Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

vendredi 2 mai 2014

Un ventre qui "panse"?

Révolution intestinale
                                  Voilà qui aurait laissé Descartes pensif...
                                                         Si le cortex, le cerveau supérieur, conditionne notre pensée rationnelle, la réflexion consciente, qui est au commande dans notre vie physiologico-émotive et même tout simplement organique?
     Certes le système nerveux central est essentiel pour le fonctionnement du tout, mais de manière partielle et modulée.
                              "Le système nerveux central n’aurait pas pu tout gérer, il aurait fallu mobiliser des millions de neurones
L’évolution a choisi une méthode plus efficace, des neurones dans l’intestin !
C'est le 2eme cerveau : le SNE, le système nerveux entérique.
Ce 2eme cerveau  dénombre près de 100 à 200 millions de neurones. Le système digestif communique avec l’encéphale grâce au nerf vague qui renseigne le cerveau sur ce qui se passe dans l’intestin et qui donne des ordres aux muscles intestinaux ..."
             Sur cette question complexe et passionnante, la recherche avance.
Sur cette partie du corps oubliée ou méprisée, l'intérêt se polarise de plus en plus.
     L'intestin est plus qu'un simple tuyau musculaire  et de son fonctionnement, vital, dépendent d'autres fonctions, psycho-physiologiques notamment.
           Parler de deuxième cerveau à propos du ventre n'est certes pas à prendre à la lettre, mais
suggère une réalité que l'on ne soupçonnait pas il n'y a pas si longtemps.
"...L’intestin n’a pas comme seul rôle la digestion des aliments, comme il l’a été reconnu pendant longtemps.
Les travaux de M.D. Gershon, chercheur américain, présentent l’intestin comme un véritable deuxième cerveau : il contient plus de 100 millions de neurones, sécrète au moins 20 neurotransmetteurs identiques à ceux produits par le cerveau (sérotonine, noradrénaline, dopamine…), produit 70 à 85 % des cellules immunitaires de l’organisme, héberge 100 000 milliards de bactéries. Tous ces composés, présents localement, sont en étroite relation avec l’ensemble de l’organisme. 
Au cours du siècle dernier, il était admis que le cerveau commandait l’intestin. Aujourd’hui, il apparaît que l’intestin fonctionne, en partie, indépendamment du cerveau, sécrétant ses propres neurohormones, en fonction de son environnement local : alimentation, stress, infections… 
Ainsi est né le concept d’intestin intelligent, organe doué de multiples fonctions, parmi lesquelles la protection de l’organisme.
L’intestin représente une véritable frontière entre le milieu extérieur et l’organisme proprement dit sur une longueur de plus de 7 m et une surface avoisinant celle d’un cours de tennis (soit environ 200 m2 ). Il assure ainsi une protection efficace vis-à-vis des bactéries, virus, toxiques et allergènes présents dans la lumière intestinale grâce à trois lignes de défense en étroite relation : la flore intestinale, l’épithélium intestinal et le système immunitaire intestinal..(."www.caducee.net/.../Dossier%20de%20presse%20MED%20final.doc)
                Cette complexité inouïe ne manque pas de troubler et de remettre en question l'image que nous avons de nous-mêmes et de nos rapports avec la nature et l'évolution toute entière.
                               Qui suis-je finalement? se demande un internaute curieux, dans une synthèse originale mettant l'accent sur l'écosystème global et chaotique qu' est notre corps, malgré la prééminence du cortex., qui nous différencie nettement du monde animal.
       Ce qui paraît nous nuire est pour nous vital, comme les microbes, le monde immense des bactéries, qui peuplent nos intestins et soutient la vie.
La flore intestinale joue aussi avec notre mental
      Le cerveau du bas n'a pas qu'une fonction physiologique. Les émotions en dépendent.
Notre muraille de Chine interne mérite mieux que le mépris habituellement adressé à nos entrailles,
devenus maintenant l'objet d'études intenses:
                    L’intestin fait partie de ces organes peu nobles, «tripes» cantonnées, imagine-t-on, aux basses besognes. Mais à Toulouse, dans le laboratoire de toxicologie alimentaire (Toxalim) de l’Inra, il est au contraire l’objet de toutes les attentions. Une star scrutée avec une insatiable curiosité, et délivrant peu à peu les secrets de son fonctionnement, de ses liens avec le cerveau et avec notre santé. «L’intestin a le même nombre de neurones que le cerveau. Il est le seul organe à avoir son propre système nerveux et il regroupe 80% des cellules immunitaires de l’organisme..
     «La durée de vie des cellules du tube digestif, c’est quatre jours. Tous les quatre jours vous avez un intestin neuf !», s’enthousiasme Jean Fioramonti. A ses côtés, avec la même conviction, son collègue Eric Houdeau, responsable de l’équipe «développement intestinal, xénobiotiques et immunotoxicologie», renchérit : «L’intestin, ce n’est pas qu’un tube avec une entrée et une sortie !» Il se plaît au contraire à réhabiliter l’intestin, à le décrire comme «une muraille de Chine, avec une armée sur les créneaux, et une autre derrière les murs pour défendre notre organisme. Des armées qui laissent passer les amis et bloquent les ennemis. Avec de bons soldats : les bactéries qui vivent dans l’intestin, notre microbiote (qu’on appelait autrefois la flore intestinale), mais il peut y avoir un problème de vigilance des autres armées !» Un filtre sélectif donc, composé de milliers de cavités microscopiques, les villosités, et de millions de cellules épithéliales. Mission : acheminer le bol alimentaire en analysant les aliments, en les triant, pour laisser passer dans le sang les nutriments et les sels minéraux dont l’organisme a besoin, mais rejeter les bactéries pathogènes ou les aliments non assimilables qui seront éliminés par le côlon.
L’intestin est donc en première ligne face à tout ce qui peut être toxique dans l’alimentation. Or c’est justement à la sécurité sanitaire de l’alimentation que s’intéressent les chercheurs de Toxalim . Ils étudient l’impact des contaminants chimiques de plus en plus nombreux dans une nourriture industrialisée et dans les emballages de celle-ci, ainsi que leurs liens potentiels avec le développement de pathologies comme le diabète, l’obésité, le cancer…"
     La  bricoleuse évolution ne cessera jamais de nous étonner...
________________________________

Aucun commentaire: