Grèce: à en perdre la raison?
Choses entendues...
L'eurogroupe, piégé par ses propres contradictions et les pressions bancaires,, qui a contribué à créer la situation qu'il reproche à la Grèce et a en profiter, l'a enfermée dans une véritable nasse.
C'est bien gentil de vouloir sauver la Grèce, mais le problème n'est ni moral ni individuel. Il est politique, plus qu'économique.
Comme dit succinctement Le Contrarien: ".. plaquer une monnaie homogène sur
des économies hétérogènes était une absurdité dès le départ, une
absurdité économique parfaitement connue et dénoncée avec constance par
des observateurs remplis de simple bon sens dont je fais partie.
Faire l’euro, et donc la monnaie
unique, n’est possible, lorsqu’il y a hétérogénéité économique, que si
et seulement si cela s’accompagne d’une union de transfert. Il faut,
pour faire simple, que les riches payent pour les pauvres. C’est ce qui
se passe en France entre les régions, c’est ce qu’il se passe en
Allemagne entre l’Est et l’Ouest ou en Italie entre le Nord et le Sud.
Il fallait donc une union de transfert. Pour qu’il y ait une union de
transfert, il fallait une Europe fédérale, avec un trésor européen, un
fisc européen, des impôts européens..."
Y'a comme un défaut...
Perseverare diabolicum...Un coup d'Etat rampant à l'oeuvre.
Désinformer est devenu un jeu quotidien. (*)
Il n'y a pas que DSK qui reconnaît les erreurs du FMI et des institutions financières, comme Batista.
Par delà les idées toutes faites, comme le disent T. Piketty... J.Stiglitz, et V.Scoumbi, un travail d'analyse s'impose, au delà des réactions épidermiques et des curées médiatiques.
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(*) "...Sur France Inter, ce mardi matin, Bruno Le Maire était catégorique : « Alexis Tsipras a menti au peuple grec. » Il faut dire que la tonalité de la presse pouvait lui donner des ailes.
Dans Le Monde, le référendum était qualifié de « défausse », de « faiblesse » et de « chantage » : « La
seule voie est que M. Tsipras donne enfin aux créanciers européens les
gages d’une volonté réelle d’engager la modernisation de l’État. » Dans Les Échos, on pouvait lire que « si les Grecs répondent non, ce sera comme un refus à l’offre de la zone euro ». Dans L’Opinion, Nicolas Beytout, ulcéré, souhaite que « les Grecs votent "non" et qu’ils donnent le moyen aux Européens de se débarrasser de ce fardeau impossible ». Pour L’Alsace, le premier ministre grec « a confondu une demande d’aide avec une extorsion de fonds ». Dans Le Figaro, « l’appel au peuple » est analysé comme « un leurre, un mouvement d’esquive qui cache le vide sidéral de son projet politique ».
Bigre ! Diantre ! Fichtre ! Tous les jurons chantés par Brassens
pourraient y passer. Alexis Tsipras serait un menteur, un crétin, un
lâche, un voleur…
Ce qui frappe, si l’on s’en tient à cette rafale d’après l’annonce du
référendum, c’est sa vigueur définitive. La certitude absolue dans la
distribution des rôles. D’un côté les instances européennes, jointes aux
fameux « créanciers », qui laisseraient la porte ouverte et
seraient chagrins que leurs offres généreuses soient méprisées, et de
l’autre un aventurier, quasiment un braqueur, qui claque la porte au nez
de ses interlocuteurs.
Et ce qui frappe encore plus, c’est de consulter la presse de la
semaine dernière. Sept jours ce n’est pas long, mais c’est assez pour
changer du tout au tout.
Ainsi, lundi 23 juin, sous la plume de Jean Quatremer (européiste convaincu), Tsipras était
un homme sérieux. Humilié, politiquement ridicule sur les bords, mais
finalement raisonnable : « Athènes a rempli 90 % des demandes », titrait Libération, en notant que la Grèce « a dû se résoudre à proposer de tailler dans ses dépenses et d’augmenter ses impôts ». « L’accord devrait être conclu », annonçait le journal, en soulignant que les dix-neuf chefs d’État parlaient de « bonne base ». Les Échos confirmaient l’analyse : « Tsipras s’est résigné à faire des propositions plus réalistes portant sur huit milliards d’économie en deux ans. »
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Raffarin: "...Les Grecs on fait plus d'efforts que les Français (Thomas Piketty faisait le même constat hier face à Jean-Jacques Bourdin), Jean-Pierre Raffarin s’est nettement démarqué de certains de ses petits camarades de l’ex-UMP qui ne voient dans la Grèce qu'un pays de dangereux « ir-res-pon-sa-bles ». Le sénateur considère d'ailleurs que bouter la Grèce hors de la zone euro « serait une catastrophe » car, explique-t-il, « nous rentrerions dans la spirale de l’échec de la construction européenne....une force, aussi légitimite soit-elle que le FMI, extérieure à
l’Europe, pourrait pouvoir agir sur les règles intérieures de l’Europe.
Ça me choque. » Et de se répéter, au cas où : « C’est
toujours un peu choquant de se dire que c’est une force extérieure qui
va imposer des comportements qui impactent l’intérieur de l’UE ». Une
critique, toute en diplomatie certes, du chantage qu’impose le FMI à
chaque fois qu’il intervient dans un pays, un chantage que l'on pourrait
résumer ainsi : « Vous voulez de l'argent ? Nous voulons des “réformes
structurelles” ! »
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