What's it?
Une nouvelle usine à gaz. Un projet très contesté. dans l'histoire chaotique du service public de l'électricité, après les malheurs financiers d'Areva, la gestion problématique du nucléaire, pas seulement à Flamanville et à l'étranger. La discussion est bien avancée sur un nouveau projet bruxellois de démantèlement de EDF, qui va aboutir à une grosse concession. La logique libérale de la Commission suit son cours, covid ou pas....Mais le projet risque de mieux passer en cette période où beaucoup ont la tête ailleurs. La concurrence entre par la grande porte dans un domaine si sensible et stratégique. L'Etat se détache peu à peu de ses missions essentielles, comme dans d'autres domaines...
Points de vue sur une casse annoncée:
"...Dans les tuyaux depuis deux ans, la dislocation d’EDF en trois entités pour privatiser certaines activités aurait été actée par le gouvernement et Bruxelles selon plusieurs parlementaires. Opposition et syndicats montent au créneau. Ce mardi 8 décembre, plusieurs députés de l’opposition ont interpellé le Premier ministre sur l’avenir d’EDF, l’accusant de vouloir faire passer le « projet Hercule » de démantèlement du service public de l’électricité en douce. Le gouvernement conteste et assure que les discussions sont toujours en cours à Bruxelles. Ce plan, c'est l’aboutissement de décennies de détricotage du service public. Il y a plus d’un an, en octobre 2019, Marianne racontait déjà comment Emmanuel Macron voulait « casser la chaîne de valeur » de la filière électrique française en l’ouvrant partiellement à la concurrence, une exigence de Bruxelles. Ce projet, baptisé Hercule, prévoit de réorganiser EDF en trois entités. Le nucléaire français deviendrait « EDF bleu » et resterait public quand les énergies renouvelables seraient regroupées dans un « EDF vert », dont 30 % seraient mis en bourse. Une filiale « EDF Azur » contiendrait les actifs hydroélectriques, qui eux seraient ouverts à la concurrence. Cette séparation créerait de facto un EDF rentable offert aux actifs privés et un EDF coûteux, à la charge du contribuable. Le risque dès lors serait « qu'EDF n'ait plus les moyens de développer le nucléaire à très long terme », comme l'écrivait Marianne en 2019.Seconde victime de ce projet : le portefeuille du consommateur...."
______ Toute la présentation se résume pour le moment en un slogan publicitaire : un EDF bleu pour les activités nucléaires, un EDF azur pour l’hydraulique, un EDF vert pour la distribution (Enedis), les services (Dalkia) et les énergies renouvelables (voir nos articles ici ou là). « C’est un projet de démantèlement qui va conduire à détruire l’outil industriel, à la casse du service public et à la privatisation d’une partie du groupe », dénoncent toutes les organisations syndicales. Ces derniers jours, la tension est encore montée d’un cran. Selon certaines rumeurs insistantes, le projet Hercule pourrait être intégré dans le texte de la convention climat qui doit être discuté au début de l’année prochaine à l’Assemblée nationale. Le site Contexte, très en pointe sur ces sujets, annonçait le 7 décembre que la restructuration d’EDF risquait même de se faire par ordonnance, « afin de gagner du temps ». L’information n’a reçu ni confirmation ni démenti. Personne n’y voit quoi que ce soit dans ce dossier. Tout se négocie dans l’opacité, le secret, la dissimulation. Pourtant, l’électricité est un bien essentiel, déterminant dans nos économies modernes. Ce secteur est un des vecteurs décisifs de toute la transition énergétique, et EDF un outil déterminant pour piloter une politique. Les décisions prises engagent pour des années le pays, tant en termes de sécurité que de compétitivité et d’aménagement du territoire. Sans parler du fait qu’EDF est un service public, un bien commun de la nation, inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946, et non un actif à la disposition du gouvernement. Toutes ces questions déterminantes pour le pays vont-elles échapper à tout débat public, à toute délibération, être tranchées sous le boisseau ? « Alors que les bruits courent d’une réforme profonde et imminente, brutale et rapide, personne, ni les élus de la nation, ni les syndicats, ni les citoyens ne savent rien. […] Sommes-nous encore en démocratie ? », tonne SUD Énergie."
« L’énergie est un bien trop précieux pour être laissée aux seuls enjeux financiers. »_________
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