Parlons peu, parlons bien.
Les mots, ah les mots!
Nos meilleurs amis, nos pires ennemis, d'après Esope.
Nous les utilisons souvent mécaniquement, à tort et à travers
On en hérite, ils nous précèdent, nous révèlent, parfois nous trahissent.
Outils souvent défaillants, ils ne sont guère en adéquation avec le réel.
Changer un mot peut avoir des conséquences importantes dans certains domaines, comme quand on parle d' l'optimisation fiscale, notion si avenante, en apparence.
Si un mot ne plaît pas, ne passe pas ou heurte des intérêts, on peut aisément le changer pour rendre la réalité moins rude ou moins contraignante.
C'est ainsi que, au lieu de parler de planche à billet, réalité triviale et peu rassurante, il serait mieux d'évoquer la notion plus soft d'assouplisseur quantitatif (sic!)
Comme on parle de non-voyant, de mal entendant, de mal comprenant, etc...
Les mots peuvent être de bons paravents ou des cache-misère. Les collaborateurs chez Amazon sont des employés comme les autres...
Dans 1984, Orwell montre comment on peut agir sur les hommes en changeant les mots, en créant une novlangue habile.
La vie sociale et politique est souvent une bataille de mots, ou un lieu du politiquement correct masquant la vraie nature et les vrais ressorts des structures ou des événements.
La notion même de démocratie peut être détournée de son sens et celle de gouvernance pose plus d'un problème.
La langue de bois aussi a encore de beaux jours devant elle.
De fréquentes inversions de sens ne sont pas innocentes dans des domaines sensibles, comme dans certains sujets d'actualité, où la passion prend le pas sur la connaissance et l'analyse critique.
Il est des mots qui servent à ne pas penser.
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- Nouveau dictionnaire de novlangue
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