La droite en a rêvé, la "gauche" l'a fait
Dans la série, on n'arrête pas le progrès...
La dérégulation continue...sous prétexte de simplification.
Merci Mr Gattaz!
..A côté, les 35 heures, c'est du détail
«Ce n’est peut-être pas le «grand soir» du libéralisme» – pour Jean-Francis Pécresse dans le quotidien économique Les Echos – mais
c’est au moins un «petit soir» que l’économie française va vivre si la
ministre de l’Emploi, Myriam El Khomri, parvient à faire voter par une
majorité parlementaire de gauche son projet de réforme de la législation
du travail, un texte qu’aurait pu – et qu’aurait dû – rédiger la
droite.»
Voilà qui est clair.
Pour le Monde, peu suspect de gauchisme, cette réforme est directement inspirée par le Medef et de la droite!
La modulabilité est à l'ordre du jour. Modulons donc.
Bref, un vrai travail de droite, dans le sillage de l'exemple schröderien, lui-même inspiré par Magie, donr Hayek était la bible..
A l'exemple de la Suisse, la France se macronise.
Ce ne sont pas seulement de mauvaises réponses.
Mais c'est aussi un projet incohérent et dangereux.
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...
...On comprend mieux dans quelle philosophie sociale s’inscrit la politique qui est impulsée à partir de 2012 par François Hollande : elle
se rapproche beaucoup plus de celle conduite par Nicolas Sarkozy entre
2007 et 2012 que de celles conduites par la droite dans les périodes
antérieures, que ce soit durant les années 1986-1988, entre 1993 et
1997, ou encore entre 2002 et 2007. L’inspiration de François Hollande
est la même que celle de Nicolas Sarkozy : l’entreprise est le seul
référent et doit prévaloir sur la loi ou l’accord de branche…
L’inspiration
est la même, mais il y a une chose qui change : c’est le rythme et la
violence des réformes néolibérales. D’un seul coup, à partir de 2012,
les coups de boutoirs contre le code du travail sont plus violents et
surtout beaucoup plus répétés. C’est comme un feu roulant : dès qu’une
réforme antisociale entre en application, une autre est tout aussitôt
annoncée. Temps bénis pour le Medef qui peut faire de la surenchère
autant qu’il veut, avec la certitude qu’il sera entendu dans toutes ses
outrances.
Il y a ainsi eu, en 2013, l’accord national
interprofessionnel (ANI) « sur la compétitivité et la sécurisation de
l’emploi », avec à la clef une cascade de dispositions socialement très
régressives : possibilité de recours à des accords d’entreprise
autorisant une hausse du temps de travail sans hausse des salaires, et
même avec des baisses de salaires ; procédures facilitées pour les
licenciements économiques, avec la possibilité de plans sociaux
accélérés, considérés comme conformes au bout de trois semaines si
l’administration n’a pas opposé avant son veto ; raccourcissement de la
période pendant laquelle un salarié peut saisir le juge des prud’hommes
concernant l’exécution ou la rupture de son contrat de travail, etc.
Il
y a eu encore, en 2015, la loi Macron qui a très fortement renforcé
l’arsenal de ces mesures anti-sociales, avec la déréglementation du
travail le dimanche. De nouvelles dispositions facilitant encore plus
les procédures de licenciement, et réduisant encore davantage les
possibilité de recours des salariés, ont aussi été prises dans cette loi
fourre-tout...
... une rupture avec l’histoire longue de la gauche dont les combats, depuis le XIXe
siècle, se sont souvent confondus avec ceux de ce qu’en d’autres temps
on appelait le mouvement ouvrier. Mais qui parle encore de conquêtes
sociales ? Qui défend encore l’ambition d’une République sociale ? En
fait, le pouvoir socialiste poursuit et accélère la déconstruction du
modèle social dont la France s'était dotée à la fin de la guerre
– déconstruction remarquablement décrite dès 2010, par Alain Supiot dans
son livre L'Esprit de Philadelphie (voir ici).
Et ce travail de déconstruction est à ce point spectaculaire qu'il
suscite un vif émoi à gauche et dans le mouvement syndical, comme en
témoigne l'écho rencontré par une pétition lancée par des militants
politiques ou syndicaux ( ici).
Cette déconstruction scandalise même les figures les plus connues du
socialisme français, comme Pierre Joxe qui, le 19 décembre 2014,
participait à un débat de Mediapart et avait fait ce constat terrible : « Je suis éberlué par cette politique qui va contre notre histoire. »
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