Sur la carte, il ne reste que des enclaves...
Israël, Palestine, la fin de la solution des deux états:
"Depuis le drame de la mort de Yitzhak Rabin, Israël n’a jamais appliqué sincèrement les accords d’Oslo. Les manoeuvres dilatoires de Netanyahou, l’indécision et le manque de courage de Barak, l’intransigeance agressive de Sharon, les ont vidé chaque jour un peu plus de leur substance et éloigné la perspective de la paix. Mais plus encore, en contradiction flagrante avec les engagements pris, la poursuite et l’accélération de la politique de colonisation a constitué dans les faits un démenti aux discours sur la recherche de la paix. Ils sont de plus en plus nombreux aujourd’hui - de l’Ambassadeur de France Stéphane Hessel à l’intellectuel Palestinien Saree Makdisi à en tirer les conclusions et considérer que la solution des deux états est morte. Si c’est le cas, l’intransigeance à courte vue des sionistes radicaux les aura placé en face d’un problème bien plus redoutable. Entre la Méditerranée et le Jourdain, les Juifs seront bientôt en minorité...
Ce qui compte vraiment, ce sont les faits sur le terrain, et le plus important, c’est qu’après quatre décennies d’intense colonisation juive de peuplement dans les territoires palestiniens occupés pendant la guerre de 1967, Israël a irréversiblement cimenté son emprise sur le terrain sur lequel un État palestinien aurait pu être créé...
Un rapport publié l’été dernier par l’Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a estimé que près de 40% de la Cisjordanie était désormais occupée par des infrastructures israéliennes - routes, colonies de peuplement, bases militaires et ainsi de suite - qui sont en grande partie interdites d’accès aux Palestiniens. Israël a méthodiquement morcelé le reste du territoire en dizaines d’enclaves séparées les unes des autres et du monde extérieur par les zones qu’il contrôle à lui seul (y compris, selon le dernier décompte effectué, 612 postes de contrôle et barrages routiers)...
Plus de 10 ans après l’ouverture du processus de paix d’Oslo qui était censé aboutir à une solution à deux États, les cartes dans les manuels scolaires israélien continuent de ne pas faire référence à la Cisjordanie, mais à la Judée et la Samarie - et non comme des territoires occupés, mais comme faisant partie intégrante d’Israël.Quelle place est faite aux Palestiniens dans cette vision du droit des juifs sur la terre ? Aucune. Ils sont considérés, au mieux, comme un « problème » démographique...
De plus en plus de Palestiniens transforment leur lutte en faveur d’un Etat indépendant en une lutte semblable à celle qui avait eu lieu en Afrique du Sud, exigeant l’égalité des droits pour tous les citoyens, sans distinction de religion, dans un seul État. « C’est évidemment une lutte beaucoup plus claire, beaucoup plus populaire - et, à terme, beaucoup plus puissante. »
-Israël : entre mythe et histoire
- Une géographie de la violence
".....Tant que les Palestiniens paraîtront aux yeux de l'opinion internationale pires que les Israéliens, les Israéliens pourront continuer à jouer avec leurs propres principes, contradictoires, à miser sur le caractère juif de l'Etat et la colonisation, le grand Israël...Le « spatiocide » peut ainsi se poursuivre. C'est ce que visent certains stratèges israéliens: les Palestiniens qui peuvent partir partiront. La société palestinienne s'affaiblira. Il n'y aura pas d'alternative. Peu à peu le territoire sera avalé. Et l'on obtiendra, nouveau paradoxe, ce que l'extrême gauche israélienne propose : un état binational. S'ils réussissent, les Israéliens se retrouveront devant une contradiction majeure..."
-Jacques Lévy
-Avnery : Israël et la ligne de front
- La méprisable campagne de diffamation contre les critiques d¹Israël
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-Comment les États-Unis ont organisé une tentative de putsch contre le Hamas: "regime change" ?
"...La journaliste israélienne Amira Hass avait raison lorsqu’elle écrivait, dès octobre 2006 , au sujet des affrontements « interpalestiniens » : « Ce n’est pas une affaire interne palestinienne » . Toute la séquence qui a suivi les élections législatives de janvier 2006 est en effet marquée par les interventions extérieures, notamment états-uniennes, visant à modifier les dynamiques politiques des territoires palestiniens. Les divers éléments que j’ai tentés de rassembler ici montrent sans ambiguïté que les « événements » de Gaza en juin 2007 ne sont que le produit d’une tentative de Regime Change orchestrée par l’Administration Bush et une fraction de la direction sortante de l’AP, prête à tout pour revenir au pouvoir...
Mais derrière les apparences, la réalité est toute autre. La Bande de Gaza est une véritable bombe à retardement, qui tôt ou tard va exploser au visage de ceux qui ont voulu jouer aux apprentis sorciers en tentant par la force de changer le verdict des urnes..."
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