Ils vont être heureux, les habitants des Emirats arabes unis.
Le bonheur, ils l'ont décrété, vont le gérer, l'administrer.
Sous la douce tutelle d'une si heureuse ministre qu'on est déjà heureux rien qu'à la voir (avec voile quand même!)
Bon, il y a juste un petit problème....
Avant le bonheur, on a oublié l'égalité pour les femmes. Un simple oubli...
Certes, ce n'est pas l'Arabie saoudite, pourtant championne des Droits de l'Homme (de l'homme seulement!), ni même le Qatar, mais...
Mais cela ne saurait tarder...
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Comme dit l'autre:
A mon signal, soyez heureux!
Les Emirats arabes unis viennent de nommer une femme ministre du Bonheur. De la part d'un pays où le divorce est quasi impossible et la violence conjugale un droit accordé à l'époux, la décision ne manque pas de sel. Mais, an delà du paradoxe,la mesure ne témoigne-t-elle pas d'une évolution louable des préoccupations gouvernementales? Pas si l'on on croit le sociologue William Davies. Dans The Happiness Industry, il analyse d'un oeil très chagrin l'omniprésente quête du bonheur dont témoignent les innombrables livres, applications, sommets internationaux ou séminaires d'entreprise dédiés à l'augmentation à notre bien-être.
Les
entreprises, confrontées au stress et à l’insatisfaction de leurs
clients comme de leurs salariés, multiplient les initiatives en ce sens.
British Airways teste une
« couverture du bonheur », qui vire au bleu quand les passagers sont
détendus ; et un festival artistique utilise les caméras de surveillance
pour compter les sourires des participants. Les Etats font de même.
En 2010, le gouvernement britannique a mis sur pied une équipe dédiée à
« la perspicacité comportementale », notamment grâce à l’analyse des
niveaux de « bonheur ». Elle devait imaginer « des politiques
susceptibles d’encourager les gens à faire de meilleurs choix pour eux
et pour la société ». Une démarche qui a également séduit les Etats-Unis
et l’Australie.
Mais sous couvert de politique du bonheur, affirme Davies en substance, nous assistons au développement de nouvelles formes de contrôle et de manipulation. Car cette mise en équation scientifique et économique d’un sentiment aussi impalpable dissimule un objectif insidieux : concevoir un « indice unique de l’optimisation humaine », qui réduit la vie à des attributs que l’on peut identifier, mettre en courbes et, in fine, contrôler. Ce n’est pas un hasard si, en Grande-Bretagne, les chômeurs doivent suivre des formations à la pensée positive. L’attention au bien-être, écrit Davies, est au service d’un programme néolibéral qui « rend les individus responsables de leur propre malheur, et ignore le contexte qui y a contribué ». (Books) __________________ |
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