce sera 2015, si tout va bien...:

"Ce mois-ci, James Galbraith (donc), lui-même économiste, publiait un long texte dans la revue Washington Monthly, dans lequel il remet en cause la pensée économique mais aussi les modèles informatiques issus de l'après guerre qui ne seraient « pas aptes à rendre compte de la crise et à en prévoir les développements, en raison de la durée qui sera nécessaire au désendettement des ménages, au nettoyage des écuries d’Augias bancaires, à la disparition des surcapacités et au rétablissement de la confiance ». Galbraith prend pour exemple la faiblesse du plan de relance américain que d'aucuns qualifient « d'impressionnant ». Sans comparaison avec le plan de relance mis en place par l'administration Roosevelt après la crise de 1929...
Galbraith met( ici) clairement en cause Obama et son entourage : si le président américain a un programme économique, « il n’y a jusqu’à présent, aucune manifestation claire de la pensée qui sous-tend ce programme ». Bien au contraire les conseillers économiques du président seraient tous peu ou prou animés par la conviction profonde que le marché est capable de s'auto-stabiliser. Bref, la crise est derrière nous tant la main invisible travaille d'arrache-pied.
C'est là que Galbraith entreprend de démonter le scénario du Congressional Budget Office, l’organisme public sur lequel s’appuient les législateurs pour évaluer la situation de l’économie et préparer leurs projets de budget...
« le plein rétablissement du système de crédit privé sera long. Il suivra - et ne précédera pas - la restauration de finances saines pour les ménages. En aucun cas le projet consistant à ressusciter l’économie en gavant d’argent les banques ne fonctionnera. Une politique efficace ne peut fonctionner que dans l’autre sens »...
-Une crise hors norme

-OCDE : la plus grave récession de mémoire d’homme:
"Activité économique, production industrielle, commerce international, crédit, secteur immobilier, chômage, déficits budgétaires, tous les indicateurs sont - ou vont - passer au rouge. Cette crise est déjà plus forte que celles qui avaient suivi les deux chocs pétroliers, et l’OCDE prévoit qu’elle devrait s’aggraver encore durant l’année, provoquant une contraction de l’activité comprise en 4 et 7% sur l’ensemble des pays appartenant à l’organisation. Une grande incertitude continue de régner, jugent les analystes, car les prévisions publiées dépendent de la réussite de l’assainissement du secteur financier avant la fin de l’année..."
-L'année 2009 sera cauchemardesque, selon l'OCDE

-Finance, puissances... le monde bascule:
"...(Le) professeur Arvind Subramanian , (qui,) dans le Financial Times, imagine la Chine prêtant des fonds aux Etats-Unis sur le modèle des « conditionnalités » autrefois imposées par le FMI : les critères seraient cette fois publics (contrôle des banques) et sociaux (création de « filets de sécurité sociale »). La Chine, écrit-il, « se placerait en position de superpuissance ». Pour l’heure, Pékin n’en a ni le goût ni même les moyens. Mais demain ?..."
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-Les ménages américains ne vont pas bien...

-Protectionnisme : libres échanges:
"La crise actuelle va-t-elle conduire chaque pays à re-localiser nombre de ses productions ? Un recul du commerce mondial réduira-t-il la pression que la libéralisation des échanges a exercée sur les salaires des catégories populaires, constamment soumises au chantage des délocalisations ? Ce chantage a-t-il constitué un argument supplémentaire des classes dirigeantes ou leur principal instrument pour accroître à leur avantage la part de la richesse produite ?On le sent bien, sous ses diverses formes, la question du protectionnisme est partout posée. Et les Etats ont beau se récrier qu’une telle hypothèse les horrifie, presque chacun pratique ce qu’il dénonce…"
>Le retour du protectionnisme et la fureur de ses ennemis

-Capitalisme suicidaire:
"...Peut-on raisonnablement espérer vendre longtemps des chaussures de sport à 200 euros en ne distribuant en contrepartie que 2 euros de salaire, qui plus est en Chine ? Si le mot protectionnisme, fait scandale, laissons le là. Mais faut-il pour autant s’interdire de penser cette nouvelle réalité qui est devenue la nôtre, où l’idée même d’un contrat social implicite, seul gage de la possibilité du vivre ensemble, a été réduite en miette par les avancées de la science, de la maitrise technique - et de la dérégulation - qui ont dissout l’ancienne solidarité de fait qui liait le destin des hommes et les contraignait heureusement à négocier un partage équitable du fruit des efforts de tous ? Dans le texte que nous publions aujourd’hui, William Pfaff, qui fut longtemps éditorialiste à l’International Herald Tribune, n’emploie pas le mot de protection. Mais l’idée qu’il faille protéger les sociétés des processus de déliaison délétères à l’oeuvre dans la mondialisation sous tend toute sa réflexion..."

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-Crise atypique ?

mercredi 1 avril 2009

Qui va au(x) paradis (fiscaux)?

Trés facile d'entrer au paradis !



«L'objectif de transparence est clairement affiché. Angela Merkel en a rappelé le principe lors de la réunion à Berlin : aucun acteur, aucun marché, aucun produit ne doit échapper à la réglementation.»

Y aura-t-il une suite?
-Paradis fiscaux : le CAC40 et les paradis fiscaux:
"...Le secteur financier se révèle être le plus engagé dans les paradis fiscaux. BNP Paribas, le Crédit agricole et la Société générale disposent de 361 entités offshore. Si l'on y ajoute les Banques populaires, Dexia et la Banque postale (présente au Luxembourg), on atteint un total de 467 entreprises. Ce qui représente, en moyenne, 16 % des entreprises de ces six groupes. Les banques françaises s'installent dans les centres financiers offshorepour faire fructifier discrètement et au moindre coût fiscal le patrimoine des personnes aisées, gérer les salaires des cadres à haut revenu en dehors du regard du fisc, accompagner les stratégies internationales des multinationales qui pratiquent « l'optimisation fiscale »...

-Les paradis fiscaux abritent 532 milliards de dépots français:
"...« Toutes les institutions financières françaises, à l’exception de la Caisse des dépôts, demandent que la part des hedge funds qui leur appartient soit basée dans un paradis fiscal », s’amuse un gérant de fonds londonien spécialisé dans le montage de ce type de produit. Les îles Caïman sont ainsi devenues expertes dans la domiciliation des hedge funds.
Sur les 1 500 milliards de dollars déposés dans ce confetti caribéen, une centaine est tricolore. Mais les îles Caïmans n’arrivent qu’en troisième position. Telles des agences de voyages, les conseillers fiscaux préconisent une destination selon sa spécialité. Le Luxembourg est connu et reconnu pour la domiciliation des OPCVM, en gros nos fameuses sicav. En effet, l’administration du grand-duché, membre de l’Union, délivre aisément le« passeport européen » qui permet d’être distribué partout dans l’Union. C’est par cette porte que les produits Madoff ont débarqué sur notre continent. L’Irlande, classée off-shore par le FMI, recèle 100 milliards d’euros de dépôts français. On trouve également Singapour et Hong-
kong, parfaites pour les multinationales qui font du business avec la Chine.
Partout, le climat fiscal clément prime. Les 532 milliards de dollars investis dans les paradis fiscaux génèrent un manque à gagner d’environ 20 milliards d’euros chaque année pour Bercy. « C’est ce qui va perdre les paradis fiscaux, car les Etats ont impérativement besoin de retrouver les recettes fiscales. Il y a donc un consensus international pour leur tordre le cou. Le top départ sera donné le 2 avril au G20 de Londres. Cela mettra quelques années, mais ce sera efficace ! » prédit Christian Chavagneux, coauteur du livre les Paradis fiscaux (avec Ronen Palan, La Découverte)..."

-Paradis fiscaux et délinquance financière :

-G-20: consensus politique sur les paradis fiscaux(Mediapart):
"Daniel Lebègue, le président de la section française de Transparency International, en est sûr: si le prochain sommet du G-20 à Londres aboutit à un seul résultat, ce sera sur les paradis fiscaux. Les raisons, pour lui, en sont simples. D'abord, parce que les enjeux sur ce dossier sont clairement compréhensibles par l'opinion publique à la différence des questions très complexes de régulation, ou de refonte du système bancaire. Et puis, surtout, «c'est la première fois qu'il y a un consensus politique sur ce dossier», explique-t-il. «Pendant vingt ans, tout a été bloqué. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ne voulaient rien faire contre les paradis fiscaux. L'administration Bush père et fils considérait que leur existence favorisait la santé financière des grands groupes américains.»«Aujourd'hui, les choses bougent. Un accord entre les grands pays européens, les Etats-Unis et les pays émergents est en train de se profiler. Tous sont d'accord pour prendre à bras le corps le sujet et trouver une solution. Car la crise financière appelle des décisions radicales. Si on veut rétablir la confiance et recréer les conditions nécessaires à une reprise, il faut prendre des décisions fortes pour créer un choc de confiance», insiste-t-il.
A ces questions de morale et de transparence, selon l'ancien directeur du Trésor, passé par la BNP et la direction générale de la Caisse des dépôts, s'ajoutent des considérations plus prosaïques: la crise conduit les gouvernements à solliciter les finances publiques au-delà de l'imaginable. Plans de relance, plans de soutiens sectoriels, sauvetages bancaires, les Etats comptent désormais en dizaines voire en centaines de milliards de dépenses supplémentaires. Et tous savent que l'heure viendra où il faudra trouver d'autres recettes. «Or, les paradis fiscaux coûtent cher aux finances publiques. Plus de 100 milliards de dollars au fisc américain, et 100 milliards d'euros au moins pour les pays européens, dont 30 milliards pour l'Allemagne et 20 milliards pour la France», note Daniel Lebègue..."

-Michelin, Elf et Adidas pistés par le fisc
-La tourmente financière vue d’un paradis fiscal,
-Haro sur les paradis fiscaux :
"...le phénomène atteint des proportions telles - le manque à gagner fiscal pour les Etats-Unis s'élève à 100 milliards de dollars - qu'il est devenu difficilement tolérable. Surtout, par leur opacité, les paradis fiscaux, qui ont contribué aux turpitudes de la finance, nuisent aujourd'hui à sa régulation. D'où le changement de ton des puissances tutélaires. En ce sens, leur réforme (ou non) sera un excellent baromètre de celle du capitalisme..."
-La déplorable mascarade de la lutte contre les paradis fiscaux
-Quand un juge raconte les paradis fiscaux... | Mediapart

-Paradis fiscaux - Google Actualités
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Nous n’irons pas tous au paradis...
 Les paradis fiscaux : visite guidée

mardi 31 mars 2009

G20 :qu'en attendre?

Un sommet d'inefficacité prévisible, vu les divergences d'intérêts et d'objectifs, le manque général de volonté de réformer le système financier
Une tribune pour rassurer l'opinion et les marchés ?
-Un G20 mort né?-
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"Organiser le G20 à Londres revient à "organiser une réunion d’alcooliques dans un bar", les pays anglo-saxons n’ayant "aucun intérêt à remettre en cause" le système financier, a ironisé vendredi Jacques Attali à Turin (nord), cité par l’agence Ansa."C’est un échec programmé", a déclaré l’ancien conseiller de l’ex-président français François Mitterrand, qui a présidé la commission pour la libération de la croissance créée par le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, cité par l’agence Ansa."Nous vivons sous la domination du modèle anglo-saxon, qui n’a aucun intérêt à remettre en cause son propre système financier. Avoir organisé le G20 à Londres, c’est comme organiser une réunion d’alcooliques dans un bar où l’on sert du vin", a-t-il dit, intervenant à Turin, au cours du congrès national des comptables italiens"
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Introuvable G 20 | AgoraVox:

"...Les vraies questions resteront très vraisemblablement en suspens car aucun Chef d’Etat ou de Gouvernement n’osera remettre en question la toute puissance des conseils d’administration au sein des entreprises ou analyser sans ménagement la gestion des risques calamiteuse des institutions financières. De même, aucun responsable politique - fut-il au plus haut niveau - n’osera attaquer frontalement le système financier afin de le démanteler et d’en réduire l’influence considérable tout comme aucun politicien au pouvoir n’émettra la suggestion d’allouer - une partie au moins - des immenses ressources de ce secteur financier vers d’autres secteurs plus productifs et moins volatils..."
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"Il n’y a pas grand chose à attendre de cette future réunion du G20, qualifiée de "réunion d’acooliques dans un bar" par Jacques Attali. Il me semble que cette expression est de lui... ?
Cette réunion d’un groupement autoproclamé, sans statuts et dépourvu de toute légitimité démocratique faut-il le rappeler, servira avant tout de tribune à des chefs d’états et de gouvernements en recherche de crédibilité auprès de leurs opinions publiques qu’ils tenteront de rassurer.
Elle leur permettra de présenter des plans de relance et de nouvelles règles du jeu par ceux-là même qui n’ont pas été capables de faire respecter celles qui existaient. Ces intentions aussi louables soient-elles, seront forcément divergentes, voire incohérentes, tant les remèdes préconisés par les participants semblent avant tout adaptés à résoudre à court-terme des problèmes proprement nationaux.
Elle permettra aussi à ces donneurs de leçons de se défausser sur les absents, en récitant leurs couplets démagogiques devant la colère qui gronde dans la rue. Il faut bien tenter d’anticiper les problèmes sociaux !"(Parpaillot)
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-Un G20 qui s’annonce mal, mais à l’unanimité:
"Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des Finances de la zone euro, à Bruxelles : « …les récents appels américains exigeant un effort budgétaire supplémentaire ne nous conviennent pas. (…) Nous ne sommes pas prêts à augmenter les paquets conjoncturels que nous avons ficelés. (…) Nous avons fait ce que nous devions faire »

-En pleine crise du capitalisme, vers un G20 pour rien | Rue89:
"C'est comme un devoir en classe, pour lequel les élèves n'ont rien révisé. Bien embêtés, ils rendent page blanche ou tentent de masquer leur panne sèche par des grandes phrases qui ne veulent rien dire. Jeudi, le sujet sera la crise du système capitaliste et les changements qui s'imposent.Les 20 élèves, sans vision politique globale, sans volonté de remettre en cause le système actuel ayant engendré la crise, ne produiront certainement rien de décisif. Les citoyens victimes de cette crise ne pourront sans doute que leur accorder un zéro pointé. Et espérons qu'ils se fâchent pour de bon.Tout laisse à penser que le prochain sommet du G20 ne sera que la reproduction de celui du 15 novembre dernier : aucun engagement concret et le maintien des règles internationales qui ont favorisé le développement de la crise.Aucune vision politique globale ne se dégage, mais plutôt deux positions partielles et insuffisantes :
  • Les Anglo-Saxons plaident pour de vastes plans de relance économique. Mais qui seront les bénéficiaires ? Pour quels types d'activités ?Au nom d'une croissance renouvelée, les dernières décisions et déclarations de ces gouvernements tendent à poursuivre la socialisation des pertes, le sauvetage des grandes banques et entreprises sans contrepartie, et le soutien des industries polluantes.Ces pays insistent surtout sur la nécessité de ne pas trop réguler les marchés financiers, dévoilant leur volonté de maintenir les bénéfices des détenteurs de capitaux et de ne pas pénaliser les fauteurs de crise.
  • Les pays, Allemagne et France en tête, qui penchent du côté d'une régulation (modeste) de la finance, et refusent tout déblocage massif de fonds publics face à la crise. Le serrage de ceinture reste de mise."
Tout est parti d'une incise discrète, dans un entretien accordé par Obama, le 7 mars dernier à bord d'Air Force One, au New York Times. «A présent, nous observons en Europe des faiblesses plus graves que certaines auxquelles nous sommes confrontés [aux Etats-Unis]», glisse le président au détour d'une question sur son propre plan de relance. Le lendemain, Larry Summers, conseiller économique à la Maison blanche, formulait les choses plus directement, dans les pages du Financial Times : «Le G-20 devra se concentrer en priorité sur la demande mondiale, nous avons besoin d'une demande mondiale plus musclée». Adresse à peine voilée aux dirigeants européens, qui jugent parfaitement suffisantes leurs annonces en matière de relance formulées en fin d'année dernière.
Depuis, aux Etats-Unis, le débat s'est enflammé. Paul Krugman a repris et amplifié la fronde démocrate. «La situation en Europe m'inquiète encore plus que celle aux Etats-Unis», écrivait le Prix Nobel d'économie dans le New York Times du 16 mars. Le Vieux continent «est confronté à un ralentissement de son activité au moins aussi sévère que celui observé aux Etats-Unis, mais il fournit beaucoup moins d'efforts pour renverser la tendance». Autre analyste américain très en vue, John Vinocur a lui aussi pris part au débat, le 17 mars dans les colonnes de l'International Herald Tribune, en notant, non sans ironie, que Paris et Berlin, «qui n'étaient déjà pas très convaincus par la dérégulation économique de l'administration Bush, se montrent encore moins enthousiastes face à l'interventionnisme d'inspiration keynésienne d'Obama»...
«On a moins besoin de relance en Europe, toutes choses égales par ailleurs, parce que l'on a des filets de sécurité sociaux beaucoup plus puissants», confirme Pierre-Noël Giraud, professeur d'économie à l'Ecole des Mines. En Allemagne par exemple, l'Office fédéral du travail s'attend à dépenser plus de deux milliards d'euros cette année pour indemniser les chômeurs. Contre une centaine de millions en 2007 et deux cents millions environ l'an dernier. Ces nouvelles dépenses doivent donc être comptabilisées, elles aussi, au nom de la relance...
De plus en plus d'économistes en Europe sont convaincus de la nécessité d'un nouvel effort budgétaire sur le Vieux continent. «La relance est une question d'urgence, alors que la réforme de la réglementation concerne l'après-crise. [...] Merkel et Sarkozy ont l'œil fixé sur la ligne bleue de l'après-reprise, alors que le sol se dérobe sous leurs pieds», s'agace le professeur de l'économie à l'université de Genève Charles Wyplosz, dans un article à lire ici. Inquiétude partagée par Bernard Gazier, professeur à l'université Paris 1, et signataire d'un appel, lancé le 9 février par le prix Nobel d'économie Robert Solow, intitulé «Pour une politique budgétaire commune en Europe» (à lire ici). Bernard Gazier revient pour Mediapart sur le contenu de ce texte important, qui préconise une lecture purement keynésienne de la crise : «Ça crève les yeux que nous avons devant nous un problème d'effondrement cumulatif de la demande»...
A y regarder de plus près, la frilosité européenne face à la relance, répétée lors du Sommet européen des 19 et 20 mars à Bruxelles, s'explique surtout par l'incapacité de l'Union à agir groupée. Une «crise de coordination», résume l'économiste Bernard Gazier :
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Confirmation de l'absence quasi-totale de coordination en Europe, à la lecture d'une étude récente de l'Institut Thomas More, consacrée aux plans de relance sur le continent. Où l'on constate que chaque membre de l'Union a ébauché son plan selon des considérations nationales, sans se soucier de ce que faisaient au même moment ses voisins..."

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