Fuite en avant
Après d'autres pays, la France, à vitesse "grand V", se lance dans l'installation galopante de caméras de surveillance, surtout dans l'espace urbain. Dans le cadre d'une législation défaillante, de façon parfois anarchique et à grand frais, aux dépens du contribuable. Certes, ce n'est pas la Chine et son système de reconnaissance faciale partout développé, en fonction d'un projet politique que l'on connaît, mais cette explosion de caméras tous azimuts pose de nombreux problèmes, pas seulement économiques. Même si on parle parfois par euphémisme de vidéo-protection.
C'est ce qui était en débat hier soir sur les antennes de France 5, qui mit assez bien en évidence un certains nombre d'excès et de mythes: la course à la sécurité absolue est un mythe par le recours sans frein à cette technologie, les coûts montent en flèche, et surtout le bénéfice attendu est discutable, jamais vraiment établi de manière claire, soumis à caution et toujours en dehors d'une législation défaillante. Seuls les édiles locales décident, parfois sous la pression d'une opinion qui pensent être ainsi à l'abri de toutes délinquances possibles. Mais quel type de délinquance? Le vol à la tire bien repérable dans la rue ou celle qui se fait à plus grande échelle et bien plus importante, à l'abri des regards des opérateurs, l'oeil sur les écrans? L'élucidation de problèmes policiers ne serait que de 3% par leur biais. Une efficacité en question, une législation ou réglementation défaillantes, quand elles existent, une vie privée parfois menacée d'intrusion...Il serait temps de mettre un ordre législatif dans une pratique qui s'emballe, qui fait les affaires de compagnies privées, qui incitent à la vente, sans parler de l'aspect éthique que soulève cette pratique. Des caméras "partout" (rêve orwellien impossible), voilà un fantasme dont il faut se débarrasser. ___________________
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