Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!

lundi 19 septembre 2011

Loi des multinationales

Compagnies prédatrices


__Depuis la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, les sociétés multinationales ont fait leur chemin, mais ont explosé surtout à partir des années 1970.
Une multinationale"
est une société qui produit des effets économiques dans plusieurs pays. C'est-à-dire que les actionnaires ne viennent pas du même pays ou elle implante ses sièges dans deux ou plusieurs pays. Selon Charles-Albert Michalet, la multinationalisation d'une entreprise répond à cinq déterminants principaux :
  • La recherche d'un accès direct aux matières premières, notamment durant la colonisation.
  • Le besoin de contourner certaines entraves à l'échange. Il s'agit par exemple de produire sur le marché où le produit sera consommé afin de ne pas être affecté par les tarifs douaniers à l'importation.
  • La recherche de débouchés extérieurs suite à l’intensification de la concurrence sur le marché intérieur. De plus, dès lors qu’une firme adoptera cette stratégie elle sera probablement imitée par les firmes concurrentes.
  • La perte d’un avantage technologique sur le marché national peut contraindre les entreprises à le produire à l’étranger, à moindre coût, afin de pouvoir continuer à le produire de façon rentable.
  • La recherche de coûts du travail plus faibles.
  • ____Il définit une multinationale comme une entreprise « le plus souvent de grande taille, qui, à partir d'une base nationale, a implanté à l'étranger plusieurs filiales dans plusieurs pays, avec une stratégie et une organisation conçue à l'échelle mondiale ». Cathal J. Nolan, professeur d'histoire à l'université de Boston, insiste sur les « capitaux, biens et technologies extrêmement flexibles » de ces entreprises qui « pensent globalement », qui n'ont « pas de loyauté spécifique » et qui prennent leurs « décisions selon des questions d'économie d'échelle, de politique fiscale et de rapatriement des profits ».__Le Cetim insiste sur une certaine centralisation, en définissant une multinationale comme une « entité légale de droit privé, agissant dans plusieurs États, mais avec un seul centre ou un centre principal dé décision ». Dans le même sens, René Sandretto la définit comme une « firme généralement de grande taille, dont l'organisation et la gestion sont le plus souvent centralisées, développant leur activité productive grâce à des filiales implantées dans plusieurs pays ».
_Ces sociétés, que d'aucuns appellent MAÎTRES DU MONDE ( le monde appartient à 147 compagnies aux intérêts entremêlés), ne font pas dans la philanthropie, elles se moquent bien de leur pays d’origine . “Dans l’idéal, il faudrait installer chacune de nos usines sur une barge qui se déplacerait au gré des fluctuations des monnaies et des changements dans l’économie.” C’est avec cette formule lapidaire que Jack Welch, alors à la tête de General Electric, résumait en 1998 sa conception de l’entreprise américaine. On comprend pourquoi le libre échange sans limite soit leur thème d'élection. La mondialisation sans frein leur convient.
__Ne connaissant pas de frontières, s'efforçant d'affaiblir les Etats et les réglementations, elles sont aussi les premières bénéficiaires des paradis fiscaux .
_A vocation mondiale, elles sont de puissants acteurs de délocalisation.
"...A chaque année qui passe, la croissance des grands groupes américains est de plus en plus découplée de l’économie américaine. Leurs intérêts concordent de moins en moins avec ceux de nos travailleurs, de nos consommateurs et de notre économie. Cette rupture se reflète dans leur chiffre d’affaires. En 2001, 32 % des revenus des 500 premières sociétés américaines qui composent l’indice boursier Standard & Poor’s provenaient de l’étranger. En 2008, cette proportion atteignait 48 %. Ce changement a de profondes – et terrifiantes – conséquences sur le comportement des multinationales. Dans cette période où les PME ne peuvent pas se développer parce que le chômage élevé et le fléchissement de la valeur des logements ont déprimé la demande des ménages, les grandes entreprises sont plus soucieuses d’accroître leurs ventes et leur production à l’étranger plutôt que dans leur pays d’origine. C’est pourquoi la récession en cours ne ressemble pas aux précédentes. A la différence de toutes les crises économiques qu’a connues l’Amérique, le ralentissement de l’activité se poursuit alors que les principaux employeurs peuvent renouer avec les profits sans procéder à des embauches massives aux Etats-Unis. Les bénéfices des sociétés ont battu un record au troisième trimestre – 1 659 milliards de dollars – et ils ont progressé de 28 % par rapport à la même période de l’année précédente. C’est la plus forte augmentation en glissement annuel jamais enregistrée. Mais cette hausse de la rentabilité ne s’est pas accompagnée d’une augmentation de l’emploi, des salaires ou du revenu national..."
_Le projet de grand marché transatlantique vise surtout à favoriser encore plus leur pénétration et leur hégémonie.
_Leur puissance financière dépasse parfois le PIB de certains pays,
_Il arrive souvent qu'elles dictent leur loi , même en Europe, en ce qui concerne en particulier les ressources naturelles.On sait l'influence des lobbies, notamment de Monsanto, sur les instances européennes bruxelloises.
_Les Etats abdiquent le plus souvent face à leurs exigences.
_Elles opèrent une captation de richesses, aux dépends des moins favorisés.
_Elles sont très présentes en matière d'agriculture, au coeur du système alimentaire, s'efforçant de contrôler toute la chaîne : le commerce des semences est au main de 10 multinationales.

dimanche 18 septembre 2011

Surveiller et guérir

La médecine et le numérique

__Une petite révolution médicale se prépare, qui va peut-être faire faire un pas de géant à la médecine préventive et au suivi des patients, en réduisant le coût des lourds examens traditionnels.
C'est un tout petit objet, permettant de surveiller sans déranger, qui pourra avoir d'autres applications qu'on n'imagine pas encore. C'est du sérieux.

"Une équipe de chercheurs américains a mis au point un minuscule patch épidermique capable de surveiller les signes vitaux d'un patient grâce à des capteurs électroniques._Le nouveau système électronique épidermique (Epidermal Electronics System ou EES) est une véritable révolution. Doté d’une souplesse, élasticité et densité équivalente à celle de la peau, il adhère à l’épiderme comme un tatouage temporaire et assure un suivi rigoureux de la condition physique d’un patient en dehors de l’hôpital. Composé de capteurs, diodes lumineuses et microtransmetteurs, l’ESS est capable de capter les signes vitaux d’un sujet sans lui procurer la moindre gêne. Les mesures du rythme cardiaque ou encore de l'activité cérébrale et musculaire sont transmises à un ordinateur sous la forme d’un algorithme informatique..."

__La médecine du futur nous réserve bien des surprises, même si la prudence s'impose. Certains fantasment parfois : le rêve d'une santé parfaite comme celui d'une mort indéfiniment reculée obsède encore les esprits...Pour ne pas parler de ceux qui vendent du vent.

_Le génie génétique ouvre des perspectives immenses, mais ne rêvons pas trop. Toutes les pathologies ne sont pas ou pas uniquement d'origine génétique et nous ne sommes qu'aux premières approches d'un monde complexe. De plus, les futures biotechnologies n'iront pas sans application de règles éthiques explicitement formulées et sévèrement contrôlées.

_L'homme bionique est en marche. Mais comme toujours, des limites s'imposeront. On peut toujours fantasmer...Les limites et la mortalité font partie intégrante de notre condition. La tentation de la rationalisation de l'humain, dans un monde déshumanisé, est un risque majeur. Les dérives technocratiques guettent aussi l'organisation de la médecine, de pointe ou non. Le scientisme est toujours une menace. L'homme n'est pas réductible à une machine.

_La robotisation chirurgicale, la télémédecine font d'incroyables progrès, mais étant donné leurs coûts, ne risque-t-elle pas de n'être réservée qu'à une élite fortunée? Attention! Notre santé peut être capital...et la santé à un prix.

_Ne risque-t-on pas d'assister peu à peu à une sorte de déshumanisation de la médecine, le technicien prenant le pas sur le médecin, le local sur le global, l'organe sur la personne, le geste technique sur une approche humaine, à une compréhension réductrice et éclatée du corps et à des dérives tant éthiques que sociétales, le fameux patch épidermique pouvant ouvrir la voie à un contrôle de l'individu, à un Big Brother aux pouvoirs aussi inquiétants qu'insoupçonnés?...

samedi 17 septembre 2011

Afrique de "Papa": la fin?


Ils avait dit que c'était fini, bien fini.


La Françafrique avait vécu. Plus jamais ça!

Mais la Françafrique, ça marche encore.
La rupture est toujours différée...


__L'affaire Bourgi vient nous remettre en mémoire ce feuilleton sans fin .
On en apprend de belles... Cela pourrait être pire que les diamants de Bokassa sous Giscard
_Mais pour qui roule Bourgi, devenu soudain très bavard, voulant faire
un malheur?...
Certains font mine de ne pas savoir...

"...L'«opération Robert Bourgi»(a été )lancée dans l'hebdomadaire d'Arnaud Lagardère, Le Journal du dimanche, en marge de la publication, mercredi, du livre de Pierre Péan, La République des mallettes, aux éditions Fayard. Voilà cet avocat, proche de feu Omar Bongo (qu'il appelait «Papa») et devenu conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, soudain avide de confesser ces diverses turpitudes. De 1995 à 2005, il dit avoir transporté des dizaines de millions de francs, d'euros, de dollars en espèces, «contributions» de plusieurs chefs d'Etat africains aux frais divers et aux campagnes politiques des ténors de la Chiraquie. On savait Robert Bourgi loquace et aimant être au centre de la photo. Le voici soudainement précis et soucieux du détail, quand ses bavardages étaient jusqu'alors flous et approximatifs, pour raconter ces remises «de plusieurs dizaines de millions de francs par an, davantage pendant les périodes électorales». «À l'approche de la campagne présidentielle de 2002, Villepin m'a carrément demandé "la marche à suivre". Il s'est même inquiété. C'est sa nature d'être méfiant (...) Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d'État africains – Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Denis Sassou Nguesso(Congo-Brazzaville) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002», raconte-t-il. En tout, il dit évaluer à «20 millions de dollars» les sommes qu'il dit avoir remises à Chirac et Villepin de 1997 à 2005 (lire ici l'article du JDD et voir sous l'onglet "Prolonger" son entretien, lundi matin, sur Europe1).
Cette confession de Robert Bourgi est minutieusement ciblée puisqu'elle vise nommément trois hommes : Chirac, Villepin et Juppé (dont le Club 89 aurait été financé par Omar Bongo de 1981 à 1992, affirme Bourgi). Et qu'elle en épargne explicitement deux : Sarkozy et Guéant.L'opération est aussi soigneusement chronométrée. Puisque le livre de Pierre Péan a pour personnage principal le sulfureux homme d'affaires Alexandre Djouhri, passé lui aussi avec armes, bagages et argent de Villepin à Sarkozy, c'est Robert Bourgi qui est ainsi lancé sur le devant de la scène..."
(F.Bonnet)
_Un pilier s'effondre , mais les affaires continuent...entretenant la corruption de certains chefs d'Etats africains et les ambitions d'une certaine classe politique française.
La colonisation continuera-t-elle encore longtemps?

__La belle époque , inaugurée sous De Gaulle avec J.Foccart est peut-être sur le déclin
Bongo n'est plus, mais le système n'est pas mort. Il respire encore.
Les liaisons dangereuses perdurent.

jeudi 15 septembre 2011

Crise dans la crise

Dérapage en continu

Jusqu'ici tout va bien...

Vive la crise?

__Rappelons-nous Yves Montand en 1984: un hymne au libéralisme et une pédagogie de la soumission...
25 ans après, Pierre Arditi: saison deux. Tout a bien changé, la dérégulation a sévi sur tous les plans, le désenchantement est grand, mais on fait silence sur les causes essentielles.

_Aujourd'hui, c'est l’heure de vérité,
la crise dans la crise, après quatre années de glissades et d'illusions, sans qu'aucune leçon soit apprise, le mal s'alimentant lui-même de ses propres erreurs. Seulement 5 à 6% de la masse des capitaux s'échange dans le monde quotidiennement concerne l'économie réelle. Le reste est hors contrôle. Comment sortir de l'économie virtuelle, de la spéculation, qui asphyxie l'investissement?
_Le déclin du politique, cause et conséquence, a produit l'effet prévisible: les politiques sont démunis et toute décision salutaire devient de jour en jour plus problématique.
Le cercle vicieux s'installe (la rigueur imposée devenant un frein pour toute reprise) que le comportement des banques et des Etats vis à vis de la Grèce illustre parfaitement.
_Ils doivent
reprendre le pouvoir aux marchés financiers, mais "les gouvernements auront le plus grand mal à réformer le système financier, car c’est lui qui a désormais pris le pouvoir, explique Paul Jorion"
_Face à l'urgence de réformer le système bancaire, de sortir du piège de la dette ( l'arnaque du siècle _ici comme en Espagne_), c'est le surplace généralisé, les rencontres sans décisions de fond où la précipitation vers la « règle d’or », entreprise de désinformation massive.
La zone euro est au centre d'une tempête parfaite : " L
a crise n'a pris la dimension et connu la durée que nous constatons que parce que les gouvernements ont refusé, dès le départ, d'attaquer le problème à la source, la vulnérabilité du système bancaire devant la facture de son aventurisme. Trois ans presque jour pour jour après la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, les financiers retentent le même coup de bluff: en gros, «c'est nous ou le chaos».
Le risque d'une crise systémique grave n'est pas écarté.
La nationalisation des banques semble inéluctable, évoquée même par certains économistes libéraux, mais dans les pires conditions.
Les banques sont un empire incontrôlé : « Les banques ont construit quelque chose de tellement fragile que la probabilité d’une nouvelle crise financière est très forte. Si elle se produit, il faudra se battre, cette fois, pour nationaliser les banques » (François Chesnais)

__Une solution: Se préparer au pire, pour l’éviter? Maigre perspective...
Est-ce vraiment le commencement de la fin d'un système? Il va s'agir de "...reconstruire les institutions de la création monétaire souveraine , avec tout ce qu’elle suppose et de possibilités rouvertes et aussi de rigoureux encadrements ; réinventer des structures bancaires qui à la fois échappent aux prises d’otage de la banque privée et dépassent la forme « nationalisation » vers un système socialisé du crédit ; réduire au minimum minimorum la structure des marchés de capitaux pour lui ôter tout pouvoir de nuisance et d’usurpation. Soit, sur les ruines, enfin tout rebâtir.
"
______Des solutions existent....mais l'urgence est grande.
«
L’Europe ne progresse que sous l’aiguillon des menaces», disait Jean Monnet. Cela se vérifiera-t-il?
___________________
-L'amérique des borgnes contre l'europe des aveugles
-Quand le pouvoir des créanciers dicte les normes constitutionnelles (I)

mercredi 14 septembre 2011

L'humour de Dieu

"Je ne sais pas si Dieu existe. Mais s'il existe, j'espère qu'il a une bonne excuse" ____(Woody Allen)
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Bon Dieu!

La réalité est si affligeante ces temps-ci que l'on a envie de se tourner vers le Grand Ordonnateur et de lui demander: c'est quoi c' bordel?

Heureusement, Il a de l'humour...
Il s'est même arrangé, le facétieux, pour laisser les hommes se mettre tout seuls dans le caca, en laissant les saigneurs de la finance se prendre pour des dieux...
Pas sympa, mais c'est son côté joueur...

On en a un autre exemple : comment a-t-il pu créer une bestiole pareille, presque inclassable, qui a donné des cauchemars à Kant?
Et pourquoi, au lieu de faire un boulot correct et achevé du premier coup, a-t-il tant bricolé et mis à la poubelle tant d'espèces loupées, sans avenir, non abouties?
Trop d'improvisations...
Un grand amateur, je vous dis...
On va dire que c'est le jeu du hasard et de la nécessité.
Mais non! Dieu s'est amusé, comme l'enfant qui fait des dessins au brouillon et les jette avec jubilation...
Il n'est pas le calculateur qu'avait imaginé Leibniz, ni ne s'identifie
à l'ordre impersonnel de la nature vue par Spinoza.
Contrairement à ce qu'affirme Einstein, il
joue aux dés.
Il est plus proche de l'ivresse, de la démesure dionysiaque que de la rigueur appollinienne. 

  D'ailleurs dans son éternelle oisiveté, l'ennui le pousse souvent vers le bar à vin divin.
C'est un dieu enfantin qui n'en fait qu'à sa tête...en toute innocence.

On peut dire qu' il n'est ni distant ni bégueule, il répond même si on l'interroge, et pas forcément en termes choisis et sentencieux.
Il ne se froisse même pas si on blague sur son compte
Les athées s'y mettent... . Il faut dire qu'ils n'ont pas de mérite. Ils le cherchent...
C'est plus dur pour les croyants. Mais ils font des efforts. Ou va-t-on?
Des hommes plus ou moins célèbres font aussi leur intéressants en jouant aux esprits forts...
Mais Dieu reste cool. Il en a vu d'autres...
En parcourant le net dans de ses nombreux loisirs (il faut bien tuer le temps!), Il rigole bien des conneries le concernant .
______________
Article paru dans Agoravox

mardi 13 septembre 2011

Arbre du vivant

Un arbre à remonter le temps

Cette vie qui vient de loin, qui nous porte, nous dépasse et nous enveloppe...


_Classer le vivant n'est pas une mince affaire.
C'est un processus sans fin, mais une quête passionnante.
La classification du vivant n'a pas fini de nous surprendre, de nous déranger.
___La classification traditionnelle ou intuitive, basée sur les similarités externes, est maintenant largement dépassée par la classification phylogénétique, ce qui produit régulièrement des surprises.
Il devient interdit de se fier aux apparences...ce qui est, ma foi, conforme à la démarche scientifique.

Par exemple,
"Dans la c
lassification classique, le groupe des reptiles ne comprend pas les oiseaux, or d'après la classification cladistique, les plus proches cousins des crocodiles sont les oiseaux, et non les lézards ou les serpents par exemple. Le regroupement des crocodiles, lézards et serpents sous le nom de reptile n'est donc pas pertinent....Les études évolutives ont montré que certains caractères ont évolué pour se transformer. C'est le cas de la nageoire des poissons qui s'est transformée en membre marcheur chez les tétrapodes, comme les humains. La classification classique, en utilisant le caractère « nageoire », exclut les humains du groupe qui présente des nageoires, alors que ce caractère est présent mais sous une forme évoluée. C'est la même chose si on utilise des caractères ancestraux tels que la présence d'écailles (qui ont disparu chez certaines espèces) ou la forme hydrodynamique du corps. En utilisant les caractères les plus visibles, la classification classique ne permet pas d'estimer correctement les degrés de parenté entre espèces..."

__C'est un vrai roman que nous raconte le facétieux mais érudit chercheur au pseudonyme de Taupo.
Si le lecteur moyennement cultivé comme moi perd souvent pied, il ne peut pas ne pas être
entraîné dans le sillage de l'auteur, avec l'envie d'en savoir plus, à la suite du grand Darwin, qui déclarait que [le concept d’espèce] est arbitrairement donné par pure commodité

__Voilà qui nous change de la "crise" et de la pesanteur du quotidien, des limites de notre horizon habituel, en nous donnant pour une fois l'occasion d'admirer, comme Lucrèce à son époque., les merveilles improbables des formes que la vie s'est plu à développer...

1___Dans la soupe prébiotique des origines, se met en place le modeste début de l' aventure du vivant, mêlant déterminismes et hasards, pour aboutir à la vie dans ses formes complexes, dans des conditions qui auraient pu ne pas se produire sur une planète un peu plus proche du soleil ou un peu plus éloignée.

2___L'histoire de la classification des vivants est assez cahotique et témoigne des efforts humains pour raisonner de manière méthodique dans un matière qui semblait d'abord échapper par nature aux investigations scientifiques. D'Aristote à Darwin et à Monod, le chemin n'est pas long, mais les "révolutions" sont énormes. Mais, comment classer l'Ornithorynque? Certains farceurs ont dit qu'il était une preuve de l'humour de Dieu...

3__Les recherches actuelles, prenant en compte la génétique, nous entraînent dans une complexité vertigineuse et fascinante., dont nous ne soupçonnons pas les aboutissants.

Parcourir notre chronologie à l’envers à la recherche d’ancêtres n’est voué qu’à trouver une très lointaine cible […] En remontant le temps, quel que soit le point dont on part, on finit toujours par célébrer l’unité du vivant

[Richard Dawkins, Il était une fois nos ancêtres ]
____________
Merci Taupo!

lundi 12 septembre 2011

La santé a un prix

Progrès à rebours

La santé sera-t-elle bientôt un luxe?

__La question peut sembler incongrue, mais elle est d'actualité.
C'est déjà le cas pour des couches de plus en plus larges de la population, qui n'ont pas les moyens financiers de s'offrir une mutuelle, qui ne peuvent payer les dépassements d'honoraires, qui ne peuvent changer de lunettes quand il le faudrait, qui ne soignent plus leurs dents, qui ne passent plus par le stade prévention, etc...
_Ce n'est pas l'opposition qui le reconnaît, mais Mme Bachelot , qui pointe le problème des "inégalités devant la santé": "La France se trouve dans une situation paradoxale. L'espérance de vie à la naissance est parmi les plus élevées d'Europe pour l'ensemble de la population, mais les inégalités entre catégories sociales sont parmi les plus importantes". Ainsi "à 35 ans, l'espérance de vie d'un homme cadre supérieur est supérieure de 7 ans à celle d'un ouvrier". Or, 60% des décès survenus avant 60 ans sont dus à des facteurs qui seraient simplement modifiables par la prévention."
"39% des français ont renoncé aux soins qui leur étaient prescrits pour des raisons financières", constate les Secours Populaire.
Le "trou de la sécu" a bon dos..
On assiste en fait à un processus de petits pas vers la privatisation...conforme à l'esprit de la libéralisation des services et à une course vers d'absurdes concurrences.
On peut même se demander si depuis quelques années ne se met pas en place la stratégie du pire:

"Révélés par la Cour des comptes, jeudi 8 septembre, les déficits de la Sécurité sociale sont à ce point colossaux qu'on peine à imaginer qu'il y a derrière cette catastrophe financière et sociale une stratégie secrète. Tout juste est-on enclin à penser que la crise a tout bonnement fait sentir ses terribles effets et que, par incompétence ou par négligence, le gouvernement a laissé filer les déficits au fil de l'eau, au point qu'ils atteignent maintenant des niveaux historiques. Et pourtant tout est là... Sans doute le gouvernement manifeste-t-il beaucoup d'indifférence coupable ou d'incompétence dans ce dossier de la Sécurité sociale, comme il en manifeste plus généralement dans le dossier des finances publiques (lire Austérité et Grand Guignol).

__Il reste qu'il a, envers et contre tout, en ce domaine un cap très précis. Et ce cap, on devine de plus en plus nettement ce qu'il est : c'est celui, à terme, d'une privatisation de la Sécurité sociale. En clair, si le gouvernement s'accommode de déficits à ce point abyssaux, c'est qu'ils servent un dessein même s'il n'est pas encore publiquement assumé : celui du basculement vers le privé d'un immense système solidaire qui, depuis la Libération, a échappé au lobby de l'assurance privée et que celui-ci cherche à grignoter progressivement, dans l'espoir, pour finir, d'un gigantesque « big bang » social...___Le rapport de la Cour des comptes.. montre méticuleusement que la crise n'y est pas pour grand-chose. En clair, la récession a certes fait le lit du chômage et pris la Sécurité sociale en tenailles, en générant des prestations en hausse et des cotisations en baisse. Mais en vérité, ce n'est pas cela qui est à l'origine de cette implosion de la « Sécu », et la Cour des comptes l'explique sans détour : « Le niveau exceptionnellement élevé des déficits ne s'explique que partiellement par la crise économique. Les facteurs structurels expliquent environ 0,7 point d'un déficit du régime général qui a représenté 1,2 point de PIB en 2010. » En résumé, la crise n'explique pas même la moitié de cette dérive financière....

_Implicitement, il s'agit donc d'une mise en cause très grave du gouvernement. D'autant plus grave que, dans un autre dossier, celui des déficits budgétaires, le gouvernement joue de cette carte pour essayer de faire accepter par l'opinion son plan d'austérité : si des mesures difficiles doivent être prises, c'est que la conjoncture a piqué du nez, argue-t-il. Or, on sait, là aussi, que la croissance a bon dos : si la France a des comptes budgétaires dégradés, c'est d'abord parce que les gouvernements successifs, de gauche d'abord, de droite ensuite, ont multiplié tout au long des années 2000 les baisses d'impôt (lire Ces dix années de cadeaux fiscaux qui ont ruiné la France)....____Il faut donc bien finir par regarder les choses en face et se poser la seule question qui vaille : mais au fait, ces déficits ne font-ils pas les affaires du gouvernement ? Ne préparent-ils pas une véritable implosion du modèle social à la française, avec la perspective, ultérieurement, d'un système reconstruit en grande partie autour non plus des logiques collectives de la solidarité, mais celles, très profitables, de l'assurance privée ?

__De nombreux indices suggèrent en effet que cette interprétation est la bonne. Dès 2007, après la victoire de Nicolas Sarkozy, les lobbys patronaux, et tout particulièrement ceux de l'assurance privée, se sont beaucoup activés en coulisse pour que la nouvelle majorité dynamite le modèle social construit à la Libération, en application du programme du Conseil national de la résistance (lire Vers une privatisation de la Sécurité sociale). C'est le patron du groupe de réassurance Scor, Denis Kessler (ancien numéro deux du patronat, ancien président de la Fédération française des sociétés d'assurances), qui, dans une déclaration tonitruante au magazine Challenges, le 4 octobre 2007, avait lancé la première charge : « Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »__Tout est dans cette déclaration. « Défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance »... Dans la bouche d'un assureur, tout le monde a compris ce que cela voulait dire : s'attaquer en priorité au projet social phare contenu dans ce programme du CNR. A savoir, précisément la création de la Sécurité sociale.

__Et de la parole aux actes ! Le Medef n'a cessé, depuis, de donner des coups de boutoirs supplémentaires. Le projet secret qu'il a mis au point pour l'assurance-maladie dans la perspective de 2012 et que Mediapart a révélé le 15 décembre 2010 (lire Le plan secret du Medef pour dynamiter la Sécu) en est la dernière illustration en date. On y découvre en effet ce dont rêvent les assureurs privés. Il s'agirait pour l'essentiel d'organiser une véritable partition de la Sécurité sociale, avec d'un côté un système qui resterait solidaire et qui aurait la charge des risques lourds, ceux notamment des maladies longues et coûteuses, et de l'autre côté un système d'assurance privé couvrant les petits risques, beaucoup plus solvables. En résumé et en caricaturant à peine, les maladies graves sur lesquelles les assureurs ne savent pas comment gagner de l'argent seraient à la charge de la collectivité tandis que les soins plus légers, sources de profits formidables, relèveraient de l'assurance individuelle. Vieux principe ! Les déficits seraient socialisés, et les profits privatisés...

_____La couverture sociale ne cesse de se dégrader. Il n'existe pas encore de statistiques récentes pour 2010 mais celles de 2009 étaient éloquentes : depuis 2004, ce que les experts appellent le « reste à charge » pour l'assurance-maladie – c'est-à-dire ce que ni la « Sécu » ni les mutuelles ne remboursent et ce que l'assuré social doit donc débourser de sa poche pour ses dépenses de santé – ne cesse de nouveau de progresser pour atteindre 9,4% des dépenses de soins en 2009 (voir le tableau ci-contre ou les statistiques de l'Insee qui sont ici). Compte tenu du nombre croissant de pauvres en France (plus de 8,2 millions de personnes, selon le dernier décompte de l'Insee), on devine sans peine le lot de souffrance sociale qui est induit par ces statistiques. L'envolée du « reste à charge » ou la dégradation de certaines prestations, tout particulièrement des prestations retraite, constituent donc une très forte pression sur les assurés qui, faute d'une bonne couverture sociale, sont de plus en plus invités à recourir à l'assurance individuelle..." (Laurent Mauduit)

-La fiscalité régressive, le système redistributif à l'envers mis progressivement en place n'est pas pour rien dans la dégradation des comptes... Une marche vers une privatisation de la santé, avec la bénédiction de Bruxelles? Oui, s'il n'y a pas de résistances.

On arrive même à des situations ubuesques, lorsque les cliniques privées attaquent l'État pour atteinte à la libre concurrence._______________

- L'appel des 123 pour une santé plus juste
-Taxer la maladie? On marche sur la tête
-L’hôpital sud-francilien fait les frais de la privatisation

dimanche 11 septembre 2011

Les pauvres existent-ils?

Il paraît...

__On les appelle défavorisés, malchanceux, victimes, assistés...
On finit par ne plus les voir ou on s'habitue...
Surtout quand ils font partie du paysage, surtout quand ils travaillent.
Ils font des efforts: ils progressent...
Heureusement, les pauvres savent se faire discrets, surtout loin des beaux quartiers.
Ils ont le bon goût de ne pas trop (se) manifester.
Ce qui fait qu'on a tendance à les ignorer.
C'est tout un art. D'autant plus facile à exercer que
la solidarité devient une valeur en baisse.
__Aux USA, toute une tradition fait des pauvres des victimes d'eux-mêmes. Ils sont responsables de leur sort. Il y existe un vrai déni de l’inégalité.
En France, une partie de la droite décomplexée n'est pas loin de ce point de vue.
"...Les riches seraient plus entreprenants s’ils payaient moins d’impôts ; les pauvres seraient plus travailleurs s’ils recevaient moins de subsides. Des parrains aussi anciens que prestigieux fondent cette doctrine. Emissaire de la révolution américaine à Paris et rédacteur de la Déclaration d’indépendance, Benjamin Franklin estimait dès 1766 que, « plus on organise des secours publics pour prendre soin des pauvres, moins ils prennent soin d’eux-mêmes et, naturellement, plus ils deviennent misérables. Au contraire, moins on fait pour eux, plus ils font pour eux-mêmes, et mieux ils se tirent d’affaire. » En somme, abandonner les indigents à leur sort serait un moyen de leur rendre service. L’avarice devient ainsi une forme intellectuellement avancée de générosité humaine voire, osons le mot, d’aide sociale...." (Reagan n'était pas loin de B.Franklin...)
__D'ailleurs les pauvres existent-ils vraiment? On se le demande:
"...« Quand on est RMiste, relevait ingénument Le Point du 28 septembre 2006, on a aussi droit à : l’allocation-logement à temps plein ; la suspension de ses dettes fiscales ; l’exonération de sa taxe d’habitation, de sa redevance, de sa cotisation à la couverture-maladie universelle ; l’accès gratuit à la complémentaire santé de la CMU ; la prime de Noël ; le tarif téléphonique social ; la réduction dans les transports, la gratuité des musées, diverses allocations supplémentaires (en fonction de son lieu d’habitation). » Le 4 juin 2011, Le Figaro Magazine réservait à son tour sa une à une périlleuse « Enquête sur la France des assistés : ces ‘allocs’ qui découragent le travail »
Pauvres riches qui doivent toujours cracher au bassinet, ou qui plutôt s'arrangent pour en pas avoir à le faire! Il y a tellement de manières d'échapper au fisc...
__Sarkozy a détourné la crise sur les pauvres, " les effets sélectifs de la crise: du fait de la politique économique et sociale, elle a d'abord frappé les foyers les plus faibles et les plus démunis. Face à la crise, le gouvernement a fait le choix de l'ajustement social: alors que les revenus des entreprises (et surtout des plus grandes) se sont très vite redressés sous l'effet notamment de plans de soutien à l'activité, alors que les très hauts revenus n'ont cessé d'être cajolés avec notamment la suppression partielle de l'impôt de solidarité sur la fortune, les plus bas revenus n'ont profité d'aucune de ces attentions. Sous l'effet d'une crise économique historique, ce sont eux d'abord qui ont été atteints."
Avec la crise, les écarts se sont creusés en France.
Les
inégalités sont croissantes. Les chiffres de l'Insee sont "bien en dessous" de la réalité
Les patrimoines, eux, se sont envolés (les revenus du patrimoine progressent actuellement à un rythme de 11% l'an)
. Dur, dur, de participer!...
D'ailleurs, taxer les riches serait
" idiot et nul ! " .Pauvres exilés fiscaux!
On peut dire que les pauvres financent les plus riches. Miracle de l'économie néo-libérale!...

___On remarquera que la gauche est particulièrement muette ou timide sur le sujet.
Même un modéré comme Pierre Rosanvallon remarque qu'elle manque d'une «utopie sociale»
, que l'idée d'égalité est en train de devenir une coquille vide.
"En France, les 1% les plus riches possèdent 24% de la richesse du pays tandis que les 50% les moins bien lotis n’en possèdent que 6%. Mais il ne suffit pas de rappeler ces chiffres pour prendre la mesure de la crise historique de l’égalité dont Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France (voir sa biographie ici), fait la description et la genèse dans son dernier ouvrage, La Société des égaux (Seuil).____ Parce qu'«on n’a jamais autant parlé de ces inégalités et, en même temps, aussi peu agi pour les réduire», constate l’historien. Et car cette crise n’est pas seulement arithmétique et économique, mais aussi sociale et démocratique, puisqu’elle sape les fondements d’une vie commune. En remontant à l’origine révolutionnaire de l’idée d’égalité, Pierre Rosanvallon exige de la gauche une autre révolution pour construire une société des égaux, qui passe par le dépassement des cautères sociaux que sont l’égalité des chances, l’équité, la justice distributive ou la méritocratie..."
Construire une société des égaux, cela veut donc dire reconsidérer très sérieusement les questions d’héritage, les conditions de constitution du patrimoine. Quand Thatcher est arrivée au pouvoir, la taxation des plus-values financières était de 80% ! Ce sont des chiffres dont on n’a plus idée aujourd’hui, ils ne datent pourtant pas d’il y a trois siècles ! Il faut donc bâtir, en France, une politique du patrimoine et non seulement une politique des revenus..."

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Observatoire des inégalités

samedi 10 septembre 2011

Genre: polémique orchestrée


Masculin/féminin: faux problèmes?

Le sexe n'est pas que construction, mais l'anatomie n'est pas un destin

"Et Dieu créa la femme..."

_L'épiscopat français, Mme Boutin , l'UMP et nombre d'associations catholiques ne peuvent supporter une autre vision du monde que celle qui s'est imposée à travers les siècles de christianisme.
Le débat sur la "
théorie du genre" ( mais un tel débat a-t-il lieu d'être?), qui refait surface à l'occasion de nouveaux programmes en SVT au lycée, dérange beaucoup leur vision créationniste de l'image et des rapports hommes/femmes et d'une sexualité conforme à la morale dominante. Comme si un programme scolaire en ce domaine comportait des jugements de valeur, notamment en matière de préférence sexuelle.... Ils veulent de la biologie et surtout de la biologie, pour restaurer une vision conservatrice de la société. La biologie, c'est rassurant, mais l'homme n'est pas un animal comme les autres...
___"On ne naît pas femme , on le devient", disait Simone de Bauvoir, voulant dire par là que les caractéristiques de la féminité sont , dans une large mesure, les produits d'une éducation particulière, à une époque donnée. Elena Belotti l'a largement démontré dans son étude Du côté des petites filles. L'histoire et l'ethnologie le confirment abondamment.
"...
L'éthologie, l'anthropologie et la sociologie nous confirment qu'il n'y a là aucune dérive, et encore moins de dégénérescence. Combien de grands personnages de l'histoire - pour ne parler que de la société occidentale - sont connus par la diversité de leurs préférences sexuelles ? Et puis il y a la grande diversité des pratiques sexuelles, plus ou moins contrôlées, ritualisées, participant aux initiations parmi les centaines de cultures étudiées par les ethnologues. L'anthropologie culturelle a bien établi l'importance de la construction du genre, et il s'agit bien d'une théorie scientifique, comme celle de l'évolution, avec des concepts et des paradigmes confrontés aux observations, autrement dit aux faits sociaux ..." (P.Picq)
On pourrait dire tout aussi bien qu'on ne naît pas homme, avec toutes les caractéristiques masculines attribuées traditionnellement à l'homme et à ses fonctions, dans telle culture donnée, on le devient.
_Les stéréotypes, représentations explicites ou implicites des deux sexes sont d'ailleurs toujours en miroir, même dans leur opposition supposée, même au niveau des préjugés, des croyances, des dogmes, et renvoient à un certain type d'organisation sociale, de pouvoir, patriarcal, par exemple.
Ceux-ci sont en voie d'effritement, à l'heure où la masculinité, sous sa forme traditionnelle, vacille, où la femme revendique une autre image, d'autres droits. Les mutations sociales et économiques ont engendré des remises en question profondes en cette matière, notamment en matière de maternité et de prises de responsabilités.
Aux USA surtout, cette question a pris une tournure souvent compliquée et polémique, dans le cadre des mouvements féministes dès les annnées 70.
En France, ce problème prend aussi une tournure légitimement politique, dans la revendication de l'égalité féminine, qui ne reste bien souvent que formelle, même après des décennies de prise de conscience et de luttes. La notion d'identité sexuelle a été approfondie.
___Une certaine droite s'est donc emparée de cette question, projetant dans les questions d'ordre purement scolaire ses propres obsessions (homophobes?)et s'engage dans une bataille d'un autre âge, malmenant les principes de la laïcité.

"...Aujourd’hui, refuser qu’un manuel consacre une page au « genre, construction sociale », c’est faire de l’ordre sexuel un ordre purement naturel. « Devenir homme ou femme » : le programme de SVT fait écho à une phrase célèbre de Simone de Beauvoir : « on ne naît pas femme, on le devient. » Jacques Myard, député des Yvelines, répond au nom de la Droite populaire : « on naît homme, on naît femme. » Autrement dit, l’anatomie est un destin."
La droite conservatrice et traditionaliste fait donc chorus avec la hiérarchie catholique, en faisant intrusion dans le programme de SVT des lycées, en défendant un naturalisme dépassé et en mélangeant tout, confondant
genre et sexualité.
"Contrairement à ce que la cathosphère veut faire croire, les études du Genre ne nient pas les différences biologiques. Elle distingue le sexe biologique du « sexe social ». Inspirées de penseurs français comme Deleuze, Foucault ou Derrida, les « gender studies » se sont développées aux Etats-Unis. En résumé, elle cherche à démontrer que c'est l'éducation au sens large, dans le contexte historique et social, qui construit le «genre» de l'individu."
Mais il n'y pas unanimité sur cette question dans le monde des croyants
Beaucoup de confusions et de mauvais procès donc dans cette polémique,
qui n'est pas sans arrière-pensées, dans le contexte d'ordre moral inaugurée par le Chanoine de Latran, valorisant le prêtre contre l'instituteur, et dans l'offensive des églises contre les principes républicains.