-Sévère défaite et gueule de bois pour les démocrates américains. Obama avoue même avoir pris "une raclée"
Vers un pays ingouvernable?
Le sale temps pour Obama s'est confirmé.
Son impact "a été principalement de radicaliser le discours public, de polariser les Américains et de contribuer à l'impression que, quoi qu'on essaie, le système politique aux Etats-Unis est irrémédiablement en panne.
_Après les midterms ..., le pays sera largement ingouvernable jusqu'aux élections présidentielles de 2012, Obama sera un « canard boîteux » [« lame duck », expression qui désigne les présidents sans pouvoir, ndlr] pour la seconde moitié de son mandat et fortement tenté de renoncer à se présenter en 2012 (car la Constitution américaine lui permettrait alors d'être candidat à nouveau plus tard).
_Loin d'apporter un vent de changement, Obama a confirmé le désir de beaucoup d'Américains de revenir le plus vite possible au « business as usual ». Que le résultat du scrutin de demain soit une victoire technique pour tel parti ou telle faction, il promet une défaite de l'espoir de changement porté par Barack Obama en 2008 et la preuve que l'Amérique, elle, ne veut pas changer et ne changera pas : tout le contraire de « Hope » et de « Yes We Can ». (N.Dungan)
Vers une paralysie fatale?- "Elu très largement il y a deux ans lors d’un scrutin marqué par une forte mobilisation populaire, et disposant d’une majorité confortable dans les deux Chambres du Congrès, le président Barack Obama a, depuis le 20 janvier 2009, laissé passer la chance de réformer profondément son pays en lui imprimant une direction progressiste. Est-il encore en mesure de le faire au cours des deux années qui viennent, alors que la Chambre des Représentants vient de changer de main, à l’occasion d’un raz de marée électoral sans précédent depuis 1938 (à l’époque, le président Roosevelt avait vu ses amis démocrates perdre 72 sièges dans cette assemblée, mais… y conserver la majorité) ? En 1994, année noire pour les démocrates, ces derniers avaient perdu 52 sièges ; là, ce sera plus de 60..."
Les marges de manoeuvre du Président sont faibles.
Il a mangé son pain blanc en premier, même si ses réformes, à part celle (partielle) concernant le système de santé, n'ont pas modifié en profondeur le coeur du système économique et monétaire. La Maison Blanche reste colonisée par Wall Street
Les Républicains, souvent divisés, auront des difficultés à gérer la période qui vient. Ils vont cependant par tous les moyens tenter de restaurer une situation qui a pourtant été à l'origine de la crise. Ne restera-t-il plus à la Maison-Blanche que l'arme du véto ? Que peut un homme face à la puissance des technostructures? Inonder le monde de dollars sera plutôt le poison que le remède.
Quand un pays se sent en danger, ce ne sont guère la raison et la vision à long terme qui le guident...
On aurait pu envisager un avenir moins sombre...
" Aux Etats-Unis, toute inflexion progressiste du cours des choses exige un alignement des planètes presque parfait. En revanche, pour réduire massivement les impôts des riches, Reagan n’eut même pas besoin d’une majorité de parlementaires républicains..." (S.Halimi)
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Paroles visionnaires?
Abraham Lincoln écrivait dans une lettre au Colonel William F. Elkins, le 21 novembre 1864 :
“I see in the near future a crisis approaching that unnerves me and causes me to tremble for the safety of my country. As a result of the war, corporations have been enthroned and an era of corruption in high places will follow, and the money power of the country will endeavor to prolong its reign by working upon the prejudices of the people until all wealth is aggregated in a few hands and the Republic is destroyed. I feel at this moment more anxiety for the safety of my country than ever before, even in the midst of war. God grant that my suspicions may prove groundless |
« Je vois venir une crise dans le futur proche, cela m’énerve et me fait trembler pour la sécurité de mon pays. Il résulte de la guerre [de Sécession] que de grosses sociétés ont été intronisées et qu’une ère de corruption dans les hautes sphères va s’ensuivre, si bien que la puissance financière du pays fera tout pour prolonger son règne en agissant au détriment du peuple jusqu’à ce que toute fortune soit concentrée entre peu de mains et la République détruite. J’ai en ce moment plus d’angoisse pour la sécurité de mon pays que je n’avais auparavant, même en pleine guerre. Dieu nous octroie que mes soupçons s’avèrent infondés. »
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