Nazisme après-guerre [notes de lectures]
Dénis et recyclages. Dénazifier: une mission ambiguë, inachevée et presque impossible
Il a fallu du temps pour que les faits soient mis à jour. Exsangue, l'Allemagne d'après-guerre, subissant l'occupation des vainqueurs, mis du temps à se relever et à remettre sur pied une économie qui allait reprendre un rythme accéléré, le plan Marschall ayant été déterminant pour donner au pays les impulsions nécessaires.
Très tôt une politique de dénazification fut instaurée dans la partie Ouest, mais fut inégalement menée selon les responsables des pays occupants, les lieux et les périodes. Beaucoup de hauts responsables du régime de la dictature furent exfiltrés à l'aide de réseaux de solidarité et avec l'aide de pays où ils trouvèrent refuge. Le Vatican ne fut pas en reste. Seule l'Autriche échappa au filet des instances chargées de la dénazification. Mais la RFA constituée manifesta beaucoup de réticences à faire le ménage au sein de sa propre population, même au sein des responsables de la haute administration: "...Ces derniers sont d'autant plus ménagés par la justice que 90 % des magistrats et avocats en fonction dans les années d'après-guerre avaient servi sous le régime hitlérien. Les autorités font au contraire de la chasse aux communistes dans la fonction publique une priorité. Le Service fédéral de renseignement (BND), mis sur pied par l'ancien responsable du renseignement militaire allemand sur le front de l'Est, Reinhard Gehlen, recrute nombre d'anciens nazis grâce aux États-Unis qui leur reconnaissent un anticommunisme ardent. Tout l'appareil d’État de la RFA est concerné. Le groupe de recherche sur l'histoire du ministère de l'Intérieur établit qu'en 1961, la part des anciens membres du parti nazi parmi les cadres supérieurs atteignaient 67 %, contre moins de 10 % en RDA. Hans Globke, à l'origine des lois antisémites de Nuremberg, devient même le directeur de cabinet de Konrad Adenauer, le premier chancelier fédéral..." qui fut appelé le "grand recycleur". Une des conséquences de la chappe de plomb qui s'est abattue très vite sur le pays pour un bon moment. Une épuration qui a tourné court, qui fut un échec à bien des égards, le contexte politique de l'Europe favorisant bien des oublis, de complicités, bien des dénis. Du moins pour la première dénazification. à la nature à la fois complexe, diversifiée et ambiguë. La passé est mal passé et il reste encore bien des traces aujourd'hui de ce qui fut le drame absolu de l'Allemagne et de ses séquelles. L'oubli des véritables causes de l'aventure fasciste reste toujours un problème. ________________________________
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