-Partage inégal de l'incertitude
La montée de l'incertitude au coeur de l'emploi, la précarité, devient un problème majeur au coeur de l'économie dérégulée, issue de l'application du néolibéralisme financier et de la concurrence mondiale sans frein.Le témoignage de l'expérience volontaire de Florence Aubenas (1) nous en donne un exemple limité mais vivant. .Il semble que la déstructuration de l'organisation du travail ne connaisse pas de limites, comme le montre l'étude suivante:
L'auteur de cette recherche décrit un système,"un des plus inquiétants et des plus emblématiques du marché du travail étatsunien, que Sébastien Chauvin aborde dans Les agences de la précarité. L’ouvrage, issu d’une thèse de sociologie , décrit l’univers des travailleurs intérimaires employés par des agences de day labor, dans la région de Chicago.Ces agences de travail journalier fournissent une main-d’œuvre peu qualifiée à des entreprises du secteur de l’industrie légère. Chaque jour ouvrable entre 4h et 5h du matin, avant même l’ouverture, une file d’attente s’organise devant ces établissements, où les candidats à l’embauche se pressent dans l’espoir d’obtenir les faveurs du « dispatcheur » (l’employé chargé de composer les équipes de travail) et de figurer sur un « ticket » (qui correspond à la liste de travailleurs qui accompagne chaque « livraison » de personnel).
__Cette population de salariés précaires, qui se compose pour l’essentiel de ressortissants mexicains ou sud-américains sans-papiers et de Noirs, souffre d’une forte discrimination selon le statut civique et l’origine ethnique. Elle correspond à ce que Yann Moullier-Boutang appelle le « salariat bridé » , c’est-à-dire un pan du « salariat dépendant dont la liberté est contrainte juridiquement » et qui, de ce fait, souffre d’une forte inemployabilité. L’ambition avouée de l’auteur est d’appréhender par la démarche ethnographique le rôle de ces agences dans la répartition de l’incertitude entre salariés bridés et employeurs sur le marché du travail secondaire . Tout au long du livre, il s’efforce de mettre en évidence les formes de contrôle qui s’exercent sur la main-d’œuvre dans le but de « limiter sa mobilité autonome » , autrement dit de garantir son immobilité pour mieux s’assurer de sa mobilisation au travail. À travers de multiples stratégies de rétention qui frappent des populations déjà stigmatisées, les entreprises du secteur tentent de s’arroger un pouvoir de convocabilité permanente des travailleurs pour répondre au mieux aux besoins des entreprises clientes, sachant que leur révocabilité est déjà nettement facilitée par le contrat de travail.."
______Workfarework, "travail obligatoire" et régression sociale en Ontario
_Et si c'était ça, l'Europe sociale ?_Plein emploi ou travail forcé
Travail et dérégulationEt pourquoi pas, tant qu'on y est, du travail gratuit?
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- Salariat : à l'américaine ?
-Vers une précarité généralisée ?
-Précarité pour tous, la norme du futur
-Observatoire des inégalités
-La-bas.org - Précarité - chômage
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