Energies en folie
"...Tous redoutent que la crise historique de l’énergie ne se transforme en une catastrophe économique et sociale. En un an, le prix du gaz a été multiplié par dix, celui de l’électricité par vingt, tandis que les cours du pétrole ont quasiment doublé. Au cours de ces six mois, l’Union européenne a dépensé quelque 230 milliards d’euros supplémentaires pour assurer ses approvisionnements énergétiques, selon des estimations publiées par Bloomberg. Après l’Allemagne, la Suède n’hésite pas à parler d’un moment « Lehman » (l’écroulement de la banque américaine est considéré comme le signe déclencheur de la crise de 2008) pour l’énergie. « Les annonces d’hier [l’arrêt des livraisons de gaz russe - ndlr] risquent non seulement d’amener un hiver de guerre, mais menacent aussi notre stabilité financière », a prévenu la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, dès le 4 septembre.
__Car le doute n’est plus permis : Vladimir Poutine a engagé l’épreuve de force avec l’Europe. Pendant des mois, alors que le pouvoir russe jouait au chat et à la souris avec les Européens sur les livraisons de gaz, Gazprom, le bras armé gazier du Kremlin, invoquait des difficultés techniques, des besoins de maintenance. Cette fois, le Kremlin ne prend même plus la peine de ménager les apparences. Il assume sa politique d’agression. « Les problèmes de livraisons gazières sont liés aux sanctions occidentales prises contre notre pays et plusieurs de nos groupes », a déclaré le 5 septembre Dmitry Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine. Celui-ci a fait savoir que les livraisons de gaz russe à l’Europe ne reprendraient pas tant que les sanctions ne seraient pas levées...." (Martine Orange)
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