Maison-Blanche 2008 : un show anti-démocratique (Entretien sur le processus électoral aux États-unis):
"...Le système électoral est un casse-tête que l’immense majorité des citoyens ne comprend pas. Dès la fondation des États-Unis, les choses ont été volontairement embrouillées et elles ont été complexifiées avec le temps. La Constitution des États-Unis a été conçue en réaction à la Déclaration d’indépendance. Il s’agissait d’arrêter un processus potentiellement révolutionnaire et de créer une oligarchie nationale qui se substitue à l’aristocratie britannique. Alexander Hamilton —le principal père de la Constitution— a imaginé un système pour empêcher toute forme de souveraineté populaire : le fédéralisme. Ce mot est équivoque. Dans la vieille Europe, on l’utilise pour désigner une forme d’union politique démocratique qui respecte les identités particulières et maintient des souverainetés partielles. On pense à la Confédération helvétique par exemple. Hamilton, quant à lui, a pensé le système non de bas en haut, mais de haut en bas. Il n’a pas fédéré des communautés locales pour créer un État, mais il a divisé l’État en utilisant des communautés locales....Alexander Hamilton était obsédé par sa hantise de la « populace » et sa volonté de créer une oligarchie états-unienne équivalente à la gentry britannique. Au cours du temps, son courant politique a imaginé toutes sortes de verrous pour tenir le peuple loin de la politique.Comme toujours, chaque État dispose de ses propres lois. D’une manière générale, elles visent à limiter la possibilité de créer un parti politique et de présenter des candidats aux diverses élections. Dans la plupart des scrutins locaux, il est interdit de se présenter sans l’investiture d’un parti et il est impossible en pratique de créer un nouveau parti.Le système le plus caricatural est celui du New Jersey où il faut réunir 10 % des électeurs pour pouvoir créer un nouveau parti, une condition que chacun sait irréalisable et qui interdit définitivement aux petits partis états-uniens de disposer d’une section au New Jersey.C’est un système entièrement fermé sur lui-même dans lequel, au final, la vie politique a été confisquée par les responsables des deux grands partis au niveau de chaque État. Il est impensable de pouvoir jouer un rôle si l’on n’est pas au préalable coopté par ces gens là...
Ne nous laissons pas submerger par les problématiques que nous imposent les grands médias. Savoir si les États-Unis vont maintenir avec McCain 100 000 GI et 200 000 mercenaires en Irak ou s’ils vont avec Obama diminuer le nombre de GI’s et augmenter celui des mercenaires ne change pas grand chose. La vraie question, c’est de savoir si les États-Unis ont encore les moyens de leurs ambitions et peuvent gouverner le monde —comme les néoconservateurs persistent à la prétendre— ou s’ils sont minés de l’intérieur et doivent abandonner leur rêve impérial pour éviter l’effondrement —comme l’a déjà expliqué la Commission Baker-Hamilton—...">>>Rapport du groupe d'étude sur l'Irak<<< -Élection présidentielle américaine
-Elections américaines : l'argent au cœur des débats
-Quand ceux qui signent les chèques font les lois
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-Présidentielle américaine : l'argent de la campagne et les dépenses des candidats:
En France, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont dépensé environ 20 millions d'euros chacun pour la campagne présidentielle de 2007. Il s'agit du plafond maximum de dépenses autorisées. A chaque élection, les comptes de campagne sont vérifiés par une commission nationale : hébergement, frais d'organisation de meeting, dépenses de maquillage, tout y passe. Aux Etats-Unis, les dépenses de campagne s'élèvent à plusieurs centaines de millions de dollars. Alors que les campagnes électorales sont financées sur fonds publics en France, l'appel au don de personne morale et de personne physique est un élément central dans la campagne américaine. Il suffit de voir la place prépondérante de ces appels au don sur les sites web de campagne des candidats pour s'en rendre compte. Mais pourquoi John McCane, Barak Obama et Hillary Clinton amassent-ils autant d'argent ?
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