Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!

mardi 21 décembre 2021

Chili: nouvelle ère

 La deuxième mort de Pinochet. Enfin, une durable ouverture démocratique?

                  On est en droit de l'espérer, après une évolution chaotique de la situation depuis les années 2010, dans le cadre d'un système et d'une constitution encore largement marqués par l' empreinte dictatoriale de Pinochet et le pouvoir d'un néolibéralisme toujours agressif.  Depuis cette époque, les choses commencent enfin à changer, grâce notamment à un réveil d'une jeunesse qui n'a pas connu la dictature.  Depuis Pinochetsous la houlette des Chicago Boys et avec la bénédiction de Reagan, disciple de Friedman, le secteur public avait été sacrifié, aux dépens des plus démunis. L'ultralibéralisme, dans sa plus pure forme,  a produit les conséquences que l'on connaît. Fin d'un laboratoire très particulier.  Beaucoup d'enfants, notamment ont souffert de la situation sociale et du poids écrasant d'une bourgeoisie rentière. Depuis novembre 2020, un espoir renaissait et des mouvements puissants se faisaient jour pour une transformation du système. Mais dimanche, le dernier rempart contre la dictature, Gabriel Boric  a obtenu un succès très net. Une large victoire. (*)

 ___ "Le candidat de la gauche, Gabriel Boric, a remporté, dimanche 19 décembre, le deuxième tour de l’élection présidentielle, devant son adversaire d’extrême droite, José Antonio Kast.    M. Boric recueille 55,87 % des voix, contre 44,13 % à son concurrent, selon les résultats officiels quasi définitifs. La participation dépasse les 55 %, un sommet depuis que le vote n’est plus obligatoire en 2012. C’est un triomphe qu’enregistre la coalition de gauche, dont est membre le Parti communiste, dans ce duel inédit depuis le retour à la démocratie en 1990 entre deux candidats aux projets de société diamétralement opposés.   « Il y aura plus de droits sociaux mais nous le ferons en restant fiscalement responsables », a déclaré le président élu de 35 ans, devant une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes venues l’écouter après sa large victoire. « L’histoire nous a appris que lorsque nous nous divisons en guerres fratricides, les choses finissent toujours mal. Tout le Chili espère (…) qu’il y aura un très bon gouvernement pour le Chili et les Chiliens », a dit M. Piñera.  Avant lui, José Antonio Kast avait admis sa défaite. « Je viens de parler à @gabrielboric et l’ai félicité pour son grand triomphe. Il est aujourd’hui le président élu du Chili et mérite tout notre respect et notre collaboration constructive. Le Chili passe toujours en premier »a-t-il écrit sur son compte Twitter. M. Kast, candidat de « l’ordre, de la justice et de la sécurité », était arrivé en tête au 1er tour (27,9 % contre 25,8 %) en séduisant les quartiers huppés de Santiago et les classes populaires à l’extérieur de la capîtale..."                               ___   Espérons que les marchés financiers ne vont pas contribuer à déstabiliser le nouveau pouvoir ou le contraindre à trop de concessions...____Une histoire à méditer._
__________________(*) "...Si un tel scénario a pu se dessiner, c’est que la configuration politique du pays andin vient d’être bouleversée en quelques années. La révolte sociale historique d’octobre 2019 a permis d’ouvrir un processus constituant, approuvé lors d’un référendum par 78 % des votants le 25 octobre 2020. L’élection de la Convention constitutionnelle, en mai 2021, a été marquée par l’effacement de la droite et de l’ancienne Concertation (la coalition de centre gauche qui a géré la transition à la démocratie jusqu’aux années 2010).      Les victoires récentes d’une jeune militante féministe et communiste à la mairie de Santiago, Irací Hassler, et d’un militant contre la privatisation de l’eau comme gouverneur de la région de Valparaíso, Rodrigo Mundaca, ont été des indices supplémentaires de cette ouverture du champ des possibles dans un pays qui a été un laboratoire du néolibéralisme. 
Dans ce contexte d’opposition à ce legs persistant de la dictature, alors que les mouvements sociaux de 2019 ont été davantage mis en sourdine par la pandémie que complètement éteints, Gabriel Boric a su conquérir la présidence face à un candidat d’extrême droite, José Antonio Kast, qui revendiquait haut et fort l’héritage de Pinochet et inquiétait les défenseurs des libertés..." ________________

lundi 20 décembre 2021

Ça s'est passé un 20 décembre

 Entre autres...

               La Louisiane est formellement cédée par la France aux U.S.A.

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Sus aux Sarrazins!

             Sans peurs et sans reproches

                            Le leader maximo de l'extrême droite ne manque pas d'appuis et de soutiens. Parmi eux, une frange de plus en plus grande et bruyante de catholiques qui ne sont pas regardant sur les principes chrétiens, qui se sont déjà manifestés à d'autres occasions dans un passé récent, qui renoue avec un passé plus lointain qui critiquaient la "gueuse", au nom de Pétain ou de PieX.   


    

   _______"Un grand renversement s'opère dans le catholicisme français. Le renouveau attendu des avant-gardes des années 1960 n'est pas arrivé. Alors que la pratique religieuse s'effondre, l'avenir de l'Église dépend maintenant de ceux qui restent. Refusant l'alternative de l'intégrisme et du progressisme, ces catholiques ont accepté le concile Vatican II mais compensent ses effets déstabilisateurs par un surcroît de fidélité au magistère romain. Ancrés dans la théologie de Jean-Paul II puis de Benoît XVI, ils considèrent que la démocratie ne doit pas s'affranchir de l'ordre naturel. Depuis l'opposition à la loi Veil qui a légalisé l'avortement, leur savoir-faire militant n'a cessé de s'enrichir. L'ampleur des Manifs pour tous a dévoilé leur force.   Mais cette capacité de mobilisation ne peut être comprise en dehors des évolutions de la vie politique. Instrumentalisé comme frontière de l'identité nationale, renfort moral de la République ou levier d'une prise de conscience écologique, le catholicisme est redevenu une ressource politique légitime et la conquête de son électorat un enjeu disputé à droite...."                              ______Mais il y a d'autres forces qui ne sont" pas très catholiques", amalgame de groupes identitaires de toutes sortes, maurassiennes ou nostalgiques de  la guerre d'Algérie. Et de plus nouveaux arrivés, opportunistes ou convaincus de vieille ou fraiche date. Souvent hétéroclites, soudés par un culte identitaire qui fait fi de l'histoire, et fait le jeu des forces les plus conservatrices sous couvert de "modernité" et de réveil national.

            Tous partagent à des degrés divers une répulsion pour l'étranger, souvent représenté à leurs yeux par les seuls originaires de pays musulmans (croyants ou non), surtout de la part de ceux qui n'ont jamais accepté l'indépendance algérienne. Qui dénoncent l'"invasion", voire la "submersion" et agitent le spectre du  "grand remplacement", propre à effrayer les foules ignorantes.     


          

  _   Zemmour a ses barbares, qu'il faut bouter hors de la terre sainte de France. Fissa! Comme Charles Martel en son temps ( pas celui-là, l'autre...), sans autre forme de procès. C'est la reconquista, mes amis! Dieu reconnaîtra les siens. Enfin peut-être. Les mythes ont la vie dure, efficaces dans le contexte idéologique de propagande, pour qui n'a jamais fait d'histoire. Les croisades ne seraient pas terminées...La pureté reste l'obsession. L'Allemagne eut aussi son affaire Sarrazin. Ça ne s'invente pas... Bouter avec Boutin les Sarrazins? Nous voilà beau! Les effectifs hospitaliers baisseront drastiquement, les BTP ne vont pas s'en remettre et qui va livrer les pizzas pour un salaire dérisoire?...

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dimanche 19 décembre 2021

LU aujourd'hui

__ Autoritarisme numérique

__ Omicron et polémiques

__ Refrain sarkozien

__ Promenade de santé  

__ Prévisible, hélas!     

__ Banque au banc

__ "Cardinal" au trou!    

__,Ultra-orthodoxes

__ Bolloré presse

       __ Overlord

            __  Ça s'est passé un 19 décembre: début d'une guerre sans fin...

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samedi 18 décembre 2021

Ça s'est passé un 18 décembre...

 On retiendra en particulier:

       Le fin de la terrible bataille de Verdun

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Menaces sur Taiwan?

Tensions en Mer de Chine

          Les pressions se renforcent sur l'ancienne Formose, de la part de son puissant voisin, qui cherche à étendre sa zône d'influence en Mer de Chine. La rivalité entre la Chine et l'héritage de Tchang Kai-Chek prend un tour nouveau. Des bruits de bottes font redouter pour certains un conflit majeur. Mais ne s'agit-il pas d'une intimidation, d'un signal lancé surtout à la flotte US omniprésente et d'une réaction disproportionnée de la part de Taipeh? La Chine compte sur une nouvelle souveraineté sur les eaux qui l'entourent. Mais ce jeu n'est-il pas à terme dangereux?      Il s'agit en fait d'une longue histoire:

        "...Chacun a pu entendre parler, dans l’actualité internationale récente, des tensions autour de Taïwan et de leur aggravation. Elles furent au centre des échanges entre Xi Jinping et Joe Biden lors de leur sommet virtuel dans la nuit du 15 au 16 novembre dernier.     Ces tensions mettent directement aux prises plusieurs acteurs clés : la République de Chine – mieux connue sous le diminutif de « Taïwan » –, la République populaire de Chine (RPC), les États-Unis et les États géographiquement proches qui, évidemment, auraient tout à craindre d’un affrontement militaire sur le territoire taïwanais et sur les territoires maritimes adjacents.       Le Japon, les Philippines et, peut-être dans une moindre mesure, la Corée du Sud ou le Vietnam ne peuvent qu’être préoccupés par l’accentuation des discours martiaux et parfois menaçants des deux principales parties : la République populaire de Chine et les États-Unis d’Amérique.      Ces tensions se sont intensifiées dans la période récente sous le double effet, notamment, de la multiplication des incursions et de la pression militaires chinoises, et des expressions voire des actions de soutien de la part des États-Unis au bénéfice de Taïwan.      La Chine a effectué plusieurs opérations aériennes au cours desquelles un nombre considérable (plusieurs dizaines par opération) d’appareils ont traversé la zone d’identification aérienne de Taïwan. Nous ne détaillerons pas l’activité navale chinoise, également très intense, et plus largement la multiplication de manœuvres. Il faut également souligner l’importance géostratégique de Taïwan pour l’affirmation de la puissance chinoise. L’examen rapide d’une carte des territoires maritimes autour de Taïwan et de la RPC (eaux territoriales et zones économiques exclusives notamment) montre un fait simple : nulle part la Chine de Xi Jinping n’a d’accès direct et totalement libre au grand large. Contrôler Taïwan territorialement, c’est améliorer cette donnée géostratégique pour une puissance militaire qui entend bientôt rivaliser avec celle des États-Unis.    Ouvrir un front dans le Pacifique nord-ouest autour de Taïwan et ouvrir un front dans l’est de l’Europe aurait l’énorme avantage pour les deux puissances, si leur action était ainsi coordonnée, d’obliger les Occidentaux, et en particulier les Américains, à se positionner sur deux zones très éloignées simultanément.     Aujourd’hui, la puissance militaire nominale des Américains reste très supérieure à celle des Chinois, surtout si l’on y ajoute l’ensemble des alliés sur lesquels peuvent compter les Américains. Mais si ces derniers doivent positionner des forces sur deux fronts simultanément, la situation est très différente. Un tel scénario n’aurait rien à envier au meilleur des préceptes stratégiques que l’on peut trouver dans L’Art de la guerre de Sun Tzu ou dans un traité désormais célèbre comme celui des « 36 Stratagèmes »…"   _______________

vendredi 17 décembre 2021

Ça s'est passé un 17 décembre

 On retiendra Léopold II 

      Surtout pour ses "hauts faits" coloniaux...


Partage du "gateau africain"
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Assange: nouvelle étape

 Un procès qui n'en finit pas 

                           L'acharnement se poursuit. Et l'affaire entre dans une nouvelle phase. Julien est une victime, en grand danger, mais aussi un révélateur.  Un acharnement politique et une affaire d'Etat.   Malgré la victoire obtenue par la défense, au vu de l'état de santé de l'inculpé. Si c'est un soulagement, il ne peut être que provisoire, au vu de l'entêtement américain à condamner une personne extrêmement diminuée, du fait de son long isolement forcé et de sa détention prolongée.    Une situation pire que celle d'un condamné de droit commun. La pression de la justice très politique de Washington sur Londres va sans doute continuer, même en l'absence de Trump, malgré les soutiens déjà anciens dans la presse internationale.     Assange a été lâché par ceux qui ont profité des information diffusées comme lanceur d'alerte dans les fameux et complexes dossiers wikileaks, qui ont à l'origine fait l'objet d'un long débat.  On constate aujourd'hui un acharnement que plus rien ne justifie, surtout après les multiples soutiens et les déclarations de l'Union européenne. Malgré l'ire de la CIA, malgré les assauts des ultra-conservateurs de la Maison Blanche et du Pentagone. Les menaces de condamnation côtoient la démesure absurde: presque deux cents ans de réclusion...pour un quasi mort vivant. Le Mexique sera-t-il son dernier refuge?

             La volonté de transparence, même si elle ne peut être illimitée, est une exigence qui s'impose à tout journalisme d'investigation, c'est le coeur de son métier. La notion de secret d'Etat est souvent un paravent commode, un rempart pour éviter toute investigation citoyenne ou parlementaire, pour masquer des pratiques discutables méritant des informations, même extorquées (affaire Karachi...)   Les prises de position de Védrine, trop défensives, trop machiavéliennes, ne satisfont qu'à moitié, car on pourrait lui opposer de nombreux contre-arguments. La notion équivoque de "secret" demande à être interrogée. Combien de "sales secrets"-connus maintenant ou pas encore- dans la diplomatie américaine depuis la guerre du Vietnam à celle de l'Irak, dans les relations entre la France et certains pays africainsN.Klein nous en donne une petite idée. La vérité doit souvent être mises au jour, pour des avancées démocratiques nécessaires, même si elle peut être insoutenable. Quoi qu'il en coûte.

jeudi 16 décembre 2021

Ça s'est passé le 16 décembre

 Notamment à Boston: un tournant

                ".....Certains colons des Treize colonies se plaignaient d'être soumis à des taxes nouvelles par le Parlement de Westminster sans qu'ils soient consultés ni représentés. Ils affichaient leur loyauté à la couronne mais réclamaient d'être considérés comme des citoyens à part entière et consultés pour toutes les affaires qui les concernent. Dès 1764, une loi sur le sucre suscita leur colère. Les recettes étaient destinées à financer les coûts liés à l'administration et à la sécurité des colonies.    Pour le gouvernement anglais, qui sortait d'une guerre très dure contre les Français, la guerre de Sept Ans, l'effort financier demandé aux colons américains n'était que justice, les colons ayant conservé leur vie et leur liberté grâce au sacrifice de la métropole et de ses soldats.    Sourd aux protestations, le Parlement récidiva l'année suivante avec une loi qui imposa un timbre fiscal sur une multitude de documents imprimés, le « Stamp Act ».

La réaction fut immédiate.   En Virginie, un député, Patrick Henry, appelle à la désobéissance civile. Un peu partout, les colons s'en prennent aux percepteurs, les suspendant à des mâts ou les enduisant de goudron et de plumes. Une organisation secrète, les Fils de la Liberté (Sons of Liberty), fondée à New York par John Lamb et Isaac Sears, multiplie les provocations. Au milieu de danses et de cortèges joyeux, ces dignes bourgeois érigent des « mâts de la Liberté » surmontés de masques diaboliques pour dénoncer l'autoritarisme de Londres. La troupe réagit avec violence, abattant les mâts et chargeant la foule à la baïonnette.   Au bout de quelques mois, Londres se résout à annuler la loi du Stamp Act mais cela ne suffit pas à ramener le calme. Et voilà qu'une nouvelle loi impose en 1768 un droit d'importation sur différents produits utiles aux colons. Ceux-ci, à commencer par les habitants de Boston, lancent un puissant mouvement de boycott des marchandises anglaises. C'est au point qu'en deux ans, les importations concernées diminuent de moitié.  Le Parlement de Westminster se résout à supprimer tous les droits d'importation incriminés... sauf un modeste droit sur le thé destiné aux colonies d'Amérique. Il en fait une question de principe. Cette reculade échauffe les esprits au lieu de les calmer. Elle encourage les colons dans la voie de la hardiesse.                                          Le 5 mars 1770, une échauffourée se solde à Boston par la mort de 5 manifestants. Ce Bloody massacre (« massacre sanglant ») engendre du ressentiment contre le pouvoir de Londres.    L'arrivée à Boston de trois navires de la Compagnie des Indes chargés de thé incite les colons et les importateurs à passer à l'action. C'est la « Tea-party ».    Le roi George III réagit par cinq « lois intolérables » qui sanctionnent la colonie et ferment le port de Boston en attendant le remboursement de la cargaison de thé par les habitants. Face à cette décision arbitraire de Londres, toutes les colonies d'Amérique font cause commune avec le Massachusetts. Une partie importante des colons, quoique en minorité, se préparent à entrer en rébellion contre la métropole.    Sur une invitation de l'Assemblée du Massachusetts, 56 délégués de neuf des treize colonies anglaises d'Amérique se réunissent en congrès à New York le 14 octobre 1774 et rédigent un cahier de doléances («Declaration of Rights and Grievances») à l'adresse du gouvernement.    Cependant, leur souhait d'une plus grande autonomie est brutalement rejeté par le roi anglais Georges III qui déclare les colonies en état de rébellion. Les modérés américains font alors cause commune avec les radicaux et tous se préparent à la lutte. Ils commencent à réunir des armes. Une échauffourée sanglante à Lexington, au Massachusetts, inaugure les hostilités..."       _______________

Naître ou ne pas naître...(1)

 That's a big question

                Le grand défi

                          Même si l'hyper-croissance démographique inquiète les démographes, particulièrement dans les pays les plus pauvres, la dénatalité nous guette et touche déjà de nombreux pays, pour ne pas parler de la Chine où elle pose des problèmes spécifiques .Pour F.Bayrou, il faut des bébés pour sauver notre modèle social. Est-ce une bonne idée quand on évoque une décroissance nécessaire et qu'on redoute des catastrophes climatiques futures?          Des injonctions contradictoires nous hantent déjà. A Pékin, c'est une question de puissance qui se pose avec la perspective d'un vieillissement inéluctable de la population. Un problème apparemment insoluble ou en tous cas très compliqué, qui se pose aussi au Japon, en Allemagne....

      ___ Point de vue:   "...La fécondité est déjà en-dessous d’1 enfant par femme dans certains pays comme la Corée. Ce plancher pourrait être bientôt atteint par la Chine ou encore par l’Italie d’après-Covid. Qu’est-ce à dire ? Cette année, 600 000 Italiennes ont donné le jour à autant d’enfants, dont environ 300 000 filles. Ces dernières, dans une trentaine d’années, donneront à leur tour le jour à 150 000 filles, lesquelles engendreront 75 000 filles aux environs de 2080. Autrement dit, si la fécondité italienne se stabilise aux alentours d’un enfant par femme, le peuple qui a donné le jour à Michel-Ange et Raphaël aura disparu à la fin du siècle. Disons pour être plus précis qu’il ne sera quasiment plus représenté que par des vieillards nés au début de ce siècle....     Ne comptons pas sur les robots et l'automatisation pour suppléer au manque de bras et de cerveaux. Les machines augmentent la productivité des travailleurs mais ne peuvent remplacer totalement ceux-ci ni assurer la redistribution des richesses vers les inactifs. Ne comptons pas non plus sur les immigrants. Ils ne peuvent pas combler les déficits des caisses de retraite, comme l'ont démontré par l'absurde les démographes de l'ONU, que cite le rapport Bayrou (Les migrations de remplacement : solution au déclin et au vieillissement des populations ?) : leurs cotisations bénéficient aux retraités d’aujourd’hui mais nullement à ceux de demain et eux-mêmes sont appelés à vieillir et piocher dans les caisses de retraite...;Le Haut-Commissariat au Plan insiste donc sur la nécessité de maintenir la natalité à un niveau satisfaisant pour garantir la perpétuation de notre modèle social. Il s'illusionne toutefois en opposant le modèle français de la redistribution au modèle anglo-saxon de la capitalisation. Dans le premier cas, les besoins liés au chômage, à la santé et à la vieillesse sont financés par les cotisations prélevées sur les revenus des actifs ; dans le second par l'épargne des intéressés. Mais dans les deux cas, on se ramène à un prélèvement sur la richesse nationale future. Peu importent donc le mode de prélèvement et les taux de cotisation. L'important pour le maintien de notre prospérité commune est de s'assurer que notre production de biens sera suffisante pour subvenir aux besoins de tous : actifs et inactifs.    La richesse nationale est la somme des valeurs créées par les producteurs : paysans, ouvriers, ingénieurs, informaticiens, etc. Ces producteurs génèrent une valeur ajoutée dix ou vingt fois supérieure à leur rémunération du fait d'une très haute productivité liée à leur savoir-faire et à leur organisation. La différence est redistribuée sous la forme de services de confort (coiffeurs, livreurs de pizzas, journalistes, etc.), de services sociaux (santé, aides sociales) ou de services régaliens (police, administration). La valeur créée par les travailleurs de ces services-là est rarement supérieure à leur rémunération du fait de leur faible productivité (coiffeurs, livreurs et journalistes ne font pas plus de prestations à l'heure en France qu'en Égypte ou au Mali).     Notre modèle social et notre prospérité commune dépendent en définitive du nombre et surtout de la qualité des futurs producteurs. Ceux-ci se recruteront parmi les enfants nés ou à naître, moins sûrement parmi les pauvres hères qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie...

                        _____L'évolution démographique dans le monde pose des problèmes théoriques et pratiques d'un nouveau genre, qu'on peut  considérer comme difficilement solubles dans l'état actuel des choses.  Même si elle est inégale selon les continents et les pays, si elle a régressé ou s'est stabilisée ici ou là, elle continue à faire son chemin, et, sauf événement majeur, devrait continuer à atteindre des sommets, au regard des limites des ressources de la planète, pensables actuellement.

   

           Même si certains sont (relativement) optimistes quant à la capacité de subvenir aux besoins humains dans d'autres conditions, si les naissances se "régularisent" ici ou là, si l'éducation des femmes (la clé de la natalité) peut encore largement progresser dans d'importantes parties du monde, si le sort économique de populations les plus démunies s' adoucit (il y a un lien entre le nombre des naissances et le niveau des ressources), même si on généralise l'éducation à la limitation des naissances surtout où cela s'impose le plus...il n'en reste pas moins qu'on voit mal comment ralentir drastiquement le niveau de population mondiale, qui semble avancer pas inertie comme un pétrolier géant continuant longtemps sa course avant arrêt définitif.
   Evidemment de nombreuses inconnues demeurent et les démographes ne sont pas toujours d'accord entre eux. (*) Il y a les paramètres, si nombreux, mais aussi les fantasmes.
       On ne tient pas toujours compte des problèmes économiques et politiques de répartition des ressources naturelles et de la fluctuation des marchés qui évoluent encore au gré de la spéculation.     Le problème des ressources est, surtout dans de nombreux cas, celui de l'accès aux biens essentiels, la répartition de ces biens sur une planète où l'on gaspille beaucoup et où la surconsommation d'une partie de la population met en péril la sous-consommation, chronique ou durable, de la plus grande partie de l'humanité. Même si des avancées se font jour, mais si limitées.
    De plus se greffe là-dessus la question des dérèglements climatiques, qui semblent non seulement durer mais aussi s'amplifier, qui vont mettre en péril certaines populations contraintes au déplacement et de grandes zônes d'activité agricole, notamment en bordure de mer, dont la montée  déjà constatée peut compromettre définitivement toute implantation durable dans certaines régions. Sans compter sur les périodes de sécheresse qui pourraient affecter durablement certaines zônes continentales prospères par déficit d'eau et par érosion des sols, comme en Californie.
     Bref, en prenant en compte certaines données seulement, sûres ou hautement probables, on voit mal comment notre pauvre terre (qui en a vu d'autres!), la seule en notre possession, pourrait résister à la pression de plus en plus grande de ce que certains ont appelé une bombe démographique, qui pourrait être source de désordres majeurs notamment en matière de déplacements massifs de populations désemparées.
     Sans être étroitement malthusien, on ne peut se voiler la face. Si on ne sait pas à combien de milliards d'hommes la démographie humaine pourrait décemment s'élever, à condition que disparaissent les inégalités criantes qui tendent à s'amplifier au niveau mondial, on peut être sûr qu'une croissance aussi exponentielle des naissances, surtout là où les ressources sont ou se font les plus rares, posera des problèmes de plus en plus insolubles.
       Faut-il alors arrêter de faire des enfants pour préserver, non seulement l'environnement, mais aussi la survie de notre espèce?
   Question absolument nouvelle, inédite, dans l'histoire des hommes. Largement grâce aux techniques et au progrès de la médecine.
    Mais qui nous met face à une injonction contradictoire: la baisse drastique des naissances, à condition qu'elle soit pensable et généralisable, mettrait aussi en péril le renouvellement de la société elle-même, comme la Chine a fini par le comprendre. Et le problème est souvent mal posé à cause d'une conception étroite et individualiste du problème.

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(*) Point de vue
                          La bombe "P" explosera-t-elle?
__Doit-on partager l'inquiétude de Claude Levi-Strauss, qui déclarait en 2008 :
«La question qui domine véritablement ma pensée depuis longtemps, et de plus en plus, c’est que, quand je suis né, il y avait un milliard et demi d’habitants sur la terre. Quand je suis entré dans la vie active, il y en avait deux milliards, et maintenant il y en a six milliards. Et il y en aura huit à neuf dans quelques années. Eh bien, à mes yeux c’est là le problème fondamental de l’avenir de l’humanité, et je ne peux pas, personnellement, avoir d’espoir pour un monde trop plein.»
?

____« La Terre peut nourrir 12 milliards d’hommes. » pense la géographe Sylvie Brunel
Joel Cohen répond en 1995 : « La population limite (human carrying capacity) dépendra de toute évidence du niveau matériel auquel les gens choisiront de vivre. » Ou plutôt, du niveau de vie qui leur sera imposé ! Une chose est certaine : « le nombre d’hommes sur terre a atteint ou atteindra dans le prochain demi-siècle le niveau maximum que la terre peut supporter en fonction du type d’existence que nous, nos enfants et petits-enfants avons choisi. »

       "...Dans le monde anglo-saxon où se sont développés les premiers mouvements inquiets des chiffres galopants de la démographie mondiale, à l’instar de l’Optimum Population Trust, ils demeurent minoritaires. En France, 
pays où la préoccupation et les politiques natalistes ont irrigué l’histoire, aussi bien sous Vichy qu’en République, ils sont embryonnaires. Seules quelques petites associations, comme Démographie responsable, appellent à une restriction (volontaire) des naissances...
   Le pasteur britannique (Malthus) s’est trompé dans ses calculs, en ne prévoyant pas que les sauts technologiques en matière agricole seraient capables de nourrir une population en forte augmentation. Les progrès – notamment la mécanisation et les révolutions vertes – ne permettent pas d’opposer de manière binaire une population dont la croissance suivrait une courbe géométrique à des ressources alimentaires dont l’augmentation ne serait qu’arithmétique. Ensuite, Malthus s’inquiétait avant tout de la croissance démographique des pauvres et du coût de l’assistance...
 ...
   Les mouvements (malthusiens))sont le signe d’une inquiétude croissante, qui retrouve les préoccupations démographiques des années 1960 et 1970, lorsque Paul Ehrlich annonçait l’explosion, imminente, de la
«Bombe P», ou lorsque le commandant Cousteau ou René Dumont, le premier candidat écologiste à une élection présidentielle française, affichaient clairement leur volonté de maîtriser l’augmentation de la population...

   Cette inquiétude, même si elle puise ses raisons dans l’état de la planète ou les projections des chiffres de la population mondiale, n’est pas tant l’expression d’une réalité démographique ou écologique que d’une perception culturelle.
   C’est tout l’intérêt de la monumentale enquête, parue au printemps dernier, de l’historien Georges Minois, que de faire l’histoire non pas de l’évolution de la population mondiale, mais de notre perception historique de cette démographie. Dans son ouvrage intitulé 
Le Poids du nombreL’obsession du surpeuplement dans l’histoire, Georges Minois montre ainsi que, si le manque d’hommes a été une peur fréquente et récurrente, notre époque n’a pas le privilège de la crainte du trop-plein. «Platon s’en préoccupait déjà, recommandant un sévère contrôle de la natalité (…). Ceci à une époque où le monde ne comptait même pas 200 millions d’habitants. C’est dire que le problème du surpeuplement est plus affaire de culture que de chiffres », écrit l’historien. La peur du «trop-plein» a concerné aussi bien les chasseurs-cueilleurs du paléolithique, les cités de la Grèce ancienne, l’Europe du début du XIVe siècle que notre monde contemporain…
______Fred Pearce, vise toutefois à rassurer le lecteur inquiet de se compter parmi une telle masse humaine. Bien qu’il soit lui aussi convaincu que «la surpopulation est le moteur secret de la destruction de l’environnement», il ne s’inquiète pas outre mesure.
__D’abord, constate-t-il, la transition démographique qui consiste, dans les pays développés, en un rapprochement progressif des courbes de natalité et de mortalité, est bien amorcée, y compris dans des pays comme l’Iran, certaines régions de l’Inde, la Birmanie, le Brésil ou le Viêtnam… L’augmentation exponentielle de la population est d’abord le résultat d’une forme d’inertie liée à ce que le nombre d’adultes en âge de procréer – et de jeunes qui le seront bientôt – n’a jamais été aussi élevé dans l’histoire de la planète. Il y a donc, selon lui, «fort à parier que les personnes qui ont moins de 45 ans assisteront au premier déclin démographique depuis la peste noire, il y a presque sept cents ans». Un argument toutefois contesté par Lester Brown, auteur d’un ouvrage intitulé Beyond Malthus (Au-delà de Malthus), dans lequel il estime que les antimalthusiens font trop confiance à la transition démographique et minorent le risque que la surpopulation ne finisse par faire remonter la mortalité, du fait de la sous-alimentation, des épidémies et des conflits, au point de revenir à la situation de sous-développement de départ…"

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