La famine mondiale
- Emeutes de la faim
-Face aux crises alimentaires, qui propose quoi ?
"...Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, s'en est pris aux subventions agricoles, déclarant, lors de la conférence de l'ONU sur le commerce et le développement (Cnuced), à Accra (Ghana), mi-avril : «Il est temps pour les nations les plus riches de repenser leurs programmes démodés de subventions agricoles. Elles pénalisent de façon disproportionnée les pays pauvres et contribuent à l'urgence actuelle.»
A l'issue d'une réunion le 29 avril à Berne, le Sud-Coréen a annoncé la création d'une cellule de crise regroupant 27 agences et organisations internationales, dont la FAO, l'OMC, le FMI, la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement ou encore l'OCDE. Objectif : coordonner l'aide alimentaire d'urgence et élaborer les contours d'une politique agricole de long terme.
De son côté, le patron de la Cnuced, Supachai Panitchpakdi (ex-numéro un de l'OMC), a reconnu que l'aide internationale avait «négligé» le secteur agricole dans les pays en développement. De 2003 à 2005, 1,3 milliard de dollars ont été débloqués pour récompenser la «bonne gouvernance» de certains des pays parmi les plus pauvres, contre 12 millions à peine pour le développement de leur agriculture...
Le Programme alimentaire mondial (PAM), supervisé par l'ONU, continue d'exiger de nouveaux efforts financiers de la part des pays développés. Le PAM, qui a comparé la flambée des cours à un «tsunami silencieux» à l'échelle de la planète, réclame 755 millions de dollars supplémentaires pour 2008.
Enfin, l'ancien rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, le Suisse Jean Ziegler, avait déclenché la polémique en octobre 2007, qualifiant de «crime contre l'humanité» la production de biocarburants, à l'origine d'une partie de la hausse des cours. Le Belge Olivier de Schutter, qui le remplace depuis le 1er mai, préfère lui s'en prendre aux organisations internationales : «Les plans d'ajustement structurel du FMI ont poussé les pays les plus endettés, notamment dans l'Afrique subsaharienne, à développer des cultures d'exportation et à importer la nourriture qu'ils consommaient. Cette libéralisation les a rendus vulnérables à la volatilité des prix», avance-t-il dans un entretien au Monde. La mise en place de mécanismes de taxation des fonds spéculatifs est envisagée..."
"...Les pays riches doivent-ils mettre fin aux subventions agricoles ?
Je suis pour une suppression graduelle. L'OCDE paye chaque année à ses agriculteurs 350 milliards de dollars, contre un milliard d'aide à l'agriculture pour les pays en développement. C'est une honte. Mais si on supprime les subventions immédiatement, les pays en développement, qui importent ces produits, devront les payer plus cher.
Avant, les Etats-Unis et l'UE déversaient l'aide alimentaire quand il y avait des surplus. Les prix baissaient mettant en difficulté les producteurs locaux. Il faut au contraire les encourager à produire , acheter leurs produits sur les marchés locaux et les donner aux plus pauvres. Au lieu des cargos de blé qui traversent l'Atlantique, il faut une aide financière."
"En cette époque d'après-guerre froide, l'humanité est confrontée à une crise économique et sociale d'une ampleur sans précédent et qui entraîne un appauvrissement rapide de larges secteurs de la population mondiale. Les économies nationales s'effondrent, le chômage est endémique. Des famines se déclarent en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et dans certaines parties de l'Amérique latine. Cette « mondialisation de la pauvreté, » qui a annulé bon nombre des progrès de la décolonisation d'après-guerre, a commencé dans le tiers-monde avec la crise de la dette du début des années 1980 et l'imposition des réformes économiques meurtrières du Fonds monétaires international (FMI).
Ce Nouvel Ordre Mondial se nourrit de la pauvreté humaine et de la destruction de l'environnement. Il engendre la ségrégation sociale, il encourage le racisme et les conflits ethniques et s'attaque aux droits des femmes et il précipite souvent les pays dans des affrontements destructeurs entre les nationalités. Depuis les années 1990, il s'étend, par l'entremise du « libre marché », dans toutes les régions du monde y compris l'Amérique du Nord, l'Europe occidentale, les pays de l'ex-bloc soviétique et les « nouveaux pays industriels » (NPI) de l'Asie du Sud-est et de l'Extrême-Orient.
Cette crise planétaire est encore plus dévastatrice que la Grande Dépression des années 1930. Elle a de lourdes conséquences géopolitiques; le démembrement économique donne lieu à des guerres régionales, à la fracture des sociétés nationales et, dans certains cas, à l'anéantissement de pays. Elle constitue de loin la plus grave crise économique des temps modernes. (Livre de Michel Chossudovsky intitulé : Mondialisation de la pauvreté et le nouvel ordre mondial)
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