CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus]
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mercredi 13 avril 2011
Comment meurt une ville
Sic transeat...
Sauver Detroit ?
_La crise économique montre encore ses stigmates dans certains secteurs du territoire américain, surtout dans le Michigan.
Des ensembles urbains dévastés, des cités qui se vident, surtout là où régnaient naguère des industries prospères, notamment à base de sidérurgie et de construction automobile. Un séisme est passé par là.
La ci-devant quatrième ville du pays est devenue le symbole d'une certaine tiers-mondisation, affectant des quartiers entiers, coeurs de la puissance industrielle d'antan.
L'ancienne capitale de l'industrie automobile, où le temps semble s'être arrêté, est devenue une ville qui rétrécit.
Une ville fantôme où seuls restent les plus pauvres .
_"Detroit symbolisait le triomphe de l'industrie automobile américaine (Ford, General Motors, Chrysler...) et, plus que toute autre ville du monde, le succès de l'économie libérale. Elle était le moteur de toute une nation - Motor City - et représentait l'univers de tous les possibles. Aujourd'hui, la ville incarne le déclin sans précédent de tout un système. Sur les deux millions d'habitants d'autrefois, plus de la moitié sont partis. Ceux qui sont restés se cherchent un avenir au milieu des usines désaffectées et des immeubles en ruine." (photos)
"...Detroit détiendrait la palme de la décadence. Autrefois la quatrième ville des Etats-Unis, aujourd’hui la onzième (en cinquante ans, la population a diminué de moitié), il lui manque 300 millions de dollars pour assurer le minimum de services publics. Tout le système scolaire est en redressement judiciaire. Toute une partie de la ville est vide : sur 400 000 adresses postales, 20 % sont sans occupants (78 000 logements seraient vides). En octobre, 9 000 logements saisis en 2006 pour non-remboursement de prêts sont mis aux enchères au prix de 500 dollars : ils ne trouvent que 1 800 acquéreurs. Depuis les émeutes de 1967 qui firent 43 morts, les Blancs ont fui la ville qui est devenue un ghetto noir de fait. Il s’est développé un phénomène local, « la nuit du démon », qui voit des incendies de maisons vides (800 en 72 heures dans une de ces « nuits »)…Quelques-unes de ces maisons qui ont survécu semblent attendre le coup de grâce qui pourrait mettre un terme à leur misère… Dans les rues commerciales adjacentes, « l’activité est si visiblement absente que vous pouvez penser qu’une bombe a neutrons y a explosé » (Time, 5 octobre 2009). En août 2009, le maire de Detroit a proposé un chantage aux agents municipaux syndiqués : réduction des salaires de 10 % ou 1 000 licenciements (3 000 non-syndiqués ont déjà été licenciés et les entrants doivent accepter des réductions importantes sur tous les points du contrat de travail par rapport à ceux en fonction. Le 21 décembre, la municipalité réussit à imposer aux enseignants une baisse des salaires de 10 000 dollars sous forme de prélèvement mensuel de 500 dollars sur leur paie, un « prêt obligatoire » à la ville qui leur serait remboursé lors de leur retraite ou en cas de départ ; le but de l’opération serait de faire partir les vieux et d’embaucher des jeunes à taux réduit..."
Laisser mourir Detroit: une intention délibérée?
Beaucoup d'Etats et de villes n'en sont pas là, mais la faillite financière sévit dans certaines cités ou Etats, incapables de faire face aux dépenses courantes, de payer les fonctionnaires, d'entretenir les écoles...Même la Californie est touchée.
Un déclin programmé?
Détroit, comme Cleveland, n'est pas Wall Street..On sauve Goldman Sachs plus facilement qu'une ville, abandonnée à la pauvreté.
Mais où va l'empire?Qui veut acheter les Etats-Unis ?
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[photos Yves Marchand et Romain Meffre]
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