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mercredi 24 mars 2010

Nethanyou humilie Obama

-Une crise grave, mais prévisible

-Le Quartet demande à Israël le gel des colonisations, banalisées par Tel-Aviv
Après avoir été contesté, Nétanyahou retrouve ses appuis sur l'essentiel
-Obama soutient dans les faits la politique d’Israël -
-Coup de froid entre les Etats-Unis et Israël
-Jerusalem -Pour une intifada de la conscience humaine





- Ramat Shlomo, la colonie qui fâche Israël avec le monde-
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Jérusalem. 1600 nouveaux logements dans les colonies. Et alors ? Oublie-t-on que ce sont aujourd’hui environ 200 000 colons qui vivent à Jérusalem et dans sa périphérie ? Oublie-t-on les dizaines d’expulsions et de démolitions de maisons palestiniennes au cours de ces derniers mois ? Oublie-t-on que le « gel temporaire de la colonisation », annoncé par Netanyahu en novembre, ne concernait pas Jérusalem ? Les 1600 nouveaux logements ne sont pas un accident, ils s’inscrivent dans une logique revendiquée et assumée depuis 1967 : la judaïsation de Jérusalem et son isolement du reste des territoires palestiniens, pour contrer toute revendication de souveraineté palestinienne sur la ville.." (J.S.)

-Certains pensent que , après sa victoire sur le dossier santé, «Obama aurait maintenant davantage de latitude pour mettre la pression sur Israël» , mais il semble que Nétanyahou ne veuille pas entendre parler de la Palestine
Pour le faucon Lieberman, la déclaration du Quartet "éloigne" un accord de paix, ce qui signifie en clair que rien ne doit changer...

______________________-Netanyahu sort de la Maison Blanche, les différends demeurent :
"...Avant de se rendre à Washington, Netanyahu avait offert des gestes de bonne volonté, mais refusé de discuter de Jérusalem. «Le peuple juif a construit Jérusalem il y a 3.000 ans et le peuple juif construit Jérusalem aujourd’hui», a-t-il réitéré lundi soir devant l’AIPAC, le principal groupe d’influence américain pro-Israël réuni en congrès à Washington. L’Autorité palestinienne a jugé mardi que ces propos menaçaient les efforts américains pour relancer le processus de paix.__L’Etat hébreu s’est emparé de Jérusalem-Est lors de la Guerre des Six Jours en 1967, avant une annexion que la communauté internationale n’a pas reconnue. Les Palestiniens veulent faire de cette partie de la Ville Sainte leur future capitale._La position de Netanyahu, habituelle de la part du chef de gouvernement israélien, prend un sens différent dans le contexte de la forte tension entre Israël et les Etats-Unis. Son discours «creuse le fossé entre l’administration Obama et le gouvernement israélien à propos de Jérusalem et des négociations», estime Haim Malka, du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington..."
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-Les coups de gueule de l'administration Obama dans les médias sur une halte aux colonies dans les territoires palestiniens sont plus édentés que jamais:

""Insulte", selon Hillary Clinton ; "Un crachat au visage" d’après un autre conseiller présidentiel : le tollé de l’administration d’Obama sur l’annonce par Israël, pendant la visite du vice-président Joe Biden à l’Etat hébreu, de la construction de 1600 nouvelles habitations exclusivement juives dans la territoire occupé de Jérusalem-Est, n’est qu’une fanfaronnade.Car les belles paroles d’Obama dans son discours de Caire de juillet dernier adressé au monde musulman, dans lequel il disait qu’Israël devrait « cesser » de bâtir des colonies nouvelles, sont caduques depuis longtemps.Aussitôt après le discours du Caire, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou l’avait déclaré « inacceptable » ; la construction de colonies nouvelles dans le Cisjordanie est repartie à toute allure depuis un bon moment, et Obama et Cie n’ont rien fait de concret pour l’empêcher. Les colons israéliens sont très satisfaits, et ils ont donc arrêté leurs manifestations.Certes, Netanyahou a prononcé publiquement des « excuses » à Biden… mais seulement pour le timing de l’annonce. Et dans son discours après l’annonce à l’université de Tel Aviv, dont chaque mot était approuvé d’avance par la Maison Blanche, Biden a signalé clairement que la ligne pro-israélienne des États-Unis n’a pas changé d’un pouce...
Biden avait aussi, à trois reprises, mentionné qu’il était accompagné dans son voyage en Israël par Dennis Ross, le très pro-israélien chef conseiller d’Obama sur le Moyen-Orient et qui, avant d’être nommé par le président, avait fait partie d’un « think tank » sponsorisé par l’AIPAC (American Israël Public Affairs Committee, le lobby pro-israélien). Dans son dernier live, Myth, Illusions, and Peace : Finding a New Direction for America in the Middle East, Ross a proclamé que le processus de paix doit commencer par « trouver ce qui est acceptable par les Israéliens, puis amener les Palestiniens ou les Arabes à s’en accommoder », et il a souligné qu’Israël ne doit jamais être soumis ni a des « pressions » ni à des « surprises » américaines..."


-Vers une "3ème Intifada" ? - AgoraVox:
"... les évolutions dans le domaine économique n’ont pas remis en cause le contrôle israélien sur la Cisjordanie : « L’appareil de contrôle est devenu de plus en plus sophistiqué et efficace quant à sa capacité à affecter tous les aspects de la vie des Palestiniens (…). L’appareil de contrôle comprend un système de permis, des obstacles physiques (…), des routes interdites, des interdictions d’entrée dans de vastes parties de la Cisjordanie, et de manière encore plus notable la Barrière de Séparation. Il a transformé la Cisjordanie en un ensemble fragmenté d’enclaves économiques et sociales isolées les unes des autres ». C’est la Banque Mondiale qui le dit, dans un rapport de février 2010.____Enfin, depuis son annonce d’un « gel temporaire » de la construction de colonies, le gouvernement Netanyahu a autorisé la mise en chantier de 3600 logements, poursuivant une politique de colonisation systématique qui a vu, l’an passé, le nombre de colons installés en Cisjordanie augmenter de 4.9% tandis que l’ensemble de la population israélienne ne croissait que de 1.8%. Last but not least, le 3 mars dernier Netanyahu déclarait que même en cas d’accord avec les Palestiniens, il était exclu qu’Israël renonce à son contrôle sur la vallée du Jourdain…_____Parlons de Gaza, enfin. Coupée du monde et soumise à un blocus renforcé depuis qu’elle a été déclarée « entité hostile » par l’Etat d’Israël en septembre 2007, la Bande de Gaza connaît une situation de catastrophe économique et sociale sans précédent. En l’espace de 2 ans, ce sont 95% des entreprises qui ont fermé et 98% des emplois du secteur privé qui ont été détruits. La liste des produits interdits à l’importation est un catalogue à la Prévert : livres, thé, café, allumettes, bougies, semoule, crayons, chaussures, matelas, draps, tasses, instruments de musique… L’interdiction d’importer du ciment et de nombreux produits chimiques empêche la reconstruction des infrastructures détruites lors des bombardements de 2008-2009, qu’il s’agisse des maisons ou des stations de traitement des eaux usées, avec les conséquences sanitaires que l’on imagine...."
- Le dilemme des Palestiniens qui construisent les colonies
-Jérusalem-Est : «Nous vivons comme des chiens, encerclés»

-En Israël, la Cour suprême justifie les assassinats ciblés
-L’intransigeance israélienne et le coup de semonce du général Petraeus

-Israeli Professor – ‘We Could Destroy All European Capitals’

-Noam Chomsky sur la politique étrangère d'Obama:
"...Le conflit israélo-palestinien est un cas facile. Il y a un consensus international quasi-total depuis 35 ans maintenant sur ce qu’il convient de faire pour résoudre le problème – du moins à court terme - à savoir : deux états avec des frontières reconnues par toutes les parties, avec, selon les termes employés, « des modifications mineures et acceptées par les deux parties ». C’était d’ailleurs la politique officielle des Etats-Unis jusqu’à ce qu’ils décident un jour de s’évader du monde réel, au début des années 70. Et c’est un point de vue très largement partagé. En 1976, il y a même eu une résolution du Conseil de Sécurité appelant à une solution à deux états. Les Etats-Unis ont opposé leur veto. Et ça n’a pas cessé depuis. Je ne vais pas passer toute l’histoire en revue, mais si on en arrive directement au présent, le consensus est désormais quasi-total. Autour de ce consensus, on trouve tous les états arabes, et ce depuis longtemps. On trouve l’Iran, l’Organisation des Etats Islamiques. On trouve le Hamas. En fait, on trouve tout le monde sauf les Etats-Unis et Israël.___Que dit l’administration Obama ? C’est intéressant. Obama a cette grande vision, mais si vous regardez les choses de plus prés, en oubliant la vision et en examinant les faits, les choses changent. D’un côté, il demande poliment aux Israéliens de ne plus étendre leurs colonies, ce qui n’a pas de sens, parce que le problème, c’est l’existence même des colonies, pas leur extension. De plus, ces mots n’ont aucun sens. Il ne fait que répéter les propos de Bush. En fait, il cite ce que l’on appelle la Feuille de Route, le soi-disant accord officiel pour aller de l’avant. Il ne fait que le citer. Ca n’a aucun sens, mais ça fait malgré tout partie de sa grande vision.___D’un autre côté, et qui est plus intéressant, peu de temps après sa prise de fonction, il a donné son premier et jusqu’à présent son unique discours sur le conflit israélo-palestinien. C’était au moment où il présentait George Mitchell comme son négociateur, ce qui est un bon choix, si on lui donne les moyens de réussir. C’est à ce moment-là qu’Obama a expliqué ce qu’il avait l’intention de faire. C’était au moment de la main tendue vers le monde musulman. Il a dit, en parlant de la proposition de paix arabe, eh bien voilà ce que j’appelle une proposition constructive – c’était sa façon à lui de flatter les auteurs de la proposition. Puis il a enchainé, en déclarant, « Il est temps que les Arabes se conforment à leur proposition de paix et commencent à normaliser leurs relations avec Israël. » Obama est un homme instruit, intelligent. Je suppose qu’il choisit ses mots avec soin. Il savait parfaitement que ce n’était pas la proposition de paix arabe. La proposition de paix arabe reprenait les termes du consensus international et disait, dans l’éventualité de deux-états, que les états Arabes iraient même au-delà d’une normalisation des relations avec Israël. Obama en a extrait le corollaire, mais a omis la substance, ce qui est une façon comme une autre de déclarer que les Etats-Unis allaient se cantonner dans leur position de refus. Il n’aurait pas pu être plus clair.____Avec cet appel à cesser l’expansion des colonies, il a été un peu plus loin – pas lui, personnellement, mais ses porte-paroles lors des conférences de presse. On leur a demandé si l’administration allait faire quelque chose si Israël refusait. Ils ont répondu « non, c’est purement symbolique ». En fait, ils ont explicitement dit que l’administration ne ferait pas ce que George Bush père, lui, avait fait. George Bush père avait quelques petites punitions qu’il distribuait lorsqu’Israël s’entêtait à désobéir aux Etats-Unis. Clinton les a adoucies et Obama les a supprimées. Il a dit, « non, c’est juste symbolique. » Ce qui revient à dire à Benjamin Netanyahu « allez-y, faites ce que vous voulez. Nous dirons que nous sommes mécontents mais nous le ferons avec un clin d’œil complice, alors allez-y. En attendant, nous participerons, en vous envoyant des armes. Nous vous accorderons un soutien diplomatique et une participation active. » C’est cela, sa vision. Difficile d’être plus clair..."
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-
Israël: Netanyahu contesté

mardi 23 mars 2010

Obama: santé fragile

Plan santé adopté

-Les Etats-Unis se refont une santé (?)

Enfin une victoire pour le président Obama

-Une réforme qui passait mal
-Un président longtemps à la peine
_____Malgré un lobbyisme intense et la virulence de Tea Party, le projet aboutit partiellement-
[
Le vote du plan santé d'Obama a réveillé l'extrême droite
-Déchaînements contre l'adoption de la réforme de santé d'Obama ]
-Un vote à l'arraché, déjà contesté par certains Etats, dont la promulgation va donner lieu à des amendements, des ralentissements et des recours sans doute nombreux...
a
lors que le budget militaire des USA atteint 1000 milliards de dollars ( plus que le plan de sauvetage...), tandis que le nombre de millionnaires américains est en hausse de 16%
____________-"Ce n'est pas une réforme radicale, a dit Obama hier, mais c'est une réforme majeure...

-À votre santé Monsieur le Président Obama





"Tard dimanche soir, après dix heures de débats très pesants, les voix de 219 élus démocrates (il en fallait 216) ont permis l'adoption d'une réforme historique du système de santé américain. Réforme sur laquelle avaient buté nombre des prédécesseurs de Barack Obama à la Maison-Blanche, depuis Theodore Roosevelt au début du siècle dernier.
__Un vote accueilli sous les applaudissements et des
« Yes we can ! » (Oui nous le pouvons !) scandés par plusieurs dizaines d'élus, tandis qu'à l'extérieur du Capitole, une poignée de manifestants, opposés au projet, continuaient à fustiger ce qu'ils qualifient de « réforme illégale ».
__Cette réforme va permettre à 32 millions de personnes aujourd'hui sans couverture de s'assurer, grâce à des incitations fiscales. Lorsqu'elle sera pleinement en vigueur, en 2014, 95 % des Américains seront protégés.
__En milieu de semaine dernière, le Bureau du budget du Congrès estimait le coût total de la réforme à 940 milliards de dollars (697 milliards d'euros) sur les dix années à venir. Mais grâce à la maîtrise des dépenses de santé, elle devrait permettre de diminuer de 138 milliards de dollars le déficit américain sur la même période.
« Il n'y a qu'à Washington qu'on peut expliquer aux gens que lorsqu'on dépense 1 000 milliards de dollars, on fait économiser de l'argent aux contribuables », ironisait Mike Pence, l'un des leaders républicains, à l'issue du scrutin."

- La réforme de la santé aux Etats-Unis nous concerne tous: privatisation ruineuse et injuste
-Le point de vue des médecins américains sur la réforme d'Obama
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-les Etats-Unis rejoignent le XXe siècle:
"Dimanche soir, le pays le plus riche et le plus puissant du monde, les Etats-Unis d'Amérique, est finalement entré au XXe siècle. Oui, pas au XXIe, mais au XXe. Car les Etats-Unis sont le dernier pays industrialisé à offrir à sa population une couverture universelle d'assurance-maladie._
Tous les autres pays industrialisés - et plusieurs pays non-industrialisés - avaient assuré ce droit il y a 60, 50 ou 40 ans. Deux présidents, Richard Nixon puis Bill Clinton, ont tenté de faire entrer les USA dans ce club avant la fin du précédent millénaire, mais sans succès. Il aura fallu Barack Obama pour que ce moment historique soit enfin atteint [provoquant ce parallèle avec Roosevelt et son new deal auquel a recours le magazine Time, ci-dessus].Et encore. La victoire historique des démocrates ne signifie pas exactement une couverture médicale universelle.
Aujourd'hui, 55 millions d'Américains, soit un sur six, n'ont pas de couverture médicale (et on estime que 18 000 personnes meurent chaque année du fait de cette non-couverture). Grâce à la réforme Obama, 32 millions de personnes seront couvertes, mais il en restera 23 millions sans couverture, soit un sur 13, - le tiers de ces derniers étant des immigrants illégaux. Autrement dit, alors que les autres pays industrialisés couvrent 100% de leur population, les USA couvriront, dans neuf ans, 95% de leurs résidants légaux.
__Je ne veux pas chipoter. Le vote d'hier constitue un progrès historique majeur. Il s'est produit malgré une opposition déterminée, démagogique, souvent mensongère. Plusieurs membres démocrates du Congrès ont pris, en votant oui hier, le risque très réel d'une fin de carrière abrupte lors des élections de mi-mandat en novembre prochain, tant le ressac anti-État d'une partie de l'électorat conservateur peut être vengeur.
__La chose est paradoxale, car la réforme votée est la moins socialisée des pays industrialisés - et à des années lumières des régimes canadien, britannique .... Les démocrates américains ont abandonné à contre-coeur leur espoir premier d'introduire un régime public universel. Puis ils ont abandonné leur espoir d'introduire une assurance publique témoin parmi les assureurs privés (ce qu'on a appelé la Public Option).
__Au-delà de l'extension de la couverture, le projet plante un pieux dans la pratique la plus détestée des assureurs privés américains : leur capacité de refuser de traiter un assuré qui avait une « condition antérieure », c'est-à-dire un problème médical avant de contracter son assurance :« Ce n'est pas une réforme radicale, a dit Obama hier, mais c'est une réforme majeure
... »
-Le Managed Care HMO) qu'il a fallu forcer
-La réforme du système de santé américain expliquée aux nuls
-L'assurance maladie aux Etats-Unis, un cauchemar
-Obama, son extrême droite et le "modèle" de Sécu français
-L'industrie de la santé a le triomphe modeste
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-Obama et la santé
-Etre malade aux USA
-USA : santé en question
- Santé : d'un pays à l'autre...

dimanche 21 mars 2010

Points d'histoire

-Légendes patronales mises à mal

-De la Seconde Guerre mondiale à la crise financière de 2008-2009, chacun croit connaître plus ou moins l'histoire de l'économie française. Mais derrière l'histoire officielle des manuels scolaires s'en cache une autre, secrète : elle met en scène les patrons qui ont réellement façonné le capitalisme français. C'est cette saga que racontent dans ce livre cinq journalistes d'investigation. Elle plonge le lecteur dans les arcanes d'un véritable " système " né dans l'après-guerre et qui, malgré ses mutations, marque encore aujourd'hui la machine patronale. Du recyclage des anciens cadres de Vichy dans la reconstruction jusqu'aux caisses noires des syndicats patronaux, en passant par le financement secret des partis politiques ou les graves dérives du paritarisme, on découvre le rôle central de personnages aussi puissants que discrets. Comme Georges Albertini, éminence grise du patronat liée à l'extrême droite dans les années 1950, ou les " conseillers du prince " qui ont influencé les choix économiques des présidents successifs de la Ve République. On découvre aussi les efficaces lobbyistes d'un patronat capable de se tailler des réglementations sur mesure au mépris de la santé des citoyens. Et qui a su s'appuyer sur des intellectuels et de grands médias pour convertir les élites politiques aux "mérites" de la finance dérégulée.
Cette somme brosse le vrai portrait de nombreux patrons français, révèle les bonnes affaires des uns dans la " Françafric ", les juteuses opérations des autres dans l'immobilier ou l'industrie. On découvre comment se sont vraiment faites la plupart des grandes fortunes françaises, celles d'hier et d'aujourd'hui : subventions extorquées à l'Etat, entreprises publiques bradées, rachats de sociétés dans des conditions obscures, montages financiers aux marges de la légalité, fraude fiscale, espionnage, coups fourrés, etc. La légende de patrons conquérants, prenant tous les risques pour faire leur fortune à la force du poignet, sort sérieusement écornée de ce magistral livre-enquête.


"Histoire secrète du patronat"

_« Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours »
- Le 1% logement, bétonnière à scandales
_____________Bonnes pages
-Les nouveaux pantouflages de la Sarkozie
__________-Le choix de la défaite
________-Dailymotion - Le choix de la défaite

samedi 20 mars 2010

La Grèce de la discorde

Les problèmes grecs ne concernent pas que les Héllènes

Interrogations sur le modèle européen-

-L'UE planche sur le cas grec
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Le sens de la crise grecque
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Les leçons de la crise grecque

"Face au refus de l'Allemagne d'endosser politiquement un plan d'aide européen à la Grèce, les autorités de l'UE travaillent d'arrache-pied à une formule acceptable pour Berlin, dans laquelle le Fonds monétaire international est désormais susceptible d'être impliqué..."
-Après la Grèce, le Portugal... le scénario de contagion est en marche




-
-La "mauvaise" Grèce met l'euro sous tension:
"..Les malheurs de la Grèce contaminent les autres maillons faibles de la zone, le Portugal et l'Espagne en tête, qui voient leurs conditions de financement se détériorer. Le coût de l'assurance contre un défaut (CDS) des dettes souveraines grecque, espagnole et portugaise a atteint un niveau record. Et Athènes doit toujours emprunter à dix ans au taux de 6,6 %, contre 3,1 % pour les Bunds allemands de même échéance.
Les responsables européens se sont pourtant employés à ramener le calme. Notamment Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a estimé, jeudi 4 février, qu'en matière de finances publiques, "la zone euro (pouvait) soutenir la comparaison de façon très avantageuse avec nombre de pays industrialisés".
Mais "les mouvements sur les marchés sont devenus quelque peu irrationnels et les appels à la raison n'ont pas d'impact", juge Jean-Louis Mourier, chez Aurel BGC...."


-La relation franco-allemande mise à l’épreuve par la crise financière grecque:
"...Depuis quelques jours, sans le reconnaître, MmeMerkel rejette les unes après les autres les possibilités d'un soutien européen à la Grèce, voulu par ses partenaires.
Hostile à un renflouement immédiat dont l'Allemagne serait le plus gros contributeur, elle a tergiversé sur la création d'un Fonds monétaire européen (FME) jusqu'à ce dernier coup de théâtre au Bundestag, mercredi 17mars, où elle a envisagé l'exclusion d'un membre de la zone euro… tout en prenant acte du fait que le traité institutionnel ne le permettait pas.
___Le tour est joué: il reste maintenant l'aide du FMI. La Grèce au bord du gouffre la brandit comme une menace, la France n'en veut pas, l'Allemagne a d'abord déclaré d'y être hostile.
"Plus les Grecs réclament une intervention du FMI, mieux on se porte", dit-on maintenant sans détours dans l'entourage de la chancelière. Le Conseil européen des 25 et 26mars sera l'épreuve de vérité.
A travers la question de l'aide à la Grèce se joue un match France-Allemagne, la mise en concurrence de deux conceptions de l'Europe..."
-L'Allemagne défend son modèle de croissance
_____-L'Allemagne, victime du tout export
__- Désunion européenne

-La Grèce évoque un recours au FMI, en l'absence de décision au sommet de l'UE:
"Face à l'intransigeance allemande, l'heure, à Athènes, n'est plus aux réactions passionnées et aux rappels des crimes de l'occupation nazie. Angela Merkel ayant clairement signifié qu'elle n'aurait pas été fâchée de la voir exclue de la zone euro, la Grèce choisit de se poser en parangon de la cohésion européenne : "L'Allemagne a une grande responsabilité historique (...). Je crois qu'elle comprendra finalement que le sauvetage de la Grèce est intrinsèquement lié à la stabilité et à la survie même de l'eurozone", commentait, jeudi 18 mars, Panos Béglitis, ministre adjoint de la défense et ancien porte-parole du premier ministre Georges Papandréou.___La presse était sur la même longueur d'onde : "L'Allemagne pourrait miner sa position de dirigeante au sein du système européen", mettait en garde le libéral Kathimérini, tandis qu'à gauche Elefthérotypia jugeait que "c'est l'UE qui ne tolérera pas l'égoïsme allemand"...

-La Grèce préfigure la Tiers-Mondialisation de l’Europe..."
"...
La situation de la Grèce, liée au « surendettement », n’est pas sans rappeler celle des pays du Tiers-Monde lors de la crise de la dette de 1982. En effet, pour pouvoir faire face à leurs obligations financières, les pays du Sud, en quasi cessation de paiements, ont été « aidés » par le FMI et par la Banque mondiale. Ces institutions ont accordé des prêts aux pays du Sud afin qu’ils puissent rembourser leurs banques créancières. Lesdites banques ont ainsi pu transférer au FMI et à la Banque mondiale une bonne partie de leurs créances « pourries » (ou « actifs toxiques » en langage politiquement correct). En contrepartie, les pays « aidés » se sont vus imposer des programmes d’ajustement structurel, traduction du consensus de ,Washington |d’inspiration néolibérale monétariste.
__A travers l’application de ses dix commandements, le consensus de Washington vise à permettre aux pays sous ajustement de recouvrer la capacité d’assurer le service (principal + intérêts) de leur dette extérieure. Il faut, à n’importe quel prix, dégager des fonds pour payer les créanciers...
"

-Comment la Grèce en est arrivée là
-La Grèce s'est enferrée dans un modèle peu compétitif
-Lutte des classes en Grèce - AgoraVox
-L'idée de créer un Fonds monétaire européen pour secourir un pays de la zone euro fait débat
____-Et l'Europe, combien doit-elle à la Grèce?
_____-Grèce: pourquoi l'Allemagne a décidé de faire un exemple
___-La Grèce accuse les banques allemandes de «spéculer» contre elle
-Comment la dette de la Grèce profite aux spéculateurs...

_-Corrupteurs (Allemagne) et corrompus (Grèce) - AgoraVox








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-Grèce: aide allemande?
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-Aider ou lâcher la Grèce ?
-La Grèce et Goldman Sachs (2)
-La Grèce, l'euro et les spéculateurs (1)
-Goldman Sachs :santé douteuse?

vendredi 19 mars 2010

L'empire à crédit

Empire et emprunt

La dérive empire...

-Le budget militaire des USA atteint 1000 milliards de dollars ( plus que le plan de sauvetage...), tandis que le nombre de millionnaires américains est en hausse de 16% , que des Etats et des municipalités opèrent des coupes sombres en matière d'éducation, de personnels de service, de santé, que la pauvreté grandit, que la précarisation des classes moyennes est en marche
Une dérive inquiétante sur fond de mondialisation à crédit
-Eisenhower voyait clair en mettant en garde son pays contre le complexe militaro-industiel, à la fin de son mandat.


La crise et les dépenses militaires sont directement liées


-15 % de l'argent de la guerre en Irak aurait suffi à régler le problème de sécurité sociale_________
-« Les 250 milliards de dollars engloutis de 2002 à 2005 par les Etats-Unis dans leur guerre contre l’Irak auraient permis de répondre aux besoins de santé de l’ensemble de la population mondiale pendant... six années ! ».____________
-"La crise financière globale est intimement liée à la guerre.La spirale du budget de défense se répercute sur les secteurs civils de l’activité économique. L’économie de guerre a un rapport direct sur les politiques monétaires et fiscales"







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- L’empire américain est ruiné par ses guerres:
" Les USA se ruinent à vouloir maintenir leur statut de super puissance par de coûteuses guerres et un budget militaire gigantesque financés à crédit. Pour Eric Margolis, le complexe militaro-industriel, contre lequel le président Eisenhower avait mis en garde lors de son discours d’adieu, entraîne le pays vers sa chute et Obama, comme son prédécesseur, abuse ses concitoyens en recourant à l’emprunt pour continuer à maintenir l’illusion d’un empire aujourd’hui vacillant.
Le président américain Barack Obama a qualifié d’étape importante dans le rétablissement de la santé économique de l’Amérique le budget de 3 800 milliards de dollars US qu’il vient de soumettre au Congrès.
En fait, il s’agit d’une nouvelle forte dose donnée à un malade souffrant d’une grande dépendance à une drogue dangereuse : la dette.
Plus d’empires sont tombés à cause d’une politique budgétaire inconsidérée qu’en raison d’une invasion. Le dernier exemple en a été donné par l’Union soviétique, qui s’est ruinée en achetant des chars.
_____Le déficit budgétaire de Washington (la différence entre les dépenses et les revenus provenant des impôts) atteindra le montant vertigineux de 1 600 milliards de dollars US cette année. Cette somme énorme sera empruntée, principalement auprès de la Chine et du Japon, auxquels les États-Unis doivent déjà 1 500 milliards de dollars. A lui seul, le service de cette dette coûtera 250 milliards de dollars.
___Dépenser 1000 milliards de dollars revient à avoir dépensé 1 million par jour, depuis le temps de la fondation de Rome, et durant les 2738 années écoulées jusqu’à aujourd’hui.
____Le budget total de la défense approche les 1000 milliards de dollars. Cela inclut les dépenses du Pentagone, soit 880 milliards de dollars, auxquelles il faut ajouter les « blacks programs » secrets (environ 70 milliards de dollars), l’aide militaire à des pays étrangers comme l’Egypte, Israël et le Pakistan, le coût des 225.000 « contractuels » (mercenaires et salariés) et les dépenses pour les anciens combattants. Il faut encore ajouter 75 milliards de dollars (près de quatre fois le budget total de défense du Canada) pour les 16 agences de renseignement, qui comptent 200 000 employés.
___Les guerres d’Afghanistan et d’Irak (1000 milliards de dollars à ce jour), coûteront 200-250 milliards de dollars supplémentaires cette année, y compris les coûts cachés et indirects. La décision d’Obama de renforcer de 30 000 hommes le contingent Afghan coûtera une somme supplémentaire de 33 milliards - supérieure au budget total de défense de l’Allemagne.
__Le cours des actions des entreprises du secteur de la défense a évidemment augmenté après l’annonce du programme d’ « austérité » du Nobel de la paix Obama.
___Les dépenses pour l’armée et le renseignement augmentent sans cesse alors que le taux de chômage s’approche des 10% et que l’économie continue de souffrir. L’Amérique est devenue l’homme malade de l’hémisphère occidental, un estropié économique à l’image du défunt Empire ottoman.
___Le Pentagone représente maintenant la moitié du total mondial des dépenses militaires. Si on y ajoute les budgets des riches alliés de l’Amérique que sont les membres de l’OTAN et le Japon, ce chiffre atteint 75%.
____La Chine et la Russie réunis ne consacrent qu’un petit 10% des sommes consacrées à la défense par les USA.___Il ya 750 bases militaires américaines dans 50 pays et 255 000 soldats stationnés à l’étranger, dont 116 000 en Europe et près de 100 000 au Japon et en Corée du Sud.
___Les dépenses militaires engloutissent 19% des dépenses fédérales et au moins 44% des recettes fiscales. Sous l’administration Bush, les guerres d’Irak et d’Afghanistan - financées par l’emprunt - ont coûté plus de 25.000 $ à chaque famille américaine.__Comme Bush, Obama finance les guerres américaines par le biais d’autorisations supplémentaires d’endettement - en les empilant sur la carte de crédit de la nation qui a déjà atteint son maximum autorisé. Les générations futures payeront la facture.Ce poker menteur joué par la présidence et les parlementaires est un comble de malhonnêteté publique.Les guerres de l’Amérique doivent être financées par les impôts, pas par la fraude comptable.Si les contribuables américains avaient dû payer les guerres en Afghanistan et en Irak, ces conflits s’arrêteraient à brève échéance.
__Ce dont l’Amérique a besoin c’est d’un impôt pour la guerre, honnête et transparent.
___Les États-Unis ont clairement atteint le point de rupture de leur ambition impériale. Les dépenses militaires et le service de la dette cannibalisent l’économie américaine, qui est la base réelle de leur puissance mondiale. Outre l’URSS sur le déclin, les Etats-Unis ressemblent également de plus en plus à l’Empire britannique agonisant de 1945, écrasé par les dettes immenses souscrites pour mener la Seconde Guerre mondiale, devenu incapable de continuer à financer ou à défendre l’Imperium, tout en restant imprégné de ses prétentions
.___Il est de plus en plus évident que le président ne contrôle pas la fuite en avant du mastodonte militaire américain. Il ya soixante ans, le grand président Dwight Eisenhower, dont je garde le portrait dans mon bureau, avait averti les Américains de se méfier du complexe militaro-industriel. Six décennies plus tard, les partisans de la guerre permanente et de la domination du monde se sont unis aux prêteurs de Wall Street pour réduire l’Amérique en esclavage..."

-
L’Amérique, empire fragile-_Niall Ferguson: America, the fragile empire
_
_____- "L'Empire des dettes"

-Les leçons oubliées du Vietnam
-Le déficit des fous
-Coupes sombres budgétaires à New-York
-Sacrifice dans l'enseignement
-Réduction des budgets universitaires

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-USA: armée toute puissante?
-USA et complexe militaro-industiel
- Crise et dépenses militaires US
-Armée US: privatisation en cours
- Keynésianisme militaire
- USA : période cruciale
--Où va l'Empire américain ?___-La fin de l'empire est proche___-Le déclin de l’empire américain a t-il commencé ?

jeudi 18 mars 2010

Conformisme et soumission


Une émission problématique

_______Une télévision "extrême"?
Les limites d'une telle expérience télévisuelle
_____Milgram trahi?

-Le "jeu de la mort": une émission innovante mais équivoque, qui fait polémique.
Un
jeu dont on serait le bourreau, qui laisse une impression de malaise, tombé dans les pires travers de la télévision?
La résistance comme l'exception?


-"Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux." (E.de la Boétie)
-"Le peuple est le même partout . Quand on dore ses fers , il ne hait pas la servitude." (Napoléon)
-"L'esclave perd tout dans ses fers , jusqu'au désir d'en sortir." (J.J. Rousseau)

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-Télé-réalité : la mort en direct - AgoraVox
__________« Le Jeu de la mort » ou la télé en zone extrême :
"...Si l’on suit le cheminement de Christophe Nick, il s’agit donc de montrer que la télé réalité peut conduire au pire, autrement dit à la mise à mort d’autrui. Partant de faits réels relevés sur les écrans du monde entier comme des accidents filmés, une séquence de roulette russe ou l’assassinat d’une femme par son ancien conjoint après une émission de télé-intimité espagnole, le documentariste entend démontrer que la transgression ultime se profile quand les télévisions en arrivent à faire sauter le tabou de la mort.
Des images viennent en appui de la thèse d’une dérive toujours plus affirmée vers la satisfaction des plus bas instincts, comme la pulsion de mort. Après Eros et ses traductions pornographiques en « Loft Story », « Big Brother » ou « L’Ile de la Tentation », s’annonce Thanatos avec « Fear Factor » ou « Scarred » sur MTV, « The Shotgun accident », la dissection de cadavres etc. Après le déballage intime, l’humiliation des moins forts, l’élimination du maillon faible ou la promotion de l’adultère, la mise en scène de la mort achèverait un cycle d’insensibilisation progressive à nos valeurs profondes de civilisation éclairée. Et assurerait donc, en creux, l’avènement d’un monde barbare où tout est bon pour s’enrichir et avoir son quart d’heure de notoriété.
__Mais ce noble objectif - qui est également servi par le documentaire du même Christophe Nick,
Le Temps de cerveau disponible, diffusé le 18 mars - a t-il pour autant besoin de reconstituer l’expérience de Milgram à travers une adaptation sous le forme d’un jeu télévisé ? L’intérêt est sans doute de reprendre les armes de la télé réalité pour les retourner contre elle dans un documentaire coup de poing... Mais, malgré la construction de tout un appareil de légitimation scientifique, Nick ne saurait s’épargner un questionnement éthique qui rend problématique son expérimentation...

_________1 - D’abord, Christophe Nick n’ignore pas que l’Association américaine de psychologie, qui réunit les chercheurs en psychologie sociale outre-Atlantique, recommande ne plus se livrer à une telle mise en scène en raison de
« l’état de tension qu’elle provoque chez les sujets testés ».
_______« L’American Psychologist Association a donc décidé de ne plus cautionner d’éventuelles reprises et a demandé à la communauté mondiale des chercheurs de ne plus reproduire l’expérience »
, écrit-il lui-même dans le livre qu’il a cosigné avec Michel Eltchaninoff .
________Les candidats sont en effet soumis à un stress qui est la résultante d’une violence psychologique exercée à leur encontre. Le documentariste ne peut se contenter d’évincer la question en s’appuyant sur les théories mécanistes de Jean-Léon Beauvois et en mettant en avant la tradition libérale de la responsabilité individuelle propre à l’école américaine.
_______2 - Le jeu télévisé « La Zone Xtrême » produit du conditionnement qui est moins le produit de la télévision que le résultat d’une mise en scène qui conjugue pression collective, déresponsabilisation et injonctions répétées.
______Ou comme le dit Ignacio Ramonet, auteur de
Propagandes silencieuses : masses, télévisions, cinéma (Gallimard, 2003) et ancien directeur du Diplo :_______« Ce n’est pas tant la télévision en elle-même qui constitue un instrument de soumission que le dispositif qui l’entoure. Il s’agit d’un système (...). Je crois qu’au fond c’est le dispositif de la scène qui produit cet effet de soumission . »
________3 - N’y a-t-il pas ensuite contradiction à dénoncer une spirale infernale qui amène la télé réalité à flatter les plus bas instincts humains et, dans le même temps, s’assurer une audience en convoquant le voyeurisme du téléspectateur ? Un tel travers eut été facilement évitable en floutant les visages des candidats « questionneurs ». Cela n’aurait rien enlevé à l’expérience même si, c’est vrai, le spectacle en eut été un peu altéré. Mais le producteur et la chaîne s’y sont refusés.
________4 - A moins de considérer que la fin justifie toujours les moyens, et d’être ainsi peu éloigné de la pensée totalitaire, on ne peut aussi passer sous silence les lendemains qui déchantent pour les candidats testés. Comment sera perçue dans son environnement social, familial, professionnel la « prestation » du pseudo-tortionnaire ? Quelles en seront les conséquences individuelles ? Toute l’équipe de Christophe Nick s’est employée à rassurer les cobayes en leur disant que leur comportement a été parfaitement « normal » et qu’aucun ne doit se sentir coupable car, n’est-ce pas, nous sommes tous des victimes de l’emprise télévisuelle. Du reste, n’y a-t-il pas que trois personnes qui ont refusé d’apparaître à visage découvert ? Chacun est volontaire pour aider à une prise de conscience globale...
Mais on peut aussi se demander si l’émission n’abuse pas de son cautionnement universitaire ou scientifique pour obtenir une forme de soumission à un projet de diffusion grand public. Cela ne vous rappelle rien ? Il n’est pas tout à fait sûr, en outre, que « Le Jeu de la mort » ne profite pas de la faiblesse d’individus qui préfèrent une petite notoriété, même négative, au néant télévisuel. Après avoir administré 460 volts, l’un d’eux demande en quittant le plateau à un membre de la production :
« Est-ce que j’ai été bon ? »
______5 - Enfin, « Le Jeu de la mort » se donne une apparence de représentativité statistique qui est très discutable. Les volontaires de l’émission ne viennent pas pour participer à une expérience scientifique sur la mémoire, comme chez Milgram, mais pour être associés au pilote d’un jeu télé. Autant dire que seule est représentée dans l’émission la catégorie très particulière des personnes susceptibles d’étrenner un jeu fictif, sans gain à la clé. Par ailleurs, il est hautement probable qu’un certain nombre d’individus n’ont pas cru une seconde à la supercherie organisée sous le label du service public, à travers un sorte de contrat ludique. Nick, qui a éliminé les candidats se référant à I comme Icare, précise qu’ils sont 17% à avoir déclaré qu’ils n’avaient pas cru à la réalité des chocs électriques, avant de leur asséner :
« Qu’en savaient-ils ? » On peut regretter le présupposé qui consiste à voir un salaud qui cherche à se disculper plutôt qu’un contorsionniste qui cherche se jouer d’un système expérimental...
______Cela n’invalide pas, bien sûr, l’intégralité de l’expérience du « Jeu de la mort ». Si l’émission aboutit à déclencher un électrochoc salvateur dans l’esprit du public, elle aura atteint son but. Elle montre bien, de surcroît, en quoi la télévision est parfaitement adaptée à un mécanisme d’obéissance dans la mesure où elle produit de la solitude tout en fabriquant un besoin mimétique de ressembler à un public fédéré devant son écran.
« La télévision vise une nouvelle manière de faire société, écrit Michel Eltchaninoff. Je suis seul, mais je participe avec intensité aux activités d’une masse humaine virtuelle. » L’un des participants au jeu le reconnaît d’ailleurs à sa façon en expliquant après coup - donc après avoir administré ses 460 volts - qu’il cherchait à coller à l’image qu’il a, en tant que téléspectateur, des candidats aux jeux télés. Ce n’était pas sa relation à l’autre qui occupait alors son esprit sur le plateau, mais la projection de son moi au centre d’un univers familier à son cerveau..." (Marie Bénilde)

-Sommes-nous tous des bourreaux ordinaires?
-est-ce la télé-réalité qui peut nous transformer en tortionnaires ?
-Les individus sont plus manipulables qu'ils ne le croient
- La soumission à l'autorité
-La manipulation des hommes : les consignes données aux policiers de la Rafle du Vel' d'Hiv' en 1942
- I comme Icar_____-Expérience de Milgram ___-Solomon Asch___-Dissonances cognitives
-« Le jeu de la mort » sur France 2 : la dangereuse soumission aveugle à l'autorité expliquée à tous
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-Zone Xtreme : c'est Milgram qu'on assassine..
-Quand la télé-réalité vire au trash
-Television de l'intime
-La Cité perverse
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-Servitude (in)volontaire ?
-Peur et soumission politique
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Téléréalité , réalité de la télé
-- Pornographie de la violence ?...

mercredi 17 mars 2010

Craindre l'Iran ?

Fantasmes et réalité complexe

Difficile de comprendre la structure du pouvoir en Iran, qui s'est durcit ces dernières années, signe probable de sa profonde fragilité face à une opposition montante.
Les USA ne sont pas sortis d'une image diabolisée de ce pays qu'ils ne connaissent pas , héritage de la période buschienne, et, en suivant les faucons israëliens, risquent de compromettre une évolution de ce pays - plus complexe que ce qu' on nous en dit- vers des formes spécifiques de pouvoir démocratique.
De nombreuses croyances continuent à régner et à être entretenues sur ce pays contrasté, qui comprend environ 80 ethnies différentes.
L'alibi nucléaire, surestimé, risque d'être contre-productif, et d'anéantir les avancées des forces sociales iraniennes qui aspirent à être dirigées autrement.
La main tendue d'Obama à l'Iran ne semble plus d'actualité
.
Apprendre à dialoguer avec l’Iran est possible.
Mais, s'il s'agissait surtout de pétrole et de géostratégie dans cette posture américaine?
Une vieille histoire qui se poursuit?...
La guerre de l'énergie ,à l'heure de la pénurie qui s'annonce et de la montée en force de la Chine...





- "Il est temps pour les Etats-Unis d’aider l’Iran à sortir de son isolement. Mais ce ne seront pas des sanctions vides de sens qui pourront le faire, encore moins des bombes. Seul pourra y parvenir un mélange de ­fermeté, de diplomatie créative et ­d’engagement soutenu. "(R.Cohen-NYTimes)

-"On ne peut pas attaquer et bombarder un pays sur la simple suspicion d’une activité illicite. On doit disposer d’une forme de preuve. Par ailleurs, Israël, le Pakistan et l’Inde sont des membres de la communauté internationale plus condamnables que l’Iran, car ces pays ont refusé de signer le TNP et ont ensuite tout fait pour obtenir une bombe. Malgré cela, rien n’a été entrepris contre aucun d’entre eux par le Conseil de Sécurité des Nations Unies." (J.Cole)
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IRAN • Dix bonnes raisons de ne pas faire la guerre
"Un an s’est écoulé depuis que le président Obama a fait à Téhéran l’offre révolutionnaire de Norouz [nouvel an iranien, célébré le 20 mars], engageant les deux pays à un respect mutuel. Aujourd’hui, l’Iran est un pays différent. Le régime a été mis en difficulté par le Mouvement vert [né de la contestation à la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence en juin 2009]. Mais les tensions vieilles de trente et un ans qui paralysent les relations américano-iraniennes sont toujours là. Les va-t-en-guerre américains exhortent Obama à déclarer la guerre à l’Iran pour sauver sa présidence. Avant que le son des tambours n’aille crescendo dans la course aux élections de mi-mandat, voici donc dix vérités bonnes à ­répéter.
■ 1 Les ultraconservateurs iraniens font leurs choux gras de l’isolement. Etablir un dialogue avec l’Iran n’est pas incompatible avec un soutien au Mouvement vert ; les deux stratégies semblent même complémentaires. Obama doit dénoncer la vague de répression, avec ses violences et ses viols, qui a suivi l’élection. Il doit soutenir ouvertement le droit des Iraniens à protester contre le régime. Un an d’engagement nous a menés plus loin que sept années passées à diaboliser ce pays membre de l’“axe du mal” [selon la formule de l’ex-président américain George W. Bush].. ..
4 Les sanctions ne modifieront pas la politique de Téhéran. Elles continueront à enrichir les gardiens de la révolution [armée parallèle du régime], qui contrôlent des canaux d’approvisionnement passant par Dubaï. Il semble qu’Obama considère que les sanctions sont une nécessité, étant donné la pression du Congrès et d’Israël, mais une nécessité peu susceptible de pousser l’Iran à changer de cap, Téhéran ne s’émouvant plus de telles représailles.
■ 5 Attaquer l’Iran aurait des conséquences bien connues. Saddam Hussein, qui a tenté l’expérience en 1980, a cimenté la révolution théocratique de l’ayatollah Khomeyni en rassemblant divers groupes pour former un front uni de défense nationale. Les Etats-Unis et l’Europe ont armé l’Irak pendant cette guerre, Saddam Hussein a ensuite gazé les Iraniens, dont le ressentiment est en conséquence profond. Attaquer les structures nucléaires iraniennes serait la façon la plus sûre de mener le Mouvement vert à la faillite, de décevoir la jeunesse iranienne, d’unir les Iraniens en une réaction de défi patriotique et de pousser l’Iran à redoubler ­d’efforts dans sa course à la bombe. ...
■ 7 Avec le scrutin du 12 juin 2009, l’Iran a connu un véritable séisme. La vague de répression brutale a éloigné des millions d’Iraniens de leur ­gouvernement, créant une situation qui rappelle celle de la Pologne des années 1980. Cela ne signifie pas que le changement est imminent ; cela signifie que la théocratie a face à elle un peuple qui ne se laisse plus duper. Si l’agitation se propage aux syndicats [de nombreuses manifestations organisées par les syndicats ont eu lieu ces dernières semaines], comme en 1979, ou si la colère de l’establishment religieux de la ville sainte de Qom se déchaîne, ou si Khamenei, âgé de 70 ans, venait à mourir, nul ne peut dire ce qui adviendra. Le peuple iranien lutte depuis un siècle pour mettre en place une forme de gouvernement représentatif. La moindre des choses que les Occidentaux peuvent faire pour le soutenir, c’est de ne pas succomber à leurs impulsions punitives. La société iranienne est une des sociétés les plus ­prometteuses du Moyen-Orient, parce que la lutte entre l’autorité de Dieu et celle du peuple s’y joue chaque jour. ...
■ 8 Israël et l’Iran ne sont pas des voisins. Ce sont des étrangers, l’un juif, l’autre chiite, dans cet océan sunnite que constitue le Moyen-Orient. Ils n’ont jamais été en guerre l’un contre l’autre. Ils ont partagé, des relations diplomatiques amicales à l’époque du chah et des alliances pendant la ­décennie qui a suivi la révolution, lorsqu’Israël soutenait l’Iran face à l’Irak. Leur inimitié n’est pas inévitable. Pour Israël, déjà en guerre contre les Arabes, ouvrir un nouveau front d’hostilité contre l’Iran serait désastreux. Le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien [soutenu par l’Iran] nous réserveraient le pire dont ils sont capables. Personne, dans le monde arabe, ne ferait plus aucune distinction entre Israël et les Etats-Unis. La principale alliance de l’Etat hébreu serait mise à rude épreuve, et la main tendue d’Obama aux musulmans réduite en lambeaux.
■ 9 Ni la pacification de l’Irak, ni l’apaisement de l’Afghanistan, ni le rapprochement entre Israéliens et Palestiniens ne pourront se faire sans une intervention de l’Iran. Mis à l’écart, l’Iran est une puissance perturbatrice. Mais, si les Etats-Unis lui accordent une place, le pays peut mettre au rancart son impétuosité révolutionnaire et l’aider sur de multiples fronts. Voilà qui changerait la situation, d’une manière aussi radicale que le rapprochement sino-américain a bouleversé le monde en 1972 [date de la visite de Nixon en Chine, considérée comme un pas décisif dans la normalisation des relations entre les deux pays].
■ 10 Depuis les années 1930, si ce n’est plus, l’Iran avance en zigzaguant entre une occidentalisation à marche forcée et une théocratisation imposée d’une main de fer, interdisant le port du voile, puis le rendant obligatoire, mettant en place un pluralisme avant de l’écraser, ouvrant la société avant de la fermer à double tour. Aujourd’hui, en 2010, un mouvement réformiste, souvent mené par des femmes courageuses, soucieuses de trouver un juste équilibre entre la foi chiite de l’Iran et ses instincts républicains, est réprimé sous nos yeux, dans un bain de sang. Aujourd’hui, il est temps pour l’Iran de trouver un équilibre entre la foi et le pluralisme enterré depuis un siècle. Il est temps pour les Etats-Unis d’aider l’Iran à sortir de son isolement. Mais ce ne seront pas des sanctions vides de sens qui pourront le faire, encore moins des bombes. Seul pourra y parvenir un mélange de ­fermeté, de diplomatie créative et ­d’engagement soutenu. "
(RC-NYTimes)
______10 bonnes raisons de ne pas attaquer l’Iran___ (Armin Arefi )
_L’ex-future Première dame d’Iran défend ses femmes

-Opacité de la structure du pouvoir en Iran
-Impression d'un voyageur
-Fractures dans la classes dirigeante
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Vers un Iran post-Ahmadinejad

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Programme nucléaire civil iranien
-L’Iran et le nucléaire. Les tourments perses
-La politique nucléaire de l'Iran - AgoraVox
-Iran : chronologie de la crise nucléaire (2003-2010)
-Iran nucléaire : quelle sortie de crise ?
-La géopolitique des pipelines à un tournant capital

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-Où va l'Iran?
- Etre iranien aujourd'hui
- Obama et l'Iran: tournant historique ?