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dimanche 22 octobre 2017

Dans une île si tranquille...

...Un mal qui répand la terreur.
                                                  Dans cet Etat européen si ordinaire qu'on finit par oublier, qui ne soulève aucune tempête dans les institutions bruxelloises, se passent des choses terribles, dignes d'une mafia sud-américaine.
      Pourtant du beau monde s'y met à l'abri. En toute tranquillité et discrétion.
         Des multinationales bien connues viennent y trouver refuge.
  En fait, derrière les apparences,  la corruption mine les institutions.
                          Derrière l'opacité financière et une façade avenante, l'île est minée depuis longtemps.

Des meurtres par voiture piégée frappent depuis deux ans l'île, épinglée dans les "Panama Papers" et les "Malta Files" pour malversations financières.   400 000 lecteurs revendiqués dans un pays qui compte 430 000 habitants. Assassinée dans un attentat à la voiture piégée lundi, la journaliste Daphne Caruana Galizia s'était forgée une solide notoriété. Son blog, consacré principalement aux scandales de corruption à Malte, lui a attiré de nombreux ennemis, en particulier parmi les politiques, ses cibles régulières. Au point que son fils, également journaliste, accuse les autorités.      La corruption est un mal ancien à Malte. Bien que membre de l'Union européenne, le pays se trouvait en 2016 à la 47e place sur 176 du classement de l'ONG Transparency International. La criminalité y est d'autant plus endémique que l'île est régulièrement présentée comme un paradis fiscal, où règne une certaine opacité financière qui séduit les réseaux criminels.   Daphne Caruana Galizia s'est fait une spécialité des trafics illicites et avantages fiscaux pour les sociétés étrangères dans cette île qui abrite 70 000 sociétés offshores. Dans nombre de dossiers européens de corruption, Malte, dont l'économie est basée sur les services, en particulier financiers, est citée comme une étape dans le circuit de l'argent.    En révélant la première les soupçons de corruption pesant sur l'entourage du Premier ministre Joseph Muscat, la journaliste a indirectement provoqué des élections anticipées à la fin du printemps dernier - élections qui n'ont pas eu d'incidence sur l'équilibre politique actuel. Elle avait alors dénoncé l'ouverture par la femme du Premier ministre, Michelle Muscat, d'un compte au Panama pour y dissimuler des pots-de-vin en provenance d'Azerbaïdjan, en échange de l'autorisation donnée à une banque azérie de travailler à Malte... 

       Le courage de Daphné lui aura été fatal.

L’île méditerranéenne est régulièrement accusée de dérive mafieuse. Les opposants et les journalistes étrangers qui enquêtent sur le système maltais critiquent l’absence d’indépendance de la police, de la justice, des medias.
   Les deux proches du premier ministre mis en cause par les « Panama papers » pour avoir ouvert des comptes offshore après leur arrivée au pouvoir et touché des pots-de-vin sont toujours en place ; la police a enterré les rapports de l’agence antiblanchiment sans même ouvrir d’enquête. Malgré les réserves de Bruxelles, le très lucratif programme de ventes de passeports de l’UE, qui permet d’acquérir la nationalité maltaise pour un million d’euros, se poursuit dans la plus grande opacité.
    A l’heure où l’UE, à juste titre, exige de la Pologne et de la Hongrie le respect de l’Etat de droit, il serait bon qu’elle se penche avec autant de circonspection sur les conditions dans lesquelles les libertés fondamentales sont appliquées à Malte...

      L' île est avenante et discrète. On comprend que le "tourisme" y prenait bien des formes, pas toujours conventionnelles.
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