Une société en danger, bloquée et profondément divisée
_______________
"Comment cela va-t-il finir?" demandaient de jeunes Israëliens démoralisés ,en 1970.Ezer Weisman répondait:"Il faut d'abord savoir comment cela a commencé"
_________
-Marius Schattner souligne"Le potentiel dévastateur du mélange de nationalisme et de religion, quand brader la moindre parcelle d'Eretz Israël est considéré comme pire qu'une trahison: un sacrilège." (-Histoire de la droite israelienne)
Et dans ce contexte, alors que chacun sait en Israël qu'une paix réelle ne se fera qu'au prix de concessions importantes, y compris dans la ville sacrée de Jérusalem, la montée en puissance de ce nationalisme religieux porte en elle les germes des crises à venir.
"On peut imaginer ce qui risque de se passer quand il faudra évacuer non point 8000 colons de la bande de Gaza, mais au moins vingt fois plus de Judée Samarie (Cisjordanie), territoire avec lequel le lien religieux et historique est beaucoup plus fort, émaillé qu'il est de lieux saints traditionnels comme le Caveau des patriarches à Hébron, ou redécouverts depuis 1967, sans compter le Lieu saint par excellence, le mont du Temple à Jérusalem, site de l'Esplanade des mosquées.Par delà l'attache à des lieux aussi sacrés, la question se pose de savoir pourquoi la religion juive, dans sa version dominante en Israël, se prête à une telle alliance avec le nationalisme le plus extrême... "
Marius Schattner rappelle justement qu'une telle alliance n'est pas inhérente au fait religieux, et cite le regretté professeur Yeshayahou Leibowitz (1903-1993), figure intellectuelle et religieuse majeure, resté célèbre pour avoir pronostiqué dès 1967 qu'Israël commettait une erreur capitale en décidant de profiter de sa victoire militaire pour occuper durablement les territoires palestiniens.Une partie des clés se trouvent effectivement dans l'histoire. Mais aussi dans les compromis historiques noués à la naissance de l'Etat juif en 1948, et qui expliquent pourquoi, jusqu'à ce jour, il n'existe toujours pas de constitution en Israël....
-«Dans les analyses faites en Occident, estime Marius Schattner, on néglige trop souvent les conflits internes à la société israélienne, qui pourraient conduire à la destruction de l'Etat. Il faut examiner par exemple le sort des colons, qui ne sont plus un groupe d'avant-garde. Ce courant est aujourd'hui en retrait par rapport à ce qu'il était dans les années soixante-dix. Mais il a réussi, entre temps, à créer des faits accomplis. De manière générale, le mouvement traditionaliste religieux est en recul, et c'est qui explique sa violence. La population israélienne ne croit plus au mythe du Grand Israël, de la Méditerranée au Jourdain. C'est fini. L'enthousiasme expansionniste est mort, mais il n'y a plus non plus de foi dans la paix. Les blocages ne proviennent donc pas uniquement d'un système politique déficient.» .
___________________
-Israël, la Guerre des Mondes
"...Aujourd’hui, la situation est bien pire qu’en 1991, et il semble qu’aucune conférence ne puisse venir apporter un peu de lumière dans la region. Si solution il peut y avoir, il est évident qu’elle ne peut venir que d’Israel. Les palestiniens n’ont quasiment plus rien à offrir ou à négocier, hormis le retour des réfugiés. Or, en Israël aujourd’hui, la situation politique et sociale n’a plus rien à voir avec celle des « années d’Oslo » pendant lesquelles la jeunesse descendait en masse dans la rue toutes les semaines pour soutenir le processus de paix. Ceux qui la connaissent ou qui s’y intéressent un tant soi peu savent à quel point la société israélienne est formidablement complexe et aujourd’hui plus que jamais divisée sur les questions politiques. Laïcs et religieux, ashkénazes (allemands/russes/polonais/hongrois/roumains/anglais etc), sépharades (espagnols/italiens/marocains/tunisiens/algériens etc), mizrahis (irakiens/syriens/égyptiens etc), éthiopiens, Sabras (natifs israéliens), gauche et droite, au final, cette société est une véritable mosaïque et un vrai mélange des genres. Mais il est aujourd’hui un autre facteur de division en Israël, peut-être celui auquel on a fait le moins attention mais qui peut se révéler être le plus déterminant pour l’avenir, celui du degré d’engagement politique.-En effet, depuis un an ou deux, des signes clairs montrent qu’en Israël, les "laïcs" sont de moins en moins engagés idéologiquement et politiquement, et lorsqu’ils le sont, c’est de plus en plus au profit des partis de droite, voire de droite dure, échaudés qu’ils sont par 9 ans d’une intifada meurtrière et une guerre du Liban qui a laissé des traumatismes sociétaux profonds. Ils sont nombreux à tenter d’échapper au service militaire, pourtant traditionnel creuset de la société israélienne, et leurs préoccupations sont de plus en plus matérielles. Les équivalents israéliens de "Big Brother" et de "Koh lanta" n’ont jamais fait un tel carton.
_-_Israël refuse tout gel de la colonisation _______________________
- Israel: dangereuse dérive
-Israël :à droite, toute...
- ISRAEL: opinion captive ?
-Etre arabe en Israël
-Israël - Palestine : enlisement
-Palestine: vérité des cartes
-ISRAEL-Gaza: et après ?
- Palestine en morceaux
-Moyen-Orient: un tournant?
-Israël: une armée "morale"?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire