La guerre des géants
Quand Richard Nixon rencontra Mao en Chine en 1972, pour pratiquer la diplomatie du ping pong, il était bien loin de penser que la puissance asiatique vagissante allait devenir en peu de temps l'usine du monde, la grande rivale qu'elle est aujourd'hui. Arès un partenariat avantageux, c'est devenu une lutte entre méga-rivaux, qui est plus que commerciale. Avec Trump et ses deals, deux empires commerciaux s'affrontent. L'issue en est incertaine. C'en est fini de l'aimable discorde, des rencontres pleines d'arrière pensées. Le monde entier est impliqué dans cette guerre commerciale qui prend une nouvelle tournure. Une spirale négative est enclenchée. La coopération est un cycle qui se termine, même si beaucoup de produits chinois, parfois stratégiques, sont encore nécessaires à Washington.
"La guerre commerciale prend de plus en plus des allures de duel entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales. Les hausses des droits de douane américains ont été suspendues pour 90 jours, suite à une énième volte-face de Donald Trump, exception faite pour la Chine. Cette dernière a doublement répliqué en surtaxant les produits américains exportés sur son territoire. Incontournable sur les marchés, la Chine triomphera-t-elle à coup sûr dans cette guerre commerciale ? Réponse avec Bernard Keppenne, chef économiste chez CBC, dans le podcast Les Clés. On manquerait presque de superlatifs pour qualifier le combat de titans qui se profile. La Chine et les États-Unis s’engagent dans un véritable bras de fer : des 34% initiaux sur les exportations chinoises, on a fini sur 145% de droits de douane sur les produits chinois et 125% sur les produits américains. Pékin a donc choisi la stratégie œil pour œil, expliquée précédemment dans un numéro des Clés, pour contrer les tariffs de Donald Trump sur ses biens. Et il faut bien constater que c’est le pays de l’Oncle Sam qui accuse les premiers coups dans cette surenchère. Après son 'Liberation Day' du 2 avril annoncé comme le renouveau économique pour les Américains, ramenant les productions sur leur sol de manière à renflouer les caisses, les bourses du monde entier se sont effondrées, à Wall Street notamment. Or, plus de la moitié des ménages américains détiennent des actions. Le risque était donc trop important pour le soutien populaire au président, d’autant plus que ce déficit sur les marchés augmentait les taux des obligations américaines. Ces différents facteurs obligeraient les États-Unis à s’incliner car, au vu des nombreux produits Made in China dont raffolent les Américains, ils ne peuvent pas se passer du marché chinois ?..." L'économie mondiale retient son souffle... Deng Xiaoping : « Il ne peut y avoir deux tigres sur la même colline. » ____
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