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samedi 30 janvier 2021

Où l'on reparle d'Hercule

Résistances

          Depuis le début de la mise en place du projet, inspiré par les libéraux bruxellois, l'opposition est vive au sein de la maison EDF, tous syndicats confondus. Mais pas seulement les syndicats. Il y a un assez large consensus sur le sujet.    La question est de savoir: comment éviter l'éclatement de la structure d'un ensemble qui nécessite, pour le bon fonctionnement dans ce domaine  stratégique, unité et cohérence. L'opposition ne faiblit pas contre l'oukase de l'UE, qui vent compartimenter les secteurs de production et dissocier la production et la distribution, comme il a été fait dans d'autres domaines. Une production entièrement soumise aux lois du marché, comme dans d'autres domaines. La réforme s'enlise, ne suscite pas l'enthousiasme au sein du gouvernement et les échéances sont prudemment reportées.  L'ouverture aux capitaux extérieurs ne pourraient, comme on l'a vu dans d'autres domaines, qu'engendrer une nette augmentation des prix.

               "...La mise en oeuvre du projet découlerait d'une réforme de la régulation du parc nucléaire existant pour remplacer le système actuel, connu sous le nom d'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), afin de garantir la couverture des coûts d'EDF, un sujet qui fait lui aussi l'objet de discussions depuis plusieurs mois entre Paris et Bruxelles..."   -       ________".. Interpellé sur le projet Hercule par Mme Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, le 15 décembre dernier, le premier ministre Jean Castex tente de rassurer : « Nous n’avons (…) nullement l’intention de démanteler EDF, qui restera un grand groupe public. » Ces propos rappellent ceux prononcés dans le même hémicycle par le ministre de l’économie Nicolas Sarkozy, le 6 avril 2004 : « Depuis 2000, le marché de l’énergie est ouvert à la concurrence à hauteur de 30 % parce que le gouvernement de Lionel Jospin, soutenu à l’époque par le Parti communiste, avec des ministres communistes, a transposé en février 2000 la directive européenne libéralisant le marché de l’énergie… Je redis qu’EDF et GDF [Gaz de France] ne seront pas privatisés. » Élu président de la République en 2007, il privatisa GDF.    À ce jour, l’État détient encore 84 % du capital de l’établissement public transformé en société anonyme en 2004 et introduit en Bourse l’année suivante. Mais pour combien de temps ? Depuis le printemps 2019, le gouvernement français et la Commission européenne négocient en toute opacité la réorganisation du deuxième producteur mondial d’électricité. En mai dernier, alors que le président Emmanuel Macron venait d’évoquer devant les caméras le retour des « jours heureux », en référence au programme du Conseil national de la Résistance, ses représentants négociaient à Bruxelles le torpillage d’une des conquêtes de la Libération, soixante-quinze ans après la nationalisation de l’électricité et du gaz. Le projet Hercule poursuit l’objectif fixé par une directive européenne de 1996 : imposer l’émergence d’acteurs privés en rognant la position dominante d’EDF, tout en demandant à l’État d’assumer les incertitudes et les risques liés à la filière nucléaire...."  ______La logique libérale de la Commission suit son cours...    ________________________

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