"Dans les éditoriaux de la presse quotidienne, le ton a changé. Certains journalistes reconnus, qui estimaient que cette guerre était justifiée, inévitable même, expliquent aujourd'hui qu'il faut utiliser le rapport de force sur le terrain pour obtenir un accord politique avec le Hamas. Cette offensive qui visait à neutraliser le Hamas a donc eu pour effet de lui accorder une reconnaissance de fait..."
"Il n'y a apparemment pas en Israël, en ce moment, de personnalité charismatique capable de briser ce cycle infernal, et susceptible de conduire des pourparlers crédibles en vue d'un véritable cessez-le-feu, porteur d'un projet de paix viable"
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"En Israël, le soutien massif à l'opération a commencé à s'éroder":
"A la veille du début de la phase terrestre de l'opération "Plomb durci", le 3 janvier, 95 % des juifs israéliens soutenaient l'offensive dans la bande de Gaza, dont 80 % "sans réserve", selon un sondage paru dans le quotidien Maariv. Le militant pacifiste anticolonial Michel Warschawski, président du mouvement israélien Centre d'information alternative, analyse l'évolution de l'opinion publique et fait le point sur l'état du "camp de la paix" en Israël.
"Il faudra toujours parler avec le Hamas", par Esther Benbassa:
"...Le reste de la population israélienne continue sa vie au quotidien, bombardée qu'elle est par des médias dont beaucoup ne marquent pas toujours la distance entre l'information proprement dite et la communication issue de l'armée. Tout le monde parle de la guerre. Beaucoup croient ou font mine de croire en sa nécessité.L'union sacrée est pour l'instant à l'ordre du jour comme c'est souvent le cas en Israël avant l'enlisement. On a déjà connu cela lors de la guerre du Liban. Les manifestants antiguerre ont d'abord été bien peu nombreux dans les rues de Tel-Aviv, une poignée d'hommes et de femmes qui défiaient l'hostilité générale avec témérité. Samedi 3 janvier, en revanche, quelque 10 000 manifestants défilaient à Tel-Aviv pour protester contre la guerre meurtrière menée à Gaza par Tsahal.L'opinion publique israélienne est fluctuante et dès les premiers soldats tués elle risque de se retourner. D'autant que, selon un récent sondage, plus nombreux étaient les Israéliens à ne pas croire que cette guerre serait en mesure de stopper les tirs du Hamas. Certes, la situation actuelle fait gagner des points à Kadima pour les prochaines élections ; elle redore un peu le blason d'Ehoud Olmert et surtout celui du Parti travailliste, en la personne d'Ehoud Barak, ministre de la défense. Une guerre utile, donc, pour un scrutin qui approche, fixé pour le mois de février. Toutefois, une chose est sûre : il n'y a apparemment pas en Israël, en ce moment, de personnalité charismatique capable de briser ce cycle infernal, et susceptible de conduire des pourparlers crédibles en vue d'un véritable cessez-le-feu, porteur d'un projet de paix viable, quitte à négocier avec le Hamas...."
-Divergences au sein du gouvernement israélien sur la poursuite de l'offensive à Gaza
-Israël : crises
-Vu de Tel-Aviv
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