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samedi 20 juin 2009

Des cartes et des hommes

A quoi sert la cartographie?

-Aux États-Unis, on n'étudie plus la géographie. « Les peuples qui n'étudient pas la géographie sont des éléphants dans un jeu de porcelaine ». (Jean-Robert Pitte)

-«La Géographie, cela ne sert pas seulement à faire la guerre.»
[ Yves Lacoste ]
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L’œil, la Terre et le cartographe:
"La carte est une composition visuelle et le cartographe l’interface intuitive entre la réalité et sa transposition. Que se passe-t-il quand les anciennes représentations ne fonctionnent plus et que les nouvelles n’ont pas encore pris corps ? Quand le monde bipolaire de la guerre froide est remplacé par une géopolitique mouvante, multipolaire, complexe ? Le rôle du cartographe, au carrefour de la science, de la technologie, de l’éthique, de la politique et même de l’art, est alors de tenter de saisir, grâce à la richesse du langage des crayons, le nouveau, l’inattendu, l’inédit...
« La représentation ne peut pas être ce qu’elle représente, parce que sa fonction même est d’appliquer des filtres pour rendre cet objet intelligible. Elle exprime un espoir : le monde est toujours plus riche que ce que vous croyez . » La carte donne les clés pour entrer dans le territoire et constitue une des grilles de lecture possibles pour le comprendre.C’est, au fond, un objet transitionnel, une représentation située entre la réalité et l’image mentale, l’interprétation visuelle du cartographe dont le cerveau opère des choix. Il voit le terrain et en lit les matières premières fondamentales pour produire la carte, influencé dans son approche par son système de valeurs et de connaissances. Ce qu’il dessine n’est pas ce qu’il voit. Sa transposition sur papier exagère, en forçant le trait, les phénomènes qu’il souhaite mettre en valeur. Nous voici dans un exercice de visualisation du monde. L’essentiel est que l’image fasse comprendre les enjeux politiques du contrôle d’une région ou d’un océan, représente les désirs de puissance, les alliances hésitantes, les frustrations d’empire, les nouveaux territoires stratégiques, les marges incertaines ; bref, tout ce qui structure la rapide recomposition de ce monde.La nature, les paysages urbains ou industriels offrent parfois les sources d’inspiration pour créer les symboles dont on saupoudre son tracé : une simple promenade sur la lande surplombant la baie des Trépassés en Bretagne, et l’observation des vagues en séries de guirlandes légèrement courbées donnera une idée pour le dessin de la forme et du dynamisme des flèches...
A la fin des années 1980, un chercheur — à l’époque en poste à Ouagadougou — racontait avoir reçu deux universitaires qui, pour leur premier voyage africain, souhaitaient découvrir les paysages agricoles du grand plateau mossi. Mais, en ce mois de janvier, la saison sèche était déjà bien avancée. Après plusieurs heures de conduite sur les pistes poussiéreuses, les nouveaux venus se plaignirent qu’on ne leur donnait à voir qu’une savane sèche et désordonnée, alors qu’ils traversaient depuis plus de cent kilomètres... une zone agricole relativement dense et bien organisée : concessions, greniers à grains, champs de millet, de sorgho ou d’arachide. Sauf qu’en cette période le jaune ocre dominait, effaçant paysage et contrastes. Observer est une chose ; encore faut-il comprendre ce que l’on voit, savoir s’extraire de ses idées reçues et de son champ de connaissances pour recevoir une géographie inconnue.
En cartographie, on ne pourra donc pas trop compter sur le fameux principe informatique du wysiwyg, acronyme de l’expression anglaise « What you see is what you get » : ce que vous voyez (observation du terrain) sera fidèle au résultat (cartographique) que vous obtiendrez. Rien n’est moins vrai. Tout se joue au stade de l’observation de la réalité et de l’interprétation des données.
La carte est une composition visuelle et le cartographe l’interface intuitive entre la réalité et sa représentation. Il lui est impossible de penser son projet en lien direct avec ce qu’il voit du monde, puisque entre les deux, précisément, intervient toute une batterie de filtres. Comme un metteur en scène de théâtre qui, sur la base du monde réel, choisit la personnalité de ses acteurs et l’atmosphère de ses décors..."
-La carte fait le territoire

-BnF - Histoire de la cartographie
-Cartographie - Wikipédia
-Cartographie historique

-Regards politiques sur les territoires:
  • "La carte, représentation en minuscule d’immenses territoires, est une image tronquée de la réalité, une sorte de mensonge par omission. La représentation symbolique exige le sacrifice d’une partie de l’information : tout ce qui se passe sur des centaines de milliers de kilomètres carrés ne peut tenir sur une petite feuille de papier. Le créateur de la carte fait un choix théoriquement raisonné des éléments qu’il veut représenter. En présence des données, il doit synthétiser, simplifier, renoncer. Sa carte finale est un document filtré ; il l’a censurée d’éléments parfois importants, mais le plus souvent jugés secondaires ou inutiles ; il l’a simplifiée pour la rendre lisible ; il y a imprimé sa manière de concevoir le monde et sa sensibilité.La carte peut ainsi faire l’objet de toutes sortes de manipulations, des plus grossières aux plus discrètes. Elle est éminemment politique, et considérée comme un efficace outil de propagande par le pouvoir..."
-Quand les géographes cherchaient leur chemin...
-Quand la carte fait son histoire
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-Palestine: vérité des cartes
-1948 : la Palestine des archives aux cartes


vendredi 19 juin 2009

Etat malmené

Fonction publique en péril

Les vrais enjeux de la "modernisation" de l'Etat

"Alors que le déficit public pourrait atteindre 6% cette année, le Ministre du Budget, Eric Woerth envisage d'aller au-delà des 34.000 suppressions de postes de fonctionnaire envisagés pour l'année 2010.
" (L'Expansion)

-"...Les déclarations récentes du Président de la République comme du Premier ministre, F. Fillon, sur « l’accélération des réformes » montrent que la RGPP est l’urgence de ce gouvernement : rendu des premiers travaux à la Commission de modernisation de l’Etat dès les deux premières semaines d’avril 2008, adoption de la loi dit de « mobilité » par l’Assemblée Nationale en juin 2008. La RGPP a pour seul objectif de réduire les moyens d’intervention des services publics par :
– la réduction drastique des moyens publics, sous le prétexte de résorber les déficits de l’Etat sans jamais aborder la question de l’abondement des ressources,

– la suppression massive d'emplois publics, à l’aide de fusions et de compressions d'administrations, de fermetures de services de proximité, accompagnée d'externalisations, voire
de l'abandon pur et simple de missions de service public au secteur privé,
– la limitation de l'action de l'État à ses missions a minima de pilotage, de régulation, de contrôle et d'expertise,
– le transfert de charges aux collectivités territoriales,
– l’extension du champ des activités marchandes et lucratives,
– le recours croissant à l'intervention et aux financements privés,
– la destruction du statut et des garanties collectives des fonctionnaires et agents publics.
.."
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-Vous avez dit RGPP ? Plan de Régression sociale:
"...Quels sont les ingrédients de ce draconien régime amaigrissant ? Une méthode de management importée du Japon et des conseils en stratégie distillés par les milieux libéraux anglo-saxons en constituent les préceptes. La méthode, c’est le « lean » (que l’on peut traduire par management amaigrissant), mise au point par Toyota au Japon dans les années 60 et 70, qui vise à réduire les gaspillages, améliorer la productivité et s’adapter en permanence. « Alstom, L’Oréal, Toyota, Valéo, Rhodia, Faurecia... toutes ces entreprises ont un point commun : elles ont expérimenté, à une période donnée de leur histoire un système d’amélioration continue de gestion et de management (...). Dans un contexte de ressources budgétaires et humaines contraintes, l’administration s’apprête aujourd’hui à appliquer ce mode d’organisation, reposant sur l’optimisation continuelle des processus. Une méthode qui devrait lui permettre d’augmenter à la fois la performance publique, la satisfaction des usagers mais aussi la confiance des agents », affiche fièrement la Direction générale de la modernisation de l’Etat (DGME). Les cinq commandements de base du « lean » - « débarasser, ranger, nettoyer, standardiser, progresser » - s’afficheront-ils bientôt à côté de l’horloge dans tous les bureaux administratifs ?...
Pour « documenter » la « modernisation de l’Etat », pas moins de 167 audits ont été réalisés entre octobre 2005 et avril 2007. Des cabinets de conseil privés (lire ci-contre) ont ausculté « près de 150 milliards d’euros de dépenses de l’Etat » en matière d’éducation, de protection sociale, de transport, de sécurité, de justice, de coopération internationale ou de politique de la ville. La visite de ces « consultants seniors » a laissé des traces. « Ils débarquent et demandent d’abord combien il y a de gens en trop. Ensuite ils s’interrogent sur ce qui peut dépendre d’une structure para-publique qui ensuite sera privatisée. Ils ne s’intéressent pas au contenu », témoigne un habitué du Quai d’Orsay...
Les premières orientations fixées par le Conseil de modernisation des politiques publiques incitent effectivement à la vigilance. Nos experts de la réforme de l’Etat s’y interrogent, entre autres, sur les coûts, trop élévés, d’une place en crèche (« environ 13 000 euros »), de la prise en charge par l’assurance-maladie des affections longue durée (« ce type de soins absorbe 40% de l’ensemble des dépenses de santé ») ou du congé parental, dispositif « visant à inciter les femmes à se retirer du marché de l’emploi ». Des mesures pour lutter contre la fraude à l’assurance maladie, aux minimas sociaux ou aux allocations familiales ont été actées en priorité. Bizarrement, les aides financières aux entreprises ne font pas l’objet d’un contrôle plus assidu pour évaluer leur efficacité en matière de maintien ou de création d’emplois. Subventions, allègements ou exonérations ont pourtant représenté 65 milliards d’euros en 2005..."

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-"Si l'on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles et aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement.Cela se fait au coup par coup, dans une école et non dans un établissement voisin, de telle sorte qu'on évite un mécontentement général de la population."

Cahier de politique économique" n°13 de l'OCDE

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Fonction publique à la casse -La Petite Republique-:
"Pourtant cités en exemple depuis la crise des Subprimes dans le monde entier, le système français et son modèle social sont sur le point de disparaître. Le Ministre du Budget et de la Fonction publique, Eric Woerth, persiste dans ses projets de supprimer le plus possible de fonctionnaires. En effet, il n’exclut plus d’aller “plus loin” que les 34.000 postes supprimés comme annoncé..."

-La Petite Republique-: "Eric Woerth ou la logique de l’affaiblissement de l’Etat"
"...La crise obligerait donc l’Etat français à se départir
de ces fonctionnaires qui assuraient pourtant les missions de services publics : éducation, santé, administration, justice, recherche… Faute de moyens financiers suffisants, la logique comptable primerait sur le principe d’utilité publique et conduirait le gouvernement à faire des choix de « réforme » et de « réorganisation », comme le souligne Eric Woerth. « Réforme » du domaine public signifiant ouverture de nouveaux marchés économiques ou plus exactement appropriation des biens publics par des capitaux privés. Si l’on en croit le ministre du Budget, et la croyance est le point d’achoppement de l’économie et de la politique, la suppression des fonctionnaires et par voie de conséquence l’ouverture des espaces publics aux capitaux privés ne seraient dictées que par une logique de « sortie de crise ». C’est d’ailleurs à ce titre qu’Eric Woerth appelle les syndicats à se mobiliser contre la crise au nom de l’unité nationale et à consentir à soutenir la politique de Sarkozy...
Le ministre du Budget désignait à la fois la maladie et son remède : la baisse du pouvoir d’achat n’était aucunement liée à l’augmentation des prix à la consommation et aux marges toujours plus importantes des supermarchés mais incombaient à ces employés de la fonction publique dont les quarante annuités de travail accompagnées de leur retraite contraignaient les Français à payer toujours plus d’impôts.-Cible idéale des politiques de droite, le fonctionnaire ne remplirait aucune mission d’utilité publique, il participerait au contraire à accentuer les déficits, à diminuer le pouvoir d’achat. De même la définition juridique selon laquelle les services publics participent d’un besoin social impliquant la « continuité » et « l’égalité » ne peut plus être entendue ni en période d’embellie économique, ni même en temps de crise où les services sociaux sont plus que jamais nécessaires.-Eric Woerth accomplit son œuvre de ministre libéral et entend rompre avec toute la logique du contrat social qui soudait les Français dans un principe d’existence sociétale qui garantissait à tous l’accès aux droits de se soigner, de s’éduquer, de se défendre, de vivre librement au nom de l’intérêt collectif. Faisant feu de tout bois, Eric Woerth participe depuis son entrée sur la scène politique à un affaiblissement de « la puissance publique » au nom de cette fascination pour la grandeur du marché et la baisse d’impôts pour les plus fortunés. A l’instar des Etats-Unis, le modèle économique organisé par l’équipe de Nicolas Sarkozy risque d’être très difficile pour les classes sociales les plus basses : elles devront se contenter de services publics exsangues qui ne pourront ni les soigner ni les éduquer et encore moins les accompagner dans leurs démarches juridiques et sociales..."

-The Economist : la France fait mieux que les Anglo-Saxons | Eco89:
Le trés libéral The Economist consacre dans sa dernière édition trois pages à démontrer que le rôle de l'Etat, le système de protection sociale français, et les résidus de « colbertisme » permettaient aujourd'hui à la France de s'en tirer mieux que les autres pays industrialisés face à la récession. »Jean-Baptiste Colbert règne de nouveau à Paris. Et, plutôt que de s'opposer au dirigisme, les Britanniques et les Américains s'emploient à l'imiter. »Le magazine analyse très bien le deuxième paradoxe de cette découverte : le fait que Nicolas Sarkozy en soit aujourd'hui l'incarnation, alors que, note The Economist, « il a été en partie élu Président de la France en expliquant que le modèle français était moribond, et en vantant les louanges des modèles britannique et américain ». C'est le même homme qui a pris la tête de croisade contre « le laisser-faire capitaliste », souligne à juste titre le magazine.
Ce paradoxe illustre d'une certaine manière la grande chance de Nicolas Sarkozy, qui n'a pas eu le temps d'introduire en France les réformes de libéralisation qui ont provoqué la catastrophe financière ailleurs. On se souviendra qu'il avait en particulier vanté pendant sa campagne un système de prêts immobiliers à la subprime, dont le monde entier réalise aujourd'hui à ses dépens les périls.Cette inacapacité à introduire ces réformes en France permet aujourd'hui à un « born again » Sarkozy de se présenter en néo-dirigiste européen aux réunions du G-20, et de revendiquer un rôle de leadership au nom de valeurs auxquelles il ne croyait pas il y a peu...The Economist souligne à quel point aujourd'hui le « modèle français » ou du moins sa perception idéalisée ou mythifiée, influence les raisonnements en vigueur à Washington et à Londres, alors que la faillite des établissements bancaires ou de pans entiers de l'industrie réhabilitent le rôle de l'Etat, alors que la régulation est revenue au goût du jour, alors, enfin, que des millions d'individus qui perdent leur emploi dans les pays industrialisés s'en sortent mieux dans les pays à forte protection sociale que dans ceux qui ont libéralisé à outrance depuis l'ère Thatcher, il y a trente ans..."

-«Sans Etat, on bascule dans la déraison»
-La phase néolibérale de l’économie-monde
- Un exemple:EDF: enquête sur un service public taillé en pièces | Mediapart:
"Il y a des expressions qui ne trompent pas. Brusquement, au cours de la conversation, les mêmes mots échappent aux salariés d'EDF: «depuis que le groupe est devenu EDF SA» (pour société anonyme). Dans ce SA, il y a toute la distance, la réprobation parfois, par rapport à la façon dont leur entreprise évolue aujourd'hui. EDF, pour eux, c'est l'entreprise publique, fière de son savoir-faire technique et de sa puissance nucléaire, travaillant au service de tous. Aujourd'hui, ils ne la retrouvent plus, ne s'y retrouvent plus. Leur groupe, désormais coté en Bourse, leur est devenu anonyme, une étrangeté sans rapport avec le passé...."
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-Fonction Publique : culte de la performance ?

jeudi 18 juin 2009

Vers du travail gratuit?

Au nom de la crise...
Chantage à l'emploi
Quand l'impensable devient possible.


--"Il y a un mois, l’entreprise Hertz demandait un «effort de solidarité» à ses employés: accepter une baisse de salaire. Ce mardi, c’est British Airways, selon Reuters, qui demande à ses salariés de travailler gratuitement." (Afp)

Un pas de plus dans la logique de la précarité érigée en système...
Une illustration de la pensée de Mme.Parisot:"« La vie, la santé, l'amour sont précaires. Pourquoi le travail ne le serait-il pas ? »?
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- «Tout travail mérite salaire, or, force est de constater que la période du chantage au chômage exercée dans toute l'Europe a contraint notre jeunesse d'alors à tout accepter, à ne point résister, en un mot à se résigner. Alors voilà une nouvelle escalade, qui pour le cas est toute britannique, mais qui ne saurait tarder par être argumentée dans notre hexagone par nos dirigeants qui ont toujours pour habitude d'exporter et faire admettre tout ce qui est le plus défavorable pour les citoyens français, en citant en exemple le pays ou les pays voisins.»(Gavroche)
- «Comment à notre époque des milliers de personnes seraient-elles prêtes à aller travailler pour des exploiteurs qui se servent de la crise pour modifier les acquis sociaux gagnés de hautes luttes depuis deux siècles? Que des esclaves!
»(Rota 37)

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« Cette promotion décomplexée du meilleur, du plus malin, du plus fort ou du plus cynique s’appuie sur une interprétation de l’histoire humaine bien plus dangereuse qu’on ne l’imagine. Elle fait fi des traditions humanistes et des sagesses. Tout en promettant une meilleure croissance économique, elle accélère – sans même s’en rendre compte- le processus de « décivilisation ». Elle atomise les sociétés pour mieux assurer, dit-on, leur « prospérité ». C’est un jeu de dupes. Oui, malheur aux perdants ! Tel est bien le message implicite. Les grandes cultures, à commencer par l’humanisme occidental, avaient de bonnes raisons de vouloir corriger, civiliser, limiter le principe même de la compétition. Ce n’est plus le cas ». (Jean-Claude Guillebaud)
-Salariés de tous les pays, unissez-vous pour sauver le capitalisme : Travaillez gratuitement ! -
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Et British Airways créa le travail gratuit:
"La compagnie aérienne britannique a appelé ses employés à emboîter le pas de leur patron Willie Walsh et à travailler gratuitement d'une semaine à un mois. Objectif: aider leur entreprise «à survivre».
Selon le site Internet de la BBC, le groupe a lancé cet appel par courrier électronique adressé à plus de 30.000 salariés au Royaume-Uni.Cette proposition s'ajoute à une batterie de mesures d'économies déjà proposées par BA à ses employés. Depuis le mois dernier, le groupe leur propose, là aussi sur une base volontaire, de prendre des congés non payés ou de travailler à temps partiel, afin d'aider à réduire la masse salariale.Le directeur général du groupe et le directeur financier avaient annoncé en mai qu'ils travailleraient pour rien pendant un mois.BA a essuyé une perte nette part du groupe de 375 millions de livres (425 millions d'euros) sur l'année achevée le 31 mars, contre un bénéfice de 712 millions un an plus tôt. La compagnie a vu le trafic de ses très lucratives classes supérieures s'effondrer (-17,2% en mai sur un an)."

-Travail gratuit à British Airways : c'est possible en France aussi | Eco89:
"...En France, des employeurs pourraient-ils faire une telle proposition ?
Non, s'ils sont réalistes et veulent éviter un conflit social dur. Oui, s'ils s'en tiennent à ce que leur permet le droit.Le code du travail n'exclut pas la situation. Il fait de la rémunération « un élément essentiel du contrat de travail », mais, comme l'avait expliqué Eco89, il autorise à la modifier. Et pas seulement à la hausse.
L'avocate Susana Lopes Dos Santos, spécialiste du droit du travail, n'a jamais rencontré un tel cas en France :« En soi, on peut toujours proposer une modification du contrat de travail, mais elle doit être extrêmement limitée dans le temps. Il faut aussi tenir compte des conventions collectives, qui prévoient que les salariés doivent toucher une rémunération minimum. »Jusqu'ici, comme l'avait raconté Eco89, plusieurs entreprises ont proposé des baisses temporaires. En faisant appel au bon vouloir des salariés (surtout les cadres), en réduisant le temps de travail (et mécaniquement, le salaire), ou en jouant sur la part variable de la rémunération.Et si elles proposaient désormais de ne rien verser du tout ? Pour Susana Lopes Dos Santos, elles devraient s'imposer des limites :« Si ça dure une semaine ou quinze jours, ça n'aura peut-être pas beaucoup d'incidence. On peut aussi prévoir un système de rattrapage, en reversant le salaire quelques mois plus tard. »Le code du travail a aussi prévu un garde-fou : même pour des motifs économiques, une modification d'un « élément essentiel » du contrat nécessite l'accord du salarié. Celui-ci acceptera-t-il de sacrifier sa fiche de paye pour sauver l'entreprise ?"

-L'appel au travail gratuit de British Airways suscite la controverse:
"...Afin de montrer l'exemple, Walsh avait annoncé le mois dernier qu'il renoncerait à un mois de salaire en juillet, soit 73 000 euros... sur un salaire annuel de 874 000 euros, selon les chiffres avancés par le Mirror.Interrogé par le Times, un membre de l'équipage de British Airways fustige cette décision : « Au début on pensait que c'était une blague. C'est bien que Willie Walsh renonce à un mois de salaire, mais je gagne seulement 13 000 euros par an. Beaucoup de gens disent ici ''si on paye mon hypothèque et mes impôts, peut-être qu'on y réfléchira plus attentivement.''

Un commandant de bord membre du syndicat GMB union, considère que le dirigeant ne va pas assez loin : « Tant que les dirigeants de British Airways ne voudront pas revoir leurs rémunérations et leurs bonus, les salariés auront du mal à prendre cette idée au sérieux », explique le syndicaliste au Times.Le patron de BA ne fait pourtant que franchir une étape supplémentaire. Le mois dernier, il avait demandé à ses salariés de passer en temps partiel, voire de prendre jusqu'à un an de congés sans solde. Un millier de salariés aurait déjà accepté cette proposition.D'où l'idée que la proposition pourrait être acceptée par certains. « Si les salariés de British Airways jouent le jeu, beaucoup d'autres compagnies vont certainement s'appuyer sur cet exemple », a indiqué au Times un avocat du cabinet Beachcroft..."

De la précarité au « précariat »:
"...Dans un tel système(ultralibéral) les salariés, considérés comme un simple moyen de production et même comme une charge, peuvent être licenciés à tout moment, et l’Etat-providence est fortement critiqué comme étant un frein pour l’économie. Evidemment ce système ne peut qu’être générateur de fortes disparités sociales. Et, c’est là que nous retrouvons le fil de notre histoire : la précarité.Dans le cadre de cet exposé je ne peux qu’évoquer quelques aspects de ce nouveau capitalisme qui va provoquer, comme corollaire, la dérégulation générale et la précarité systématisée : A marche forcée, poussé par les nouvelles possibilités de l’informatique et la connexion des Bourses, notre monde s’est engagé sur la voie des déréglementations du droit du travail et du démantèlement des protections sociales. Sous couvert de lutter contre l’inflation, les salaires ont été déconnectés de la productivité du travail et ont entamé une dégringolade de 10 points de la valeur ajoutée : on s’accorde à dire qu’en 20 ans, dans le partage de la richesse produite, par rapport à la situation des années 70, le capital a gagné 10% de plus que ce qu’il engrangeait avant.Au niveau de l’emploi, alors que la courbe de la rémunération financière augmentait, celle du chômage suivait aussi dans la même proportion. La clé d’explication de la précarité est là : plus de dividendes pour les actionnaires c’est moins de revenus pour les salariés et pour la protection sociale.J’aurais pu traiter directement le sujet de la précarité sous l’angle social et humanitaire, comme le font en général les divers médias, mais quelles que soient, par ailleurs, nos convictions personnelles, on a le devoir de chercher à comprendre comment les choix économiques marquent notre vie sociale individuelle et collective ..
"
-_Les actionnaires, parasites de la société
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- Salariat : à l'américaine ?
-Vers une précarité généralisée ?
-Précarité pour tous, la norme du futur
-Observatoire des inégalités
-La-bas.org - Précarité - chômage

mercredi 17 juin 2009

Virage à gauche à l'Elysée!


Impressionnant d'audace et de radicalité verbale, ce discours de Genève...

-Mais qui ne restera pas dans les annales de l'histoire, car on connaît déjà la non-suite de ces incantations
...Dans la droite ligne de celles énoncées au G20, à l'usage de l'opinion publique qu'il importe d'apaiser, sans qu'il soit question de changer quoi que soit de fondamental dans le système qui a généré lé crise
("...il y a deux guerres, celle de la communication livrée pour convaincre l’opinion publique que ses dirigeants sont à son service et qu’on pense beaucoup à elle ; et l’autre, qui est l’affrontement dans une autre dimension et selon d’autres axes, l’affrontement bien réel, en un sens, des intérêts, des conceptions, des puissances."-De defensa)
Faut-il changer une équipe qui perd?

-" Je ne peux m’empêcher de craindre que tout cela n’annonce aussi l’accumulation de bien de nouveaux nuages à l’horizon, parce qu’on emploie pour résoudre la crise les mêmes armes que celles qui l’ont créée. (…). Tout se passe comme si les alcooliques anonymes, tout heureux de leurs bonnes résolutions, avaient décidé, au sortir de leur réunion, de prendre un dernier verre. Pour la route ».(Attali)



"Ne surtout rien changer, si ce n’est à la marge. Donner l’impression que l’on agit, mais ne pas s’attaquer de front aux véritables problèmes.
(Jean-Luc Gréau: «Le G20 a sauvé le soldat libre-échange»)
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A Genève, Sarkozy dénonce «le capitalisme financier»:
Lors d'un mini-sommet sur l'emploi de l'Organisation internationale du travail (OIT), auquel participait une dizaine de chefs d'Etat, Nicolas Sarkozy s'est déchaîné contre le monde de la finance.Face à la crise, «on ne règlera rien, si on ne règle pas d'abord la question du capitalisme financier qui impose à l'économie et à la société son propre système et ses propres normes», a affirmé le Président, selon lequel «les réunions du G20 à Washington et à Londres resteront dans l'histoire comme des étapes décisives, à condition que les engagements qui y ont été pris soient tenus».Mais Nicolas Sarkozy estime que «dans beaucoup de domaines, il faudra aller beaucoup plus loin pour reconstruire un système financier qui finance davantage les entrepreneurs que les spéculateurs». «Il faut tout revoir», a-t-il martelé, énumérant «la surveillance prudentielle des banques, la réglementation des hedges funds, les règles comptables, les modes de rémunération. La crise nous rend de nouveau libres d'imaginer. C'est le moment d'aller le plus loin possible...»
Selon lui, «dans certains milieux, ici-même peut-être, dans certaines administrations, parce que les marchés vont un peu mieux, parce que les spéculateurs se sont remis à spéculer (...) il y a la tentation de réduire la portée de ce qui a été décidé» mais «céder à cette tentation serait une faute historique», a insisté le chef de l'Etat, qui s'est voulu le moteur de la réforme.
«Je le dis à tous les Chefs d'Etat et de gouvernement du G20, c'est pour chacun d'entre nous une responsabilité historique (...) de ne laisser aucun groupe de pression, aucune bureaucratie, aucun intérêt particulier y faire obstacle. Je veux dire au président des Etats-Unis que l'Amérique doit être la plus ambitieuse parce que c'est sa vocation (...) Je veux dire à tous les Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne que l'Europe doit être exemplaire parce c'est ainsi qu'elle sera la plus fidèle à ses valeurs et qu'elle aura une chance de la faire partager.»

Et Nicolas Sarkozy de presque prendre sa carte chez Attac: «Regardez le débat sur la taxe Tobin qui est une taxe pour freiner la spéculation. Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je ne sais pas si elle est applicable. Mais qui pourrait comprendre que ce débat soit enterré?» a-t-il demandé...."
-OIT: Sarkozy veut tout changer… pour que rien ne change
-Organisation Internationale du Travail
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-Quand la politique perd la tête
-G20: poudre aux yeux ?
- G20 :qu'en attendre?
-G-20 (suite): Essai à transformer

mardi 16 juin 2009

Energie et géopolitique      

Hypothèses et prospectives

L'énergie,base de tout...
Notre plus grande épreuve








Le Pic pétrolier de nouveau en question
Le compte à rebours a-t-il déjà commencé?
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-"Le 11 février 2006, Kenneth Deffeyes, professeur à l'Université de Princeton et expert pétrolier ayant travaillé entre autres pour Shell, annonce[35] que pour lui le pic pétrolier a été atteint le 16 décembre 2005 avec 1006,5 milliards de barils produits depuis le début de l'ère du pétrole.
Le saoudien Sadad Al-Husseini, ancien responsable de l'exploration à la Saudi Aramco, a apporté [36] son propre point de vue : pour lui la production de pétrole a atteint son maximum, et jusqu'en 2020 environ la production restera à peu près stable. Il s'agit donc plus d'un plateau de production que d'un pic. Après cette date, il pronostique une baisse assez forte de la production. Il estime également que les réserves mondiales sont surestimées d'environ 300 milliards de barils (soit dix ans de production) et que les grands gisements du moyen orient ont déjà livré 41% de leurs réserves initiales (jusque mi-2007). Ces estimations sont proches de celles fournies depuis plusieurs années par l'ASPO mais leur confirmation par une personnalité ayant exercé des fonctions dirigeantes au sein de la compagnie nationale saoudienne constitue une première."(Wiki)
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Le futur énergétique dessine la géopolitique de demain:
"Après l’Agence Internationale de l’Energie, c’est au tour de l’EIA, l’agence américaine chargée de la prospective en la matière, de réviser elle aussi drastiquement à la baisse ses prévision de production pétrolière pour les années qui viennent. Alors que son rapport 2007 tablait sur 107 millions de barils de pétrole par jour (mb/j) en 2030, l’édition 2009 ne prévoit plus qu’une production de 93 mb/j, en diminution de 14 mb/j. Même si le terme de « pic pétrolier » est soigneusement évité par les agences, le consensus semble désormais établi : la production ne dépassera pas les 100 Mb/j. Ce nouveau paysage de rareté croissante désormais admise implique que nous allons devoir négocier une porte fort étroite, délimitée par les capacités de montée en puissance des liquides non conventionnels, la réduction de l’intensité énergétique, mais d’abord et avant tout par la compétition des émergents, à commencer par la Chine, qui selon l’agence US de l’énergie deviendra le premier consommateur mondial dans les cinq ans. Si l’équation énergétique n’est pas maîtrisée rapidement - mais quel est le problème planétaire qui aujourd’hui ne présente pas un caractère d’urgence ? - le monde risque de subir des chocs dévastateurs, de l’alimentation mondiale à l’économie, sur fond de tensions stratégiques pour s’assurer les quelques nouvelles ressources disponibles, avertit Michael T. Klare qui propose ici son analyse du dernier rapport de l’EIA....
Pour la première fois, la très respectée Energy Information Administration semble rejoindre l’avis des experts qui affirment depuis longtemps que l’ère de l’abondance du pétrole bon marché tire à sa fin. Nouvelle presque aussi remarquable, le rapport 2009 souligne la demande insatiable en énergie de l’Asie et suggère que la Chine se rapproche de plus en plus du point où elle dépassera les Etats-Unis en tant que numéro un mondial de la consommation d’énergie. Manifestement, une nouvelle ère de concurrence énergétique féroce va s’ouvrir.Le pic pétrolier devient la nouvelle norme.Très récemment, en 2007, l’IEO prévoyait que la production mondiale de pétrole conventionnel (celui qui jaillit du sol sous forme liquide) devrait atteindre 107,2 millions de barils par jour en 2030, soit une augmentation substantielle par rapport aux 81,5 millions de barils produits en 2006. Aujourd’hui, la dernière édition 2009 du rapport révise drastiquement à la baisse les projections pour 2030, les chiffrant à seulement 93,1 millions de barils par jour (mb/j). Cela représente un déclin surprenant de 14,1 mb/j...
Cela indique que les analystes, pourtant généralement optimistes du ministère de l’Énergie, estiment désormais que l’approvisionnement en combustible mondial ne sera pas en mesure de suivre le rythme de l’augmentation de la demande mondiale. Depuis des années, plusieurs géologues spécialistes du pétrole et des autres types d’énergie ont mis en garde sur le fait que la production mondiale quotidienne approchait d’un niveau maximal - un pic - puis allait par la suite décliner, ce qui pouvait déclencher un chaos économique mondial. Quel que soit le moment de l’arrivée réelle du pic pétrolier, il existe un consensus de plus en plus large sur le fait que nous sommes au minimum entrés dans la zone du pic pétrolier, si ce n’est dans celle du déclin irréversible...
En tant que leader mondial de la consommation d’énergie, Pékin jouera sans aucun doute jouer un rôle beaucoup plus critique dans la définition des prix et des politiques internationales énergétiques, contestant la place centrale qu’occupait depuis longtemps Washington. Il n’est donc pas difficile d’imaginer que les principaux producteurs de pétrole au Moyen-Orient et en Afrique trouveront dans leur intérêt d’approfondir les liens politiques et économiques avec la Chine au détriment des États-Unis. La Chine peut également s’attendre à entretenir des liens étroits avec des fournisseurs de pétrole comme l’Iran et le Soudan, sans se préoccuper du fait que cela entre en conflit avec les objectifs de la politique étrangère américaine..."

-Pic pétrolier - Wikipédia
-ASPO France - Le pic de production de pétrole
-Accueil : énergie
-Oleocene.org | Site dédié à la fin de l'âge du pétrole
-La Chine place ses pions! | PIC PÉTROLIER .net
-Dick Cheney, le pic pétrolier et le compte à rebours final
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- Energie: base de tout

lundi 15 juin 2009

Où va l'Iran?


Et que savons-nous de ce pays?

-Une histoire riche et complexe
-Un pays entre ouverture et repli
-Une société qui bouge
-Un Etat et une société civile de moins en moins en phase
-Des femmes qui s'émancipent de plus en plus
-Iran: les inégalités fragilisent la République islamique
-Iran: la difficile sortie du khomeynisme
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L'Iran tel que nous ne le connaissons pas:
"La République islamique pratique la peine de mort sur une grande échelle, arrête des opposants politiques, torture quelquefois. Les droits de la personne sont violés, comme le rappelle Gary Sick sur son nouveau blog, « Gary choice’s », le 11 juin (« Iran’s elections - the human rights dimension. »). Les droits des femmes sont souvent bafoués. Et le système politique est solidement encadré par une Constitution qui écarte les candidats « non conformes » des élections.-Et pourtant... Sans revenir sur tout ce que les femmes iraniennes ont gagné depuis 1979 – notamment l’éradication de l’analphabétisme –, ni sur les progrès faits dans le domaine de la lutte contre la pauvreté ou de l’accès à l’eau et à l’électricité – concentrons-nous sur le système présidentiel. L’Iran est le seul pays de la région (à l’exception du Liban et de la Palestine et, bien sûr, d’Israël) pour lequel nous ne savons pas à l’avance qui sera élu. En Egypte ou en Algérie, les seules interrogations portent sur le fait de savoir si le président sortant aura plus ou moins de 90 % des suffrages...La participation a été massive en Iran, comme le remarque Reuters le 11 juin au soir (« L’élection présidentielle mobilise les Iraniens »). Selon les résultats annoncés officiellement le 13 au matin, Ahmadinejad aurait remporté les deux tiers des voix, et son concurrent Mousavi un tiers. Mais ce résultat est contesté, et la situation semble tendue en Iran.Le président iranien, contrairement à ce que pensent certains, joue un rôle important, même s’il est subordonné au Guide de la révolution, comme le rappelle Mohsen M. Milani, professeur au Department of Government and International Affairs, Université de la Floride du Sud, dans un entretien publié par Council of Foreign Relations le 10 juin, « Iranian Presidents Have a Critical Role in Policymaking ».Tous les observateurs l’ont noté, la campagne électorale présidentielle a été très animée, comme le montrent l’article du Christian Science Monitor du 10 juin de Scott Peterson, « Once apathetic, young Iranians now say they’ll vote » ou celui de Marie-Claude Decamps du Monde (12 juin), « Iran : un référendum pour ou contre Mahmoud Ahmadinejad » ».Le candidat le plus crédible opposé à M. Ahmadinejad est Moussavi, dont le Tehranbureau du 10 juin présente le programme : « The Moussavi agenda ».Les débats télévisés entre les principaux candidats ont passionné les téléspectateurs (on trouvera nombre des interventions télévisées et des débats avec sous-titres en anglais sur PressTV archive).Le second débat, entre Mahmoud Ahmadinejad et son principal concurrent, Hussein Moussavi, début juin, a été suivi par plus de 40 millions de téléspectateurs. Comme le rapporte le correspondant à Téhéran du Los Angeles Times, Borzou Daragahi, le 4 juin, « Iranian president, rival spar in debate » :« Moussavi, cherchant ses mots au début du débat, a frappé fort sur la politique étrangère de Ahmadinejad, l’accusant de s’être aliéné sans raisons les autres pays. Il a raillé ce qu’il a décrit comme le comportement erratique d’Ahmadinejad durant différentes crises et voyages à l’étranger et critiqué à plusieurs reprises la mise en cause par le président de l’holocauste, tout cela allant à l’encontre des intérêt nationaux et rassemblant le monde derrière Israël, le rival de Téhéran.Ahmadinejad a décrit Moussavi comme appartenant à une cabale qui comprend Hashemi Rafsandjani, un influent ayatollah et un ancien président, et il a affirmé que Moussavi cherchait à le défaire pour garantir des intérêts privés. Il a donné des noms, accusant plusieurs importantes personnalités politiques et leurs familles de corruption et pointant des preuves de prétendues malversations (wrongdoings) de Moussavi. »Cette attaque publique contre Rafsandjani, l’un des hommes les plus puissants du pays (et considéré comme l’un des plus corrompus), est sans précédent. Durant la campagne présidentielle de 2005, Ahmadinejad s’était déjà présenté comme le candidat de la justice sociale, l’ennemi des mafias qui avaient accaparé les richesses du pays. Il avait gagné en faisant de nombreuses promesses, tenues seulement en partie grâce aux prix élevés du baril de pétrole, mais sans être le moins du monde en mesure de briser l’emprise des « mafias » (lire Ramine Motamed-Nejad, « L’Iran sous l’emprise de l’argent », Le Monde diplomatique, juin 2009, en kiosques). La question économique et sociale a été la première cause de la défaite des réformateurs en 2005 et la victoire de M. Ahmadinejad ; elle jouera un rôle central dans ce scrutin où Ahmadinejad a multiplié les promesses sociales...."

-Le désastre économique des années Ahmadinejad | Mediapart:
"Les Iraniens s'inquiètent surtout pour l'économie de leur pays. «L'échec de Mahmoud Ahmadinejad est complet, et les sanctions internationales contre l'Iran ne sont pas la cause première de cette faillite, juge Ali Ansari, chercheur associé au programme Moyen-Orient de la Chatham House, à Londres, et auteur de l'ouvrage Confronting Iran. Ahmadinejad a appliqué un programme populiste, mais n'a pas mis fin à la corruption, comme il l'avait promis durant l'élection en 2005. Le secteur privé est dans un état lamentable, les classes populaires ont faim... C'est un désastre.»-L'Iran est pourtant un pays riche, de ses étudiants, de ses ressources pétrolières et gazières surtout. La chute du prix du baril en 2008 a certes eu un impact direct sur l'Iran, dont le pétrole représente 80 % des exportations. La crise des matières premières oblige en outre l'industrie iranienne de produits pétrochimiques à baisser ses prix, ce qui tend à mettre en péril leur rentabilité.-Mais depuis la révolution de 1979, les revenus pétroliers représentent en moyenne 60% des recettes budgétaires de l'Iran, soit, sous la présidence Ahmadinejad, 70 milliards de dollars chaque année, qui ont alimenté une croissance annuelle du PIB de 4%, selon les chiffres de la Banque mondiale. De quoi mettre quelques subsides de côté en prévision de temps plus difficiles. Comment, dans ces conditions, ce pays de 70 millions d'habitants, deuxième économie de la région, deuxième exportateur de pétrole au monde, peut-il compter 14 millions de pauvres? Un déficit budgétaire en augmentation constante? Des inégalités croissantes? Et jusqu'à 30 % d'inflation?-«Le lancement du satellite participe de la même logique que le décalage qui existe entre le programme nucléaire de l'Iran et la crise économique, estime Azadeh Kian, professeur à l'université Paris VII et spécialiste de l'Iran. Il y a de plus en plus d'économistes en Iran même qui se posent la question de savoir pourquoi les milliards de dollars du pétrole sont dépensés dans l'industrie nucléaire alors qu'ils pourraient être convertis en investissement et créer de l'emploi. Il s'agit en fait pour les dirigeants d'essayer de recréer un sentiment de fierté nationale à l'approche de la présidentielle de juin 2009. Le gouvernement d'Ahmadinejad a échoué par rapport à ses promesses électorales, mais il souhaite faire passer le message que, malgré l'embargo décrété par la communauté internationale, et par les Etats-Unis depuis 1986, l'Iran est capable d'investir et de réaliser des prouesses sur le plan scientifique. On sait cependant que ce sont les Russes qui ont apporté leur aide technique sur ce satellite.»...

-Iran - Google Actualités
-«Jamais une fraude aussi immense n'avait été organisée»
-La force du Verbe de Téhéran à Damas
-Le féminisme, ennemi des mollahs
-Iran: la France reste bien seule sur une ligne dure | Mediapart
-Géopolitique de l'Iran
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- Obama et l'Iran: tournant historique ?
- Etre iranien aujourd'hui
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dimanche 14 juin 2009

L'auto et la crise


Une crise structurelle et non conjoncturelle

-Des perspectives alarmantes-

"Ce qui est bon pour General Motors..."(Charles Wilson) est-il encore bon pour les USA?...Les aides d'Etat éviteront-elles la faillite et sont-elles nécessaires?

Faut-il sauver l'industrie automobile?

Ne serait-il pas plutôt temps d'en finir avec le mythe de l'automobile?

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"Le Center for Automotive Research estime que la disparition des « Big Three » constituerait un véritable séisme : industriel et social, avec la suppression de près de 3 millions d’emplois directs et indirects (sidérurgie, mécanique, plastique, électronique et services) ; économique et fiscal, avec la perte de 150,7 milliards de dollars de salaires et de cotisations sociales pour l’économie du pays, et de 60,1 milliards de dollars de recettes fiscales pour l’Etat. De plus, ce tremblement de terre concentrerait ses principaux effets directs sur la Manufacturing Belt du nord-est du pays — laquelle a très largement voté pour M. Barack Obama. En effet, la ceinture des Grands Lacs — avec le Michigan, l’Ohio et l’Indiana — regroupe la moitié des emplois automobiles du pays et 80 % des usines des trois constructeurs.En réalité, comme le souligne l’Economic Policy Institute de Washington , la déflagration s’étendrait à une large partie du pays, en raison du rôle d’entraînement de l’automobile sur le tissu industriel — M. Obama a parlé de « colonne vertébrale de l’industrie américaine » — et sur l’ensemble de l’économie nationale. Au total, dix Etats concentreraient les deux tiers des 3 millions d’emplois menacés (en particulier la Californie, le Texas, l’Etat de New York ou la Floride). Dix Etats qui constituent le poumon économique et politique des Etats-Unis, et qui sont déjà touchés de plein fouet par la crise des subprime . Il ne s’agit donc plus seulement, comme on le voit, de sauver Detroit mais de secourir un large pan stratégique de l’activité du pays. D’où l’âpreté des débats politiques autour de l’adoption (ou non) d’un plan de sauvetage pris en charge par l’Etat fédéral et sur ses modalités d’application..." (L.Carroué)

-Le cœur de l’automobile américaine a cessé de battre:
" Partout, l’industrie automobile réduit les productions, licencie et reçoit des deniers publics. En Europe, les ventes de voitures neuves ont régressé de 7,8 %, avec un plongeon spectaculaire en Espagne, au Royaume-Uni et en Italie. Au Japon, elles ont diminué de 6,5 %, se retrouvant au niveau de 1974. Pour le numéro un mondial, Toyota, la baisse atteint 4 % au niveau international. Aux Etats-Unis, la chute est brutale, et l’existence même des trois grands constructeurs est menacée.

Symboles de l’American way of life et de l’Amérique conquérante de l’après-guerre — Charles Wilson, président-directeur général (PDG) de l’entreprise, ne disait-il pas, en 1953, « ce qui est bon pour l’Amérique est bon pour General Motors, et vice versa » ? —, les trois principaux constructeurs automobiles américains, les « Big Three », General Motors (GM), Ford et Chrysler, sont en faillite et menacés de disparition.-Aussi brutale soit-elle, la crise actuelle n’est que l’aboutissement d’un long processus de déclin d’entreprises pilotées par un management arrogant et autiste, obnubilé par la seule rentabilité financière et s’octroyant des salaires démesurés, à l’image d’une large partie des élites managériales américaines. Ainsi, le patron de Ford, M. Alan Mulally, a touché 21 millions de dollars en 2007 ; les héritiers familiaux du fondateur de l’entreprise se sont octroyé 40 % des droits de vote au conseil d’administration, bien qu’ils ne possèdent que 6 % du capital.-Face à la concurrence, ces directions se sont révélées incapables de moderniser, de rénover leurs gammes de produits, de réduire le nombre de leurs marques et d’innover. Elles réalisent l’essentiel de leurs profits sur les véhicules utilitaires (SUV) et les gros 4 X 4 très gourmands en carburant, qui représentaient 60 % de leurs ventes en 2006 et même 90 % pour Chrysler. Cela explique leurs intenses campagnes de lobbying au Congrès afin d’éviter que ne soient imposées des normes environnementales contraignantes.-Entre 1990 et 2007, la production nationale a reculé de 26 %, pour tomber à 3,9 millions de voitures, tandis que le déficit commercial dans ce secteur est passé de 46 à 125 milliards de dollars. L’incapacité des constructeurs à répondre aux nouvelles demandes des consommateurs se traduit par l’érosion continuelle de la place des « Big Three » sur leur marché national, qui est tombée à 46,5 % en décembre 2008, contre 51,3 % en 2007 et 65 % en 2000 — et ce malgré des campagnes de promotion et des rabais parfois ruineux. La multiplication des cessions de filiales (Delphi en 1999, Visteon en 2000), des plans sociaux et des fermetures d’usines se traduit par une forte érosion des postes de travail. Entre 2000 et 2007, l’emploi dans l’ensemble de la branche passe de 1,16 million à 869 000, pour finir à 732 000 en septembre 2008, dont 239 000 emplois directs chez les « Big Three », 113 000 chez les constructeurs étrangers et 380 000 chez les fournisseurs et sous-traitants directs...La forte présence industrielle des filiales américaines dans l’Union européenne — où l’automobile totalise 2,25 millions d’emplois directs et 10,3 millions d’emplois induits — fait aussi peser de très lourdes menaces sur certains pays, comme le Royaume-Uni avec Vauxhall (GM), l’Allemagne avec Opel (GM) ou la Suède (Volvo racheté par Ford en 1999, Saab filiale de GM depuis 1989). Dans ces pays, la bataille politique fait également rage autour de la forme que doit prendre l’intervention publique..."

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-Sauver les industries automobiles avec des milliards: un gaspillage invraisemblable et inutile (point de vue)

"Des milliards d’euros ont été distribués à l’industrie automobile, d’autres lui seront offerts avant la fin du mois de mars ou début avril, d’autres seront attribués aux industries qui équipent ces voitures. Une partie s’en ira discrètement renforcer les usines déjà en cours de délocalisation, le gouvernement a d’ores et déjà la preuve, dans un rapport tenu secret, que les constructeurs automobiles français et leurs équipementiers, français ou installés en France, continuent à renforcer leurs installations dans l’Est de l’Europe, en Russie dans la région de Saratov et dans quelques pays dits « du sud ».-Mais le problème n’est pas vraiment là.-Le gouvernement français (comme quelques autres en Europe) volent au secours des marques automobiles et de leurs fournisseurs pour leur épargner, parait-il, une chute des ventes qui dure. Parce que les Français, et d’autres, touchés par la crise économique, n’auraient plus d’argent pour acheter des bagnoles. J’ai de sérieux doutes, voire une certitude que les économistes et les politiques n’osent pas formuler ou affronter.Et si, en fait, la chute des ventes de voitures, dont il faut quand même rappeler qu’elle a commencé avant que la crise économique soit officielle, c’est à dire reconnue par « Marie-Chantal » Lagarde, avait une autre explication ? Les Français et d’autres, une partie d’en eux au moins, n’auraient-ils pas tout simplement compris que, d’abord, une voiture peut durer au delà de son apparence et qu’ensuite, il va falloir apprendre à s’en passer.-L’idéologie de la voiture que l’on remplace pour montrer la nouvelle au voisin, l’idéologie de la bagnole statut social n’est-elle pas tout simplement en train de vaciller ? Sauf les derniers bandeurs par procuration des 4 X 4. L’arnaque idéologique et commerciale consistant à persuader le client qu’en revendant sa bagnole tous les deux ou trois ans lui permet de « faire des économies » est sans aucun doute en train de disparaître. Tout comme se fait jour la certitude chez de nombreux Français qu’une voiture ancienne peut parfaitement rouler et durer des années et des années, quitte à être réparée de temps en temps. En réparant les voitures, en ne les jetant pas ou plus comme des mouchoirs en papier, en les faisant durer, on épargne de l’énergie et de la matière première. L’idée fait son chemin malgré les efforts gouvernementaux pour renforcer les contrôles techniques qui cherchent à éliminer les vieux véhicules. Pas pour notre sécurité mais pour faire tourner les usines de voitures... Si nous en avons encore vraiment besoin en dehors des zones rurales. J’entends déjà les hurlements habituels : la liberté de circuler, les villages et les banlieues hors d’atteinte sans véhicule. Les néo-réactionnaires de l’Automobile Club de France nous servent régulièrement ce refrain aux déclinaisons multiples, eux qui prônent encore l’utilisation du 4 X 4 et pourfendent toutes les pistes cyclables. Ce n’est pas en devenant électrique, en se déguisant (faussement) en voiture propre ou verte, que la voiture cessera, dans nos sociétés, d’être à la fois un anachronique et a-écologique. Elle disparaîtra en grande partie et les gens commencent à se rendre compte : Peugeot, Fiat, Renault, Citroën, Volkswagen et les autres savent que la fête est finie. Mais les pouvoirs hésitent à signer l’acte de décès. Parce que, effectivement, il y a des centaines de milliers d’emplois en jeu.- Mais les milliards, ceux qui ont été distribués comme les autres à venir, les milliards destinés à prolonger artificiellement l’idéologie vieillotte de la voiture, pourraient être utilisés bien plus utilement. Pour une reconversion des salariés, des ingénieurs aux ouvriers, dans les industries travaillant pour les transports collectifs, qu’ils soient urbains ou ruraux. Qu’ils s’agisse des lignes de métro et de banlieues surchargées ou des liaisons entre villes et villages, une simple partie des milliards destinés à « sauver des marques » suffirait à organiser une reconversion sans que nul ne perde de salaire. Je rêve ? Non, ce sont les Français qui commencent à rêver pour dissiper le cauchemar, sarkozyste ou autre, d’une crise qui n’est que provisoirement économique mais qui pourrait bientôt n’être qu’écologique. Je rêve d’un temps, pas si lointain, où les lignes d’autocars et de bus, ou bien les chemins de fer reliaient entre eux toutes les villes et tous les villages avant que la voiture les mette à mort. La remise en route des infrastructures et des moyens de transports collectifs créerait bien plus d’emplois, dans un secteur industriel et non pas vers les « centre d’appel » (la reconversion sempiternellement proposée) qu’elle n’en détruiraient. Mais, de la droite à la gauche, y compris chez la majeure partie des journalistes, la religion de la voiture, instrument de liberté et de croissance économique, reste dominante. Peut-être plus chez une partie grandissante des citoyens."(C.M.Vadrot)

-Crise automobile
-Voiture en crise
-When giant fall
-Automobile
-Who really made your car?
-




samedi 13 juin 2009

Européennes: un bilan

Une abstention à interpréter

Un mode d'élection à revoir

Un système de fonctionnement parlementaire à réinventer

""Méfiance, méconnaissance, désintérêt… Les citoyens européens n’accordent pas vraiment d’importance au travail de leurs députés. Au point qu’ils n'étaient que 30% à être certains de vouloir voter aux les élections européennes."
Est-ce étonnant ?
L'Europe a failli à son projet initial
Elle est devenue surtout un grand marché , ouverte à la libéralisation et à la mondialisation à l'anglo-saxonne
Une refondation s'impose sous peine d'échec
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-Sapir: «les commentateurs du 7 juin sont aveugles!»:
"Les élections européennes du 7 juin ont été remarquables au moins autant par leurs résultats que par l’aveuglement des commentateurs. Ces derniers ont ainsi mis en avant la « vague conservatrice » à laquelle on aurait assisté. Mais, celle-ci a été des plus relative face à l’abstention, elle, réellement historique, que l’on a connu dans ces élections. Il convient, avec le recul nécessaire, de comprendre ce que ces élections ont révélé. Au-delà des premières réactions, il est probable que nous avons assisté au début de la fin de la construction européenne telle que nous la connaissons.
On l’a dit, l’abstention a été énorme, et pas seulement en France. C’est chez les nouveaux entrants qu’elle a été le plus spectaculaire avec moins de 30% de votant en République Tchèque et à peine plus de 18% en Slovaquie. La France, avec à peine 40% de votants enregistre ici l’un de ses taux les plus faibles de participations. À peine plus d’un électeur sur trois s’est ainsi déplacé en Europe pour aller voter. Ce phénomène est tellement massif qu’il doit être expliqué en priorité.
On peut analyser cette faible participation comme le résultat combiné de plusieurs facteurs :
- les électeurs européens ont à l’évidence sanctionné une Europe qui s’avère incapable de la protéger de la crise et de ses conséquences. Il n’y a pas de « plan de relance » européen et l’addition des plans nationaux représente ainsi à peine 1% du PIB de l’Europe. De plus, cette dernière a été incapable, par ses règles bancaires, de prévenir la contamination issue de la crise américaine. Il y a pire. L’Europe, par ses directives, enracine cette crise et détruit progressivement tous les instruments dont on pouvait disposer au niveau national pour s’y opposer. De ce point de vue, l’application du Traité de Lisbonne ne changera en rien la situation. Ce traité ne fait que consolider les régressions économiques et sociales de ses dernières années.
- ceci nous conduit à un second facteur. Les électeurs ont aussi sanctionné une Europe qui a bafoué à de multiples reprises, et ce depuis le Traité de Maastricht, la volonté démocratiquement exprimée des pays qui la composent. Le tour de passe-passe par lequel on a escamoté le « non » français et hollandais au TCE, et par lequel on va probablement faire de même pour le « non » irlandais au Traité de Lisbonne semble avoir définitivement dégoûté les électeurs. Convoqués aux urnes, ils sont restés chez eux, en dépit des discours grossièrement mensongers que l’on a pu entendre. Il faut ainsi rappeler à ceux qui l’auraient oublié que l’Europe n’a rien « construit » en France. Pour qu’il y ait une contribution nette de l’Europe, il faut que les subventions excèdent les versements faits par un pays. Or, dans le cas de la France, nous payons plus que nous ne recevons. C’est peut-être juste au nom de la solidarité, mais que l’on nous épargne alors ce mensonge d’une Europe venant dispenser ses bienfaits dans notre pays. Ceci explique sans doute les scores faibles des partis Souverainistes, dont une bonne partie des électeurs à préféré ne pas voter.
- à ce tableau sinistre il convient d’ajouter l’absence de solidarité que la crise a révélée. Les Pays baltes, dont la population n’excède pourtant pas 8 millions – soit moins que le nombre d’habitants du Grand Londres ou du Grand Paris – ont été abandonnés au FMI. Ce dernier n’a eu de cesse que de leur proposer une réduction de 25% de salaires de la fonction publique. La Hongrie, qui se débat dans une crise très grave, n’aura pas le plan de stabilisation de ses banques, qui est cependant une chose nécessaire si on veut éviter que les pertes en Europe Centrale ne viennent déstabiliser les banque Autrichiennes et Allemandes. C’est bien cette absence de solidarité qui explique la désaffection brutale des électeurs chez les « nouveaux entrants » de l’Europe.
- enfin, l’Euro lui-même apparaît aujourd’hui comme un facteur de crise. Tout d’abord en raison de son cours. À un taux de change supérieur à 1,35 Dollars US, et aujourd’hui nettement plus proche de 1,40, il plombe les exportations de la Zone Euro, et de l’Allemagne en particulier. Il faut savoir qu’au-delà de 1,20 Dollars l’accroissement de 6% du taux de change est égal à un accroissement de 1% du taux d’intérêt. Cependant, les dégâts de l’Euro ne s’arrêtent pas là. Le phénomène de « L’Eurodivergence » s’est considérablement accru depuis 6 mois . Il touche désormais les écarts de taux sur la dette publique pour les pays membres. Ainsi, l’harmonisation des marchés de la dette, longtemps présentée comme le seul résultat positif de l’introduction de l’Euro, n’aura pas résisté à la première crise sérieuse.
Nul ne peut prévoir le rythme que prendra cette désaffection. Il est cependant clair qu’elle est profonde et, parce qu’elle à de multiples sources, elle va s’avérer durable. Le 7 mai est mort le rêve d’une Europe fédérale. Ce n’était qu’un rêve, mais il avait au moins pour lui une certaine cohérence. Il s’est fracassé sur le mur des réalités.
L’Europe des Nations, soit la vision Confédérale, ne saurait s’accommoder de la construction bruxelloise. Cette dernière, dans sa frénésie réglementaire, est une construction de type fédérale. Il faudra bien accepter de revenir sur les directives européennes et rappeler que, si nous ne sommes pas dans une construction fédérale, alors les lois de chaque Nation sont à nouveau supérieures..."
- Jean-Luc Mélenchon : Après le 7 juin
- L’Europe hors les urnes
-Vote du 7 juin : le PSE déchiré par la crise
- Barroso sert-il à quelque chose?
-Election européenne 2009
-Cohn Bendit ou la victoire de l’Europe des Bisounours
-Cohn Bendit: les paroles et les actes
-Elections européennes 2009 : L'Express prêche dans le désert
- Propositions pour une autre Europe
- Liaisons dangereuses entre institutions et milieux d'affaires européens
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-Parlement européen: impuissance?
-Refonder l'Europe

Justice malmenée


A quelques jours du départ de Mme Dati, le bilan est sévère

-Christophe Regnard, président de l'Union syndicale des magistrats
: "Beaucoup de communication, peu de réformes effectivement en vigueur et quasiment pas de résultats. Mais en revanche des atteintes sans précédent au statut des magistrats, notamment ceux du parquet. Dès le départ, elle s'est présentée comme le chef des procureurs, ce qu'elle n'est pas dans la loi. Au final, son passage aura contribué à considérablement dégrader l'image de la justice qui n'était déjà pas bonne dans l'opinion et à rabaisser la fonction de garde des Sceaux. "

-"Il y a une expression de Nicolas Sarkozy qui me va bien : j'avais tous les capteurs ouverts....Aujourd'hui, je scrute Nicolas Sarkozy. Je regarde, je m'imprègne, et j'assimile." (R.Dati)
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Les magistrats de l'USM condamnent les réformes de Rachida Dati | Mediapart:[ -USM-]
"Face à l’auto-satisfecit de la garde des Sceaux, qui se vante d’avoir porté depuis mai 2007 «30 réformes pour une justice plus humaine» (télécharger la note de la chancellerie ici), le principal syndicat des magistrats parle, lui, au contraire, de «gâchis».
Dans une étude de dix-sept pages très argumentées, froides et cliniques, dont Mediapart révèle la teneur (pour la télécharger, c’est ici), l’Union syndicale des magistrats dresse à son tour l’inventaire critique de ces mêmes trente réformes censées avoir constitué la clef de voûte de la politique judiciaire de Rachida Dati ces deux dernières années. La conclusion du président de l’USM, Christophe Régnard, auteur de la note, est impitoyable: «Il est évident que le bilan est mauvais» ; les réformes, elles, sont «de pure façade». La rebuffade a d'autant plus de poids que l'USM est historiquement jugée comme un syndicat plutôt corporatiste, plutôt légitimiste et plutôt classé à droite. Dans son introduction titrée «Une justice saccagée», Christophe Régnard évoque, pour commencer, une «curieuse conception de la politique qui veut que le verbe remplace l'action». Il cible de nombreuses réformes que Rachida Dati met à son compte alors qu'elles ne sont «à ce jour ni votées, ni même présentées au parlement et donc encore moins mises en œuvre». C'est par exemple le cas de la loi pénitentiaire, votée au Sénat mais dont l'examen à l'Assemblée nationale, prévu le 12 mai dernier, a été repoussé sine die. C'est aussi le cas de la réforme de l'autorité parentale ou de la réécriture du Code pénal, du Code de procédure pénale ou de celui de la justice pénale des mineurs...
Concernant le nouveau Code de procédure pénale, par exemple, un comité piloté par l'avocat général Philippe Léger a certes remis en début d'année un pré-rapport, mais l'USM rappelle qu'il est «très parcellaire, très contestable et d'ailleurs très contesté sur la suppression du juge d'instruction». «Engager une réflexion, le faire savoir, n'est pas réformer!», s'agace ainsi le syndicat, pourtant peu réputé pour sa virulence.Idem pour la réforme du Code pénal, réécrit intégralement il y a quinze ans. «Présentée comme acquise, elle n'en est qu'à l'état de vague ébauche», observe l'USM...
Et puis reste la politique dont l'encore garde des Sceaux ne parle pas mais qui est celle «dont les magistrats se souviendront dans quelques années! Hélas!». Pour l'USM, qui a déposé plainte mardi 9 juin pour «injures» contre la ministre qui a récemment traité le corps des magistrats de «très sournois» lors d'un dîner, il s'agit des tentatives répétées de «mise au pas des juges et procureurs, des atteintes incessantes à leur indépendance et à leur statut». Le syndicat évoque «les pressions sur les procureurs, limités dans leur liberté de parole à l'audience, convoqués sans égard à la chancellerie, limogés sans raison...».L'organisation syndicale parle aussi de «mises en cause personnelles» et de «la mise en minorité des magistrats au sein du Conseil supérieur de la magistrature au profit de personnalités nommées par le pouvoir politique, rompant ainsi avec le nécessaire équilibre existant dans toutes les démocraties».
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La justice, un ''bateau ivre'' (Eva Joly)
-Des magistrats veulent porter plainte contre Rachida Dati
-Rachida Dati, un bilan très critiqué



-Eric de Montgolfier : «Rachida Dati, c'est la justice au service de la politique» | Mediapart:
"...qu'on le veuille ou non, la chancellerie, c'est d'abord un organe politique. Donc les décisions du garde des Sceaux sont forcément politiques. Mme Dati, même si elle venait de la magistrature, a eu une vision très politique de la justice, je dirais même d'une justice plus clairement soumise à la politique. C'est peut-être la caractéristique de cette ministre : c'était un peu plus franc que d'habitude !
De toute façon, depuis que je suis magistrat, je n'ai jamais vu un gouvernement se désintéresser de ce que faisait la justice. Eh bien cette garde des Sceaux, parfois pas très habile, il faut bien le dire, surtout quand elle proclame qu'elle est le chef du parquet, ce qui est à mon sens une hérésie juridique, elle ne fait jamais que ce qu'ont fait ses prédecesseurs, avec plus ou moins de subtilité. Pour résumer, je dirais qu'avec Mme Dati, c'est la justice au service de la politique, sans la subtilité à laquelle le corps judiciaire avait pris l'habitude de se soumettre !.."

-Comment Rachida Dati intimide le monde judiciaire | Mediapart:

"Face au monde judiciaire, Rachida Dati est visiblement tentée par la culture de l'intimidation. La semaine écoulée a été riche en illustrations de cette stratégie ministérielle. Un coup sur les magistrats, un coup sur les avocats !Côté magistrature, la ministre de la justice a convoqué cinq procureurs généraux pour leur tirer les oreilles. Elle leur a reproché leurs mauvaises statistiques en matière de condamnation des récidivistes. Ce qui lui a valu une sèche mise en garde et un rappel aux principes d'indépendance de l'autorité judiciaire : «L'Union syndicale des magistrats déplore qu'à nouveau, la ministre de la justice considère les procureurs généraux comme des préfets à ses ordres, manifestant ainsi une étrange conception de la séparation des pouvoirs»,a déclaré l'USM (majoritaire dans la profession), hier, en rendant publique cette information.Rachida Dati a ainsi incarné son ambition, maintes fois proclamée depuis son arrivée place Vendôme, de se poser comme «la chef du parquet» et de ses procureurs. La ministre a donc convoqué les cinq magistrats pour leur reprocher le «faible» recours aux peines planchers dans leurs juridictions respectives. Il s'agissait de «mieux appliquer la loi» du 10 août 2007 sur les peines minimales visant les récidivistes, a expliqué la Chancellerie.Ce rappel à l'ordre hiérarchique est pourtant fort paradoxal. Ancienne magistrate, Rachida Dati sait bien que les procureurs généraux n'ont pas barre sur les juges du siège, qui prononcent les condamnations en toute indépendance. Pour avoir porté la loi d'août 2007, la ministre sait aussi que les juges peuvent légalement prononcer des peines inférieures aux «planchers» en motivant spécialement leur jugement (circonstances de l'infraction, personnalité de son auteur, etc., conformément au principe d'individualisation des peines inscrit dans le droit pénal). La convocation des cinq procureurs a bien l'allure d'un avertissement adressé à l'ensemble de la magistrature..."

-Rachida Dati face à ses juges | Mediapart:
"...Si les magistrats, dont les deux principaux syndicats (SM et USM) font cause commune, et les avocats sont aujourd'hui dans la rue, c'est aussi pour dénoncer le «mépris» dont ils estiment être l'objet de la part de l'actuelle hôte de la place Vendôme. Depuis dix-huit mois, ils n'ont de cesse de dénoncer les intimidations de la garde des Sceaux à leur égard (ici).Les exemples sont légion. Cinq procureurs généraux ont par exemple été récemment convoqués à la chancellerie pour se faire tirer les oreilles à cause de mauvaises statistiques enregistrées en matière de condamnation des récidivistes (les fameuses "peines plancher"). Rachida Dati aime à dire qu'elle est «la chef du parquet», quitte à caporaliser tout le corps de la magistrature. N'a-t-elle pas également convoqué, en 2007, un vice-procureur de Nancy qui avait osé critiqué en audience les «peines plancher»? ...
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-Fin du juge d'instruction ?
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