(Re)faire l'histoire de l'histoire
Le récit (toujours provisoire ) du passé demande le plus souvent une approche critique.
Cela fait partie du travail de l'historien, mais pas seulement, qui sait qu' une relecture des représentations du passé fait partie intégrante de l'étude des faits, qui sont toujours établis à une époque donnée, qu'ils en portent la marque, les limites et l'idéologie.
Une relecture des représentations populaires, plus ou moins forgées par l'école, mais aussi de leurs prédécesseurs manquant de données, de recul ou de moyens techniques (par exemple, en archéologie, en génétique, en linguistique, etc...)
Il est donc dans la nature même de l'historien de produire des vérités toujours partielles, provisoires, parfois biaisées et de se donner les moyens de se corriger en permanence et de remettre en question des croyances et des mythes qui sont loin d'être toujours innocents.
Hier comme aujourd'hui.
L'histoire s'est longtemps construite sur l'idée d'un roman national, flatteur et parfois mobilisateur, mais douteux du point de vue théorique..
Instrumentaliser les faits ou les sortir de leurs contextes pour mieux agir sur les esprits est une dérive permanente.
Certains récits non critiqués ont toujours la vie dure, tant ils s'enracinent dans l'imagination populaire.
Des Gaulois à De Gaulle, il y a fort à faire parfois pour établir le vrai.
Charlemagne a-t-il inventé l'école ? Y-a-t-il un secret des Templiers ? Jeanne d'Arc a-t-elle sauvé la France ? Marignan fut-elle une victoire si importante ? Marie-Antoinette fut-elle une ravissante idiote ? Y-a-t-il eu un génocide vendéen ? Jean Moulin a-t-il été trahi ? La France est-elle malade de la guerre d'Algérie ? Des Gaulois, nos prétendus ancêtres, à la vie politique la plus récente, notre histoire est truffée de lieux communs, de légendes, d'idées reçues, d'erreurs gravées dans le marbre par l'écriture d'un roman national au 19ème qui a coïncidé avec l'apparition des manuels scolaires de la IIIe République. Laurent Avezou revisite 2000 ans d'histoire et cent mythes qui ont fait la France, en en décortiquant les raisons et les origines. A l'aune des derniers travaux d'historiens, il apporte des réponses claires, simples et précises. Il fait ainsi toute la lumière sur un récit souvent sujet à caution et à polémiques. L'histoire de France est une oeuvre en perpétuelle évolution...
Une histoire "plurielle" dans une France qui a changé reste à réinventer, en gardant un regard critique sur ses propres productions et celles de son époque.
Déconstruire les mythologies nationales est une nécessité permanente, malgré les résistances.
Nous ne sommes pas encore tout à fait sortis de l'histoire à la Jules Michelet.
Des barbares aux Gaulois, en passant par Charlemagne, Charles Martel et les autres...il est essentiel de dépoussiérer, de rectifier, de relativiser. A la lumière de nouveaux faits, de nouvelles méthodes, de nouvelles recherches.
La Vérité historique est toujours un horizon...les vérités peuvent toujours s'affiner.
________________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire