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mardi 21 décembre 2021

Chili: nouvelle ère

 La deuxième mort de Pinochet. Enfin, une durable ouverture démocratique?

                  On est en droit de l'espérer, après une évolution chaotique de la situation depuis les années 2010, dans le cadre d'un système et d'une constitution encore largement marqués par l' empreinte dictatoriale de Pinochet et le pouvoir d'un néolibéralisme toujours agressif.  Depuis cette époque, les choses commencent enfin à changer, grâce notamment à un réveil d'une jeunesse qui n'a pas connu la dictature.  Depuis Pinochetsous la houlette des Chicago Boys et avec la bénédiction de Reagan, disciple de Friedman, le secteur public avait été sacrifié, aux dépens des plus démunis. L'ultralibéralisme, dans sa plus pure forme,  a produit les conséquences que l'on connaît. Fin d'un laboratoire très particulier.  Beaucoup d'enfants, notamment ont souffert de la situation sociale et du poids écrasant d'une bourgeoisie rentière. Depuis novembre 2020, un espoir renaissait et des mouvements puissants se faisaient jour pour une transformation du système. Mais dimanche, le dernier rempart contre la dictature, Gabriel Boric  a obtenu un succès très net. Une large victoire. (*)

 ___ "Le candidat de la gauche, Gabriel Boric, a remporté, dimanche 19 décembre, le deuxième tour de l’élection présidentielle, devant son adversaire d’extrême droite, José Antonio Kast.    M. Boric recueille 55,87 % des voix, contre 44,13 % à son concurrent, selon les résultats officiels quasi définitifs. La participation dépasse les 55 %, un sommet depuis que le vote n’est plus obligatoire en 2012. C’est un triomphe qu’enregistre la coalition de gauche, dont est membre le Parti communiste, dans ce duel inédit depuis le retour à la démocratie en 1990 entre deux candidats aux projets de société diamétralement opposés.   « Il y aura plus de droits sociaux mais nous le ferons en restant fiscalement responsables », a déclaré le président élu de 35 ans, devant une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes venues l’écouter après sa large victoire. « L’histoire nous a appris que lorsque nous nous divisons en guerres fratricides, les choses finissent toujours mal. Tout le Chili espère (…) qu’il y aura un très bon gouvernement pour le Chili et les Chiliens », a dit M. Piñera.  Avant lui, José Antonio Kast avait admis sa défaite. « Je viens de parler à @gabrielboric et l’ai félicité pour son grand triomphe. Il est aujourd’hui le président élu du Chili et mérite tout notre respect et notre collaboration constructive. Le Chili passe toujours en premier »a-t-il écrit sur son compte Twitter. M. Kast, candidat de « l’ordre, de la justice et de la sécurité », était arrivé en tête au 1er tour (27,9 % contre 25,8 %) en séduisant les quartiers huppés de Santiago et les classes populaires à l’extérieur de la capîtale..."                               ___   Espérons que les marchés financiers ne vont pas contribuer à déstabiliser le nouveau pouvoir ou le contraindre à trop de concessions...____Une histoire à méditer._
__________________(*) "...Si un tel scénario a pu se dessiner, c’est que la configuration politique du pays andin vient d’être bouleversée en quelques années. La révolte sociale historique d’octobre 2019 a permis d’ouvrir un processus constituant, approuvé lors d’un référendum par 78 % des votants le 25 octobre 2020. L’élection de la Convention constitutionnelle, en mai 2021, a été marquée par l’effacement de la droite et de l’ancienne Concertation (la coalition de centre gauche qui a géré la transition à la démocratie jusqu’aux années 2010).      Les victoires récentes d’une jeune militante féministe et communiste à la mairie de Santiago, Irací Hassler, et d’un militant contre la privatisation de l’eau comme gouverneur de la région de Valparaíso, Rodrigo Mundaca, ont été des indices supplémentaires de cette ouverture du champ des possibles dans un pays qui a été un laboratoire du néolibéralisme. 
Dans ce contexte d’opposition à ce legs persistant de la dictature, alors que les mouvements sociaux de 2019 ont été davantage mis en sourdine par la pandémie que complètement éteints, Gabriel Boric a su conquérir la présidence face à un candidat d’extrême droite, José Antonio Kast, qui revendiquait haut et fort l’héritage de Pinochet et inquiétait les défenseurs des libertés..." ________________

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